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La Guerre Du Feu

La Guerre Du Feu

Titel: La Guerre Du Feu
Autoren: J.H. Rosny aîné
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descente. Cette fois, Gaw devait ouvrir la marche. À deux hauteurs d’homme, il s’arrêterait sur une saillie assez large pour s’y tenir en équilibre et lancer des sagaies.
    Le jeune Oulhamr obéit rapidement.
    Quand il parvint au but assigné, il poussa un cri léger pour avertir le chef.
    Les fils de l’Aurochs s’étaient mis en bataille. Aghoo faisait face au roc, le harpon au poing ; le blessé, debout contre un arbuste, tenait prêtes ses armes, et le troisième frère, Roukh-aux-bras-rouges, moins éloigné que les autres, allait et venait circulairement. Debout sur une avancée de la plate-forme, Naoh tantôt se penchait vers la plaine et tantôt brandissait une sagaie. Il saisit le moment où Roukh était le plus proche, pour lancer l’arme. Elle franchit un espace qui étonna le fils de l’Aurochs, mais il s’en fallait de cinq longueurs d’homme qu’elle ne l’atteignît. Une pierre que Naoh lança ensuite retomba à une distance moindre.
    Roukh poussa un cri de sarcasme :
    – Le fils du Léopard est aveugle et stupide.
    Plein de mépris, il éleva son bras droit qu’armait la massue. D’un geste furtif, Naoh saisit une arme préparée : c’était un de ces propulseurs dont il avait appris l’usage dans la horde des Wah. Il lui imprima une rotation rapide. Roukh, assuré que c’était un geste de menace, se remit en marche avec un ricanement. Comme il ne regardait plus le roc de face, la lueur était incertaine et il ne vit pas venir le trait. Quand il l’aperçut, il était trop tard : sa main se trouva percée à l’endroit où le pouce se joint aux autres doigts. Avec un cri de rage, il lâcha sa massue...
    Alors, une grande stupeur saisit Aghoo et ses frères. La portée qu’avait atteinte Naoh dépassait de loin leur prévision. Et, sentant leur force décrue devant une ruse mystérieuse, tous trois reculèrent : Roukh n’avait pu ressaisir sa massue que de la main gauche.
    Cependant, Naoh profitait de leur surprise pour aider Nam à descendre ; les six hommes se trouvèrent dans la plaine, attentifs et pleins de haine. Tout de suite, le fils du Léopard obliqua vers la droite, par où le passage était plus large et plus sûr. Là, Aghoo barrait la route. Ses yeux circulaires épiaient chaque geste de Naoh. Il s’entendait merveilleusement à éviter la sagaie et le harpon. Et il s’avançait dans l’espoir que les adversaires épuiseraient sur lui, vainement, leurs projectiles, tandis que Roukh arrivait au galop. Mais Naoh recula, fit un crochet brusque et menaça le troisième frère, qui attendait, appuyé sur un harpon. Ce mouvement força Roukh et Aghoo à évoluer vers l’ouest ; l’étendue s’ouvrit, plus large ; Nam, Gaw et Naoh se précipitèrent ; ils pouvaient maintenant fuir sans crainte d’être cernés.
    – Les fils de l’Aurochs n’auront pas le Feu !... cria le chef d’une voix retentissante. Et Naoh prendra Gammla.
    Tous trois fuyaient sur la plaine libre, et peut-être auraient-ils pu atteindre la tribu sans combattre. Mais Naoh comprenait qu’il fallait cette nuit même risquer la mort contre la mort. Deux des Velus étaient blessés. Se dérober à la lutte, c’était leur donner la guérison, et le péril renaîtrait plus terrible.
    Dans cette première phase de la poursuite, Nam même, malgré sa blessure, eut l’avantage. Les trois compagnons gagnèrent plus de mille pas. Ensuite, Naoh arrêta la course, remit le Feu à Gaw et dit :
    – Vous courrez sans vous arrêter vers le couchant... jusqu’à ce que je vous rejoigne.
    Ils obéirent, gardant leur vitesse, tandis que le chef suivait plus lentement. Bientôt il se retourna, il fit face aux Velus, les menaçant du propulseur. Quand il les jugea assez proches, il obliqua vers le nord, dépassa leur droite et prit son galop vers la rivière... Aghoo comprit. Il poussa une clameur de lion et se rejeta avec Roukh au secours du blessé. Dans son désespoir, il atteignit une vitesse égale à celle de Naoh. Mais cette vitesse dépassait sa structure. Le fils du Léopard, mieux construit pour l’élan, reprit l’avantage. Il arriva près du roc avec trois cents pas d’avance et se trouva face à face avec le troisième frère.
    Celui-ci l’attendait, formidable. Il lança une sagaie. Mal d’aplomb, il manqua le but, et déjà Naoh fondait sur lui. La force et l’adresse du Velu étaient telles que, malgré sa jambe engourdie, il eût broyé Nam ou Gaw. Pour combattre le
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