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La grande vadrouille

La grande vadrouille

Titel: La grande vadrouille
Autoren: Georges TABET , André TABET
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consultant une carte d’état-major, indiquait par radio à Achbach qu’il avait retrouvé les fugitifs, et qu’ils se trouvaient sur une route départementale, à quelques dizaines de kilomètres de Meursault.
    Le major reçut le message, cocha un point précis sur sa carte, et proféra d’une voix sèche :
    — En avant ! Je les tiens.
    Les soldats bondirent dans des half-tracks dont les moteurs tournaient au ralenti. Le convoi démarra, franchissant les grilles de la Kommandantur.
    Achbach était debout, dans le half-track de tête : un visage dur, tendu, celui d’un chasseur.

    *
    * *

    Les chevaux galopants du chariot, fustigés par le fouet, enfoncèrent une barrière qui vola en éclats.
    Le Fieseler-storch fonçait en rase-mottes, face à la voiture, piquant sur les fugitifs.
    Ils se plaquèrent au fond de la charrette, puis relevèrent la tête.
    — Il nous observe, ponctua Stanislas… ne le regardez pas. N’ayons l’air de rien… faisons comme si nous nous promenions…
    Le chariot maculé de poussière parvint à l’entrée d’une hangar : une bâtisse de bois, de tôle ondulée rouillée, surmontée d’une vieille manche à air.
    Ce hangar, comme un nid d’aigle, était planté au milieu du terrain qui se terminait, en un immense à-pic, un précipice vertigineux au fond duquel les maisons de la vallée semblaient des jouets d’enfants.
    Marie-Odile s’efforça vainement d’ouvrir la porte en fer du hangar. Elle était barrée par un écriteau vermoulu :
    « Club de vol à voile. Leçons particulières, locations de planeurs. »
    En dessous, un vieux carton délavé, en partie déchiqueté :
    « Fermé pendant la durée des hostilités. »
    Peter et Mac Intosh firent sauter le cadenas à coup de revolver.

XL
    Les portes coulissèrent, laissant entrer le soleil. D’immenses bâches humides recouvraient des silhouettes d’avions assoupis.
    Le petit hangar avait été fermé depuis l’été 1939. Les toiles d’araignée suspendues se berçaient en liberté. Le vieux drapeau tricolore du club semblait s’être relégué volontairement sous un établi. Des ailes étaient posées contre les murs, des carlingues retournées. Des pièces détachées, jetées pêle-mêle, encore luisantes, des outils, dans l’atelier de mécanique, semblaient avoir été lâchés hier. Une odeur de garage régnait, mélange d’huile brûlée et d’essence.
    Dans le fond, une vieille Hotchkiss délabrée, rouillée comme celles qu’on voit dans certains parcs à ferraille, semblait morte.
    Marie-Odile venait d’arracher une bâche, elle triomphait, désignant un planeur :
    — Je savais bien qu’il y en avait encore ici !
    La merveilleuse vitalité d’une mémoire enfantine assemblait en elle un chapelet de souvenirs.
    — Pas d’hélice, hélas !… dit Augustin.
    — C’est là qu’est l’os ! mâchonna Stanislas sans préméditer ce puéril jeu d’assonances.
    Avec son aile trouée, le planeur avouait son état calamiteux. Des vieux morceaux d’empennage traînaient au sol.
    Peter et Mac Intosh débâchèrent un second planeur, tout aussi délabré. Sur l’aile de l’engin, un grand trou d’entoilage, éventré comme une blessure ouverte.
    La religieuse, le feu aux joues, ranimait de toute sa ferveur la foi chancelante de ces hommes.
    — Et alors ? On va les réparer, je connais les vents d’ici… Avant la guerre, mes frères venaient chaque dimanche et souvent ils m’emmenaient… Il y a des courants ascendants au bas de la falaise.
    Reginald rétorqua, maussade :
    — Réparer ces choses ?… Peut-être le Bon Dieu il peut, mais pas moi…
    Il plongea sa main, son bras dans l’aile crevée.
    — Le Bon Dieu ? sourit Marie-Odile illuminée, plantant ses yeux hardis en plein visage du Squadron-Leader.
    D’un geste court et efficace, elle souleva sa cornette, ses cheveux d’or, courts, brillèrent au soleil. La frange blonde mordait son front.
    Elle tendit à Peter et à Mac Intosh qui les saisirent deux des coins de sa cornette.
    D’un geste sec, elle tira sur la cornette qui se déplia et se déploya en un long rectangle de toile blanche amidonnée.
    Dehors, l’avion de reconnaissance tournoyait inlassablement autour du hangar, décrivant de larges orbes au-dessus du terrain. Le pilote, dans le micro, renseignait Achbach avec une terrible précision et guidait les half-tracks qui roulaient, sur la bonne piste, vers le hangar…
    En bras de chemise, on se
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