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La Fausta

Titel: La Fausta
Autoren: Michel Zévaco
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devenir lui-même cadavre !…
    Cette impression s’évanouit à son tour, et, par un effort furieux, Pardaillan parvint à écarter en partie l’épouvante. Il leva la tête, et là-haut, l’orifice carré du trou lui apparut dans une vague lueur. Alors, il songea à fuir l’étreinte macabre, les attouchements des cadavres en remontant là-haut. Peut-être trouverait-il un moyen de sortir du palais. Tout au moins pourrait-il reposer son esprit et son corps…
    Il commença à se hisser, et bientôt il fut hors de l’atteinte des cadavres. Mais au-dessous de lui, il les entendait s’entrechoquer doucement et continuer leur ronde dans le mystère de la mort. Cependant, il respira alors. Une âcre sueur glacée coulait sur son visage, mais il ne pouvait s’essuyer, et il n’y pensait pas, toutes les ressources de ses forces étant employées à un seul résultat : remonter dans la salle, fuir ! fuir à tout prix !…
    Et comme il était à peu près à mi-chemin entre l’orifice, là-haut, et les cadavres en bas, il entendit des voix ; un frisson mortel, alors, se glissa le long de son échine ; il ne pouvait plus remonter dans la salle, car dans la salle, maintenant, retentissaient des pas nombreux, des exclamations, des imprécations…
    Donc, s’il descendait, il retombait à l’abominable cauchemar des cadavres, il s’engouffrait dans la folie. S’il remontait, à peine sa tête pâle apparaîtrait-elle à l’orifice qu’il serait assommé, précipité parmi les cadavres…
    Pardaillan, ses deux bras et ses deux jambes frénétiquement serrés autour de la poutre, s’arrêta, haletant, hagard, la tête perdue. Soudain, la rumeur dans la salle s’apaisa d’un coup, et il entendit une voix, il reconnut la voix qui disait :
    — Que se passe-t-il ?… Où est le condamné ?…
    Et Pardaillan entendit qu’on répondait :
    — Votre Sainteté peut voir que le sire de Pardaillan a été précipité par nos hommes ; mais il nous en coûte cher ! Quel carnage !… Il en a précipité une douzaine et assommé les autres… Voyez !…
    Pardaillan, leva la tête et aperçut des ombres qui se penchaient. Distinctement, il reconnut Fausta. Il la vit pendant près d’une minute. Il entendit le rauque soupir qui s’exhala de son sein. Puis, lentement, elle se redressa. L’homme qui avait parlé dit alors :
    — Heureuse idée qu’a eue Votre Sainteté de faire établir la nasse…
    « La nasse ! » gronda Pardaillan en lui-même, avec une nouvelle épouvante.
    — De cette façon, continuait l’homme, il n’y a plus de fuite possible, comme c’est arrivé pour Claude…
    Il y eut quelques instants de silence. Pardaillan, songeait.
    « Ils vont s’en aller ; alors je remonterai ; et puisqu’ils me croient mort, j’ai des chances de m’en tirer ; mais qu’est-ce que cette nasse ?… »
    Il y eut dans la salle des allées et venues ; puis, plus lointaine, mais distincte encore, il entendit la voix de Fausta :
    — Que demain on ouvre la nasse afin que ces corps puissent s’en aller au fil de l’eau… et qu’on referme la trappe…
    Dans le même instant, cette lueur vague qu’il voyait au-dessus de sa tête s’éteignit brusquement, et il entendit un bruit sourd, c’était la trappe qui se refermait ! le trou carré que l’on bouchait !…
    Pardaillan reçut alors le choc des désespoirs sans remède : il était perdu : rien ne pouvait le sauver. En effet, toute issue lui était bouchée par en haut. Et quant à fuir par le fleuve, il comprenait maintenant que c’était impossible ! Il comprenait pourquoi l’eau n’avait pas entraîné les cadavres ! Il comprenait, il imaginait que l’infernale Fausta, probablement à la suite de quelque aventure semblable à la sienne, à la suite d’une évasion, avait fait établir une sorte de puits en treillis plongeant sans doute jusqu’au lit du fleuve, ou mieux formant, comme avait dit l’homme, une nasse d’où on ne pouvait sortir !…
    Dans un dernier effort, il se hissa jusqu’au point où venait s’arc-bouter la poutre diagonale par laquelle il était descendu, et il put s’asseoir sur la fourche que cela formait. Il était temps !… Il était à bout de force et de souffle… Mais là, il respira, et presque aussitôt, dans cette âme formidable, la réaction s’opéra…
    A cheval sur la fourche, le dos appuyé à la poutre diagonale, Pardaillan éprouva alors une détente, un repos du corps et de
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