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La Fausta

Titel: La Fausta
Autoren: Michel Zévaco
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formidables impressions qu’il venait de recevoir, et s’assurant que sa bonne rapière était toujours dans sa main, il sourit.
    — Mourir ! murmura-t-il. C’est bientôt dit. Madame Fausta, belle créature en vérité, et c’est dommage qu’un si beau corps renferme une telle méchanceté… m’assure que je vais être tué. Pourquoi ? Parce qu’elle m’a embrassé. Par la tête et le ventre, le motif me paraît insuffisant, à moi !… Voyons, il me semble que la douzaine de fois où j’ai dû être meurtri, soit seul, soit en compagnie de monsieur mon père, j’ai toujours fait de mon mieux pour défendre ma peau… Ainsi ferai-je, cornes du diable !
    Cependant, comme la solitude et le silence continuaient à être aussi absolus que possible dans cette pièce, Pardaillan commença à se demander quel genre de mort lui réservait l’étrange magicienne.
    Non sans essayer du pied le plancher à chaque pas, l’œil au guet, la rapière au poing, il se dirigea vers la porte par laquelle il était entré, c’est-à-dire celle qui communiquait avec le
Pressoir de fer
. Il essaya de l’ouvrir ; mais il n’y avait là ni serrure, ni verrou, ta porte qui s’ouvrait au moyen d’un mécanisme devait se fermer de même ; Pardaillan en acquit promptement la conviction.
    Alors le récit fantastique de la Roussotte lui revint en mémoire, et il leva les yeux au plafond pour voir s’il n’en descendrait pas quelque bonne corde ornée d’un bon nœud coulant. Mais il ne vit rien qui pût servir à la moindre pendaison.
    « Il faut pourtant que je m’en aille. »
    Et résolument, il se dirigea cette fois vers le fond de la salle, vers cette tapisserie derrière laquelle avait disparu Fausta. Il souleva la tapisserie et se vit en présence d’un couloir désert… Où aboutissait le couloir ? Pardaillan l’ignorait. Mais ce silence autour de lui, cette solitude commençaient à faire passer sur sa nuque le premier frisson, avant-coureur insaisissable de la peur.
    — Cordieu ! murmura-t-il en avançant. Il ne sera pas dit que j’aurai attendu ici le bon plaisir de cette damnée magicienne, comme un renard dans son terrier. En avant donc, et au diable le mystère !
    Il avança donc à grands pas et aboutit bientôt dans une salle déserte. Mais comme il venait d’y entrer, la porte se referma derrière lui. En même temps, à l’autre bout de la salle, une autre porte s’ouvrait…
    — Il paraît que c’est par là que je dois passer, fit Pardaillan. Passons donc !
    Et il continua de marcher, l’épée à la main. Il marchait dans du silence. Le palais était une solitude. Seulement, à mesure qu’il franchissait une porte, elle se refermait derrière lui. Il traversa ainsi plusieurs salles décorées avec un luxe dont il n’avait aucune idée. Mais on comprendra qu’il n’eût guère l’esprit à admirer en passant les tableaux, les statues, les vases énormes remplis de fleurs rares, les meubles précieux, les tentures dont chacune représentait une fortune. Cette marche à travers le vaste palais qu’il savait plein de gardes et où il n’apercevait pas âme qui vive, cette traversée des vastes salles silencieuses eussent affolé un cerveau moins solide que celui de Pardaillan.
    Lui-même commençait à éprouver en quelque sorte une horreur pénétrante. Y avait-il danger de mort ? Et où était ce danger ? Et en quoi consistait-il ?… Il y avait comme une menace lugubre dans ces portes qui se refermaient derrière lui, comme pour lui dire : « Tu ne repasseras plus jamais par là !… »
    Et pourtant, il ne s’arrêtait pas. Tout lui semblait préférable à ce frisson qui s’emparait de lui dès qu’il séjournait. Devant lui, les portes s’ouvraient, manœuvrées par des mains invisibles, sinistre indication de la route à suivre.
    — Il faudra bien que j’aboutisse quelque part ! grommelait furieusement le chevalier qui pareil au prince de la légende parcourait, l’épée à la main, cette façon de palais enchanté.
    Et malgré toute sa force d’âme, il éprouvait le vertige du danger inconnu. Une salle encore fut franchie, salle immense et somptueuse avec ses colonnes de jaspe… la salle du trône ; puis deux ou trois pièces encore que Pardaillan traversa presque en courant, haletant, les yeux exorbités, l’angoisse au cœur, en criant à pleine voix :
    — Mais tout le monde a donc peur de ma rapière, dans ce nid d’assassins !…
    Pardaillan
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