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La chasse infernale

La chasse infernale

Titel: La chasse infernale
Autoren: Paul C. Doherty
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collège.
    — Pourquoi ?
    — Sparrow Hall est considéré comme une fondation royale, bâtie sur le sang d’un homme, Montfort, que beaucoup actuellement considèrent comme un saint. Copsale pensait qu’il était important pour le collège d’avoir davantage d’autonomie, surtout pour un collège sis à Oxford qui revendique fièrement son histoire et son indépendance.
    — Montfort était-il d’Oxford ? s’enquit Maeve.
    — Montfort a eu de nombreux adeptes à l’université, expliqua Corbett, tant parmi les maîtres que parmi les étudiants. Qui plus est, le comte y a levé des troupes pour sa guerre civile. Il a aussi tenu un grand Conseil dans la ville d’où il a émis les Provisions d’Oxford {7} , un plan pour renverser le Conseil royal et le gouvernement.
    — Et, bien sûr, ajouta Ranulf, Oxford est la grande porte du royaume. Les étudiants y viennent tant de tout le pays que de l’étranger. La trahison du Gardien est comme une peste ; elle peut se répandre et causer d’autres troubles.
    — Et le roi n’en a pas besoin ! lança Simon. Les impôts sont lourds, les fournisseurs royaux rassemblent des vivres. Les grands désirent regagner leur manoir. C’est un feu qui pourrait s’étendre très rapidement.
    Simon désigna l’avis.
    — J’en ai un plein sac. Je vous les laisserai. Mais, avant que vous ne posiez la question, Sir Hugh, nous ignorons encore si l’auteur est un maître ou un étudiant de Sparrow Hall. Bien entendu, notre souverain a envoyé ses juges – mais que pouvaient-ils faire ? Maîtres et étudiants jurent qu’ils sont innocents et crient au harcèlement.
    — Pourquoi le roi, intervint Maeve, ne se contente-t-il pas de fermer Sparrow Hall ?
    — Oh, le Gardien en serait ravi ! répondit Corbett. Et l’université, comme la ville entière, constaterait la défaite du roi. Ce serait extrêmement embarrassant : Sparrow Hall a été fondé par Sir Henry Braose, un des principaux capitaines d’Édouard, qui a résolument combattu Montfort. Braose a reçu quelques terres et revenus de feu le comte, et il les a utilisés pour acquérir des bâtiments à Oxford, au nord de la porte St Michael. Le collège lui-même – et je m’en souviens bien – se dresse sur un côté et, en face, se trouve l’hostellerie où logent les étudiants : une grande maison à quatre étages avec jardins et cours.
    — Si le collège était fermé...
    Simon tambourina des doigts sur la table.
    — ... le Gardien en serait particulièrement réjoui. Bien des gens prétendent que Sparrow Hall est maudit, fondé et érigé sur le sang du soi-disant très noble comte. On dit même que son fantôme hante l’endroit et cherche à se venger.
    — Qui sont les maîtres, là-bas ?
    — Eh bien, Alfred Tripham est vice-régent. Jusqu’au décès d’Ascham et de Copsale, il y avait huit maîtres. À présent c’est Tripham le responsable et il y a cinq maîtres : Léonard Appleston, Aylric Churchley, Peter Langton, Bernard Barnett et Richard Norreys, chargé de l’hostellerie. La plus jeune soeur d’Henry Braose, Lady Mathilda, a aussi un appartement là-bas.
    — N’est-ce pas inhabituel qu’une femme soit logée dans un collège d’Oxford ?
    — Lady Mathilda, répondit Simon, est une amie proche du roi. Elle ne cesse d’envoyer des pétitions à la Couronne pour qu’on reconnaisse les mérites de feu son frère et pour obtenir des subventions supplémentaires afin d’agrandir Sparrow Hall.
    Simon fit une grimace.
    — Mais l’Échiquier est à bout et le Trésor vide.
    — Et personne, au collège, ne sait rien sur le Gardien ni sur la mort de Copsale ?
    — Non.
    — Et Ascham ? questionna Corbett.
    — C’était le bibliothécaire et l’archiviste. Un grand ami du fondateur. Voilà cinq jours, tard dans l’après-midi, il a gagné la bibliothèque. Il a verrouillé la porte, et les volets de la fenêtre étaient clos. Il a allumé une chandelle, mais nous ignorons si c’était pour travailler ou pour regarder quelque chose. Quand il ne s’est pas rendu à la dépense, l’intendant du collège, William Passerel, est parti le chercher.
    Simon haussa les épaules.
    — On enfonça la porte et on trouva Ascham gisant dans une mare de sang, un carreau d’arbalète fiché en pleine poitrine. Mais il n’était pas mort sur le coup.
    Le clerc repoussa son tabouret, ouvrit son escarcelle et tendit un morceau de parchemin à Corbett, qui le
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