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La chasse infernale

La chasse infernale

Titel: La chasse infernale
Autoren: Paul C. Doherty
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et porta la main à sa gorge.
    — Vous ne pouvez rien faire, déclara Ranulf. Il n’y aura ni couvent confortable ni fuite.
    Avant même qu’il n’ait atteint la porte, Lady Mathilda, les mains crispées sur le ventre, s’écroulait. Ranulf jeta un regard autour de lui et la vit tressaillir une ou deux fois au moment où il tourna la clé.
    Corbett, Bullock et les autres se trouvaient dans la galerie. Ranulf s’écarta pour les laisser passer. Corbett s’accroupit près de Lady Mathilda et chercha son pouls au cou. Il secoua la tête.
    — Elle était la prisonnière du roi, fit à mi-voix remarquer le shérif.
    — Tu n’aurais pas dû faire ça !
    Corbett agrippa l’épaule de son serviteur.
    — J’ai exécuté la justice royale, rétorqua Ranulf.
    Il tira un parchemin de sous son pourpoint et le tendit au magistrat.
    — Je l’ai reçu de Simon le clerc, expliqua-t-il. Je n’ai fait qu’obéir au roi, mais je dois bien reconnaître que j’y ai pris plaisir.
    Corbett parcourut l’ordre royal.
    Au shérif et aux baillis de la ville et de notre cité d’Oxford, aux proctors de l’université, salut ! Sachez que ce qu’a accompli notre bien-aimé et loyal clerc, Ranulf-atte-Newgate, dans et autour d’Oxford, l’a été pour le bien de la Couronne et le bon gouvernement de notre royaume. Sous notre sceau, Teste me ipso, Édouard, roi d’Angleterre.
    Le message portait l’empreinte du Sceau privé royal. Corbett le tendit à Bullock.
    — Qu’il en soit ainsi, murmura le shérif. Ce que veut le roi doit être exécuté.
    Il lui rendit le parchemin.
    Corbett prit Ranulf par le coude pour le faire sortir de la pièce.
    — Que vais-je faire d’elle ? cria Bullock.
    — Enterrez-la, répondit Corbett. Enterrez-la rapidement. Que le prêtre dise une messe.
    — Et Maître Moth ?
    Bullock le rassura :
    — J’ai lu votre ajout, mes hommes le retiennent en bas.
    — Emmenez-le au château. Qu’on ne le maltraite ni ne l’injurie. Attendez le bon plaisir du roi.
    Il conduisit Ranulf un peu plus loin dans le couloir.
    — Ranulf-atte-Newgate, lui dit-il sans préambule, te souviens-tu de notre première rencontre ? Tu étais crasseux affamé et prêt à monter dans la charrette du bourreau.
    — Je m’en souviens tous les jours, Messire. De toute ma vie je n’ai eu que deux amis : l’un que j’ai rencontré ce jour-là, et l’autre qui était le pauvre Maltote. Alors, avant que vous n’éleviez des objections, Sir Hugh, souvenez-vous de Maltote. Cette putain, fit-il en crachant, avait réellement pensé finir le reste de ses jours dans un couvent confortable ! Justice a été rendue. Pas selon vos désirs, mais, comme l’a dit le père Luke lors de la pendaison de Boso, c’est ce que Dieu voulait. Elle a tué et elle aurait tué à nouveau. Croyez-vous qu’elle vous aurait oublié, Messire ? Pensez-vous vraiment qu’elle vous aurait laissé partir ?
    Corbett acquiesça.
    — Allons, Ranulf, allons aux Joyeuses Damoiselles. Buvons du vin à la mémoire de Maltote. Demain nous prendrons les dispositions finales pour le transport de son corps, puis nous irons à Woodstock et de là à Leighton.
    Ils descendirent dans l’allée. Elle était déserte, mis à part les soldats de Bullock qui gardaient les deux entrées. Ranulf justifiait encore son acte quand ils entendirent un cri derrière eux. Corbett se retourna. Maître Moth, les cheveux ébouriffés, avait échappé à ses gardiens et fonçait sans bruit vers eux. Il avait trouvé une arbalète quelque part. Corbett le fixa avec horreur quand il la tendit : il poussa Ranulf de côté, mais, tout en le faisant, il entendit le cric claquer, vit le visage haineux de Moth et sut qu’il avait mal calculé. Trop tard. Le carreau d’arbalète l’atteignit en haut de la poitrine. Le corps du magistrat explosa de douleur et il recula en titubant. Déjà Ranulf se précipitait, poignard tiré. Corbett s’effondra sur les genoux. Il regarda Ranulf se déplacer à toute allure en adoptant la danse macabre et les figures des combattants des rues. Il se dirigeait vers Moth. Il passa tout d’un coup son poignard d’une main à l’autre, fit un écart et, d’un même mouvement, planta profondément sa dague dans le ventre de Moth. Ranulf pivota alors, épée au clair, et, l’abattant d’un geste large, trancha net le cou de Moth. Corbett ne s’en souciait pas : la douleur était terrible. Il sentait le sang bouillonner
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