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La chasse infernale

La chasse infernale

Titel: La chasse infernale
Autoren: Paul C. Doherty
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déroula.
    — Le Gardien ne craint ni roi ni clerc, lut-il à haute voix. Le Gardien claironnera la vérité, et tous l’ouïront.
    L’écriture du message était la même que celle de la note.
    — Retournez-le, suggéra Simon.
    Corbett s’exécuta et remarqua les étranges symboles tracés avec du sang.
    — P ASSER ... déchiffra-t-il à voix haute.
    — Il semble, précisa Simon, qu’Ascham l’ait rédigé avec son sang avant de mourir.
    — Mais c’est presque le nom de l’intendant du collège que vous avez mentionné !
    — Oui, William Passerel, admit Simon. Mais on ne peut rien lui imputer. Passerel est resté presque toute la journée à Abingdon où il remplissait une tâche officielle le jour où Ascham est mort. En rentrant il s’est rendu directement à la dépense, puis a décidé d’aller chercher Ascham qui était son ami.
    — Et la bibliothèque était fermée ?
    — La porte ouvrant sur le couloir était verrouillée et barrée de l’intérieur. Les volets de la fenêtre donnant sur le jardin étaient clos. Il n’y a pas d’autre accès.
    — Et pourtant, remarqua Corbett en étudiant le bout de parchemin, quelqu’un non seulement a tué Ascham mais a aussi réussi à laisser ce message. Et Passerel, l’intendant, est encore libre ?
    — Oui, il n’y a pas de preuves contre lui. Il peut établir qu’il était à Abingdon. Les serviteurs ont attesté qu’à son retour il a gagné directement la dépense.
    Simon eut un sourire en coin.
    — Il y a un autre problème. Passerel n’a pas une très bonne vue. Et il souffre aussi de rhumatismes aux doigts. Il n’aurait pu ni tenir une arbalète ni en tendre le cric. Et on ne peut expliquer comment il aurait pu pénétrer dans la bibliothèque et en sortir, en fermant porte et fenêtre de l’intérieur.
    — Le roi et son conseil ont-ils discuté de ce problème ?
    — Oh oui ! Édouard et ses principaux écuyers y ont passé des heures. Ils ont même un espion à Sparrow Hall. J’ignore qui c’est.
    Simon s’humecta les lèvres.
    — Le roi dit que l’espion se fera connaître quand vous arriverez à Oxford...
    Corbett tapa sur la table avec le parchemin.
    — Pourquoi maintenant ? dit-il à voix basse. Pourquoi ce mystérieux scribe nommé le Gardien se manifeste-t-il, rédige-t-il et affiche-t-il ses placards qui attaquent le roi ? Qu’espère-t-il gagner ?
    Il lança un coup d’oeil à Simon.
    — Il n’y a pas de preuves de conjurations de la part des ennemis du roi, ici ou à l’étranger ?
    Simon eut un geste de dénégation.
    — Et l’écriture ?
    — Comme vous pouvez le constater, remarqua Simon, c’est celle d’un lettré. Vous, moi ou Ranulf aurions pu rédiger ces missives.
    Il sourit tristement.
    — Les clercs sont impitoyablement entraînés à avoir tous la même calligraphie.
    — Y a-t-il eu menace ou tentative de chantage ?
    — Non.
    — Et vous pensez que les morts de Copsale et d’Ascham étaient l’oeuvre du Gardien ?
    — C’est possible.
    Simon eut un geste de doute.
    — Mais, là encore, l’antagonisme entre les maîtres est si profond qu’Ascham a pu être tué pour d’autres raisons, de même qu’on a pu s’arranger pour mettre son assassinat sur le dos du Gardien.
    — Et ces mendiants qu’on a retrouvés massacrés ?
    — Ah, c’est une véritable tragédie !
    Simon avala une gorgée de sa chope de bière.
    — Les cadavres ont toujours été découverts hors les murs de la ville, tête coupée et attachée par les cheveux à une branche d’arbre. Il y a deux autres points communs à ces morts. D’abord, les victimes sont toutes des hommes, de vieux vagabonds. Ensuite, elles sont toutes près d’un chemin qui conduit vers la ville ou en part.
    — Les corps portent-ils des traces ?
    — L’un des hommes a été exécuté par un carreau – tiré par une arbalète, de très près – qui a traversé le corps. Un autre a été assommé par un coup de gourdin ou de masse. Il semble qu’on ait égorgé les autres.
    — Et ils dépendaient tous de l’hôpital St Osyth ?
    — Oui, c’est une fondation de charité, près de Carfax, là où se croisent les routes à Oxford.
    — Cela ne pourrait-il pas être l’oeuvre de quelque gibier de potence ? suggéra Ranulf. De magiciens et sorciers qui rôdent toujours autour de villes comme Oxford ?
    — Non, ils sont effectivement nombreux, mais il n’y a pas de mutilation, pas de
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