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Kenilworth

Kenilworth

Titel: Kenilworth
Autoren: Walter Scott
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dit Michel Lambourne en s’adressant à ceux qui étaient témoins de cette étrange entrevue de l’oncle et du neveu, et dont quelques uns, nés dans le village même, n’ignoraient pas les hauts faits de sa jeunesse ; c’est sans doute là ce qu’on appelle à Cumnor tuer le veau gras. Mais sachez, mon oncle, que je ne viens pas de garder les pourceaux. Je me soucie fort peu de votre accueil bon ou mauvais. Je porte avec moi de quoi me faire bien recevoir partout.
    En parlant ainsi il tira une bourse assez bien remplie de pièces d’or dont la vue produisit un effet remarquable sur la compagnie. Quelques uns secouèrent la tête, et chuchotèrent entre eux ; deux ou trois des moins scrupuleux commencèrent à le reconnaître comme concitoyen et camarade d’école, tandis que d’autres personnages plus graves se levèrent, et sortirent de l’auberge en disant, entre eux à demi-voix que, si Giles Gosling voulait continuer à prospérer, il fallait qu’il chassât de chez lui le plus tôt possible son vaurien de neveu. Gosling se conduisit lui-même comme s’il partageait cette opinion, et même la vue de l’or fit sur le brave homme moins d’impression qu’elle n’en produit ordinairement sur un homme de sa profession.
    – Mon neveu Michel, lui dit-il, mets ta bourse dans ta poche ; le fils de ma sœur n’a point d’écot à payer chez moi pour y souper ni pour y coucher une nuit ; car je suppose que tu n’as pas envie de rester plus long-temps dans un endroit où tu n’es que trop connu.
    – Quant à cela, mon oncle, répondit le voyageur, je consulterai mon inclination et mes affaires. En attendant, je désire donner à souper à mes braves concitoyens, qui ne sont pas trop fiers pour se souvenir de Michel Lambourne. Si vous voulez me fournir un souper pour mon argent, soit ; sinon, il n’y a que deux minutes de chemin d’ici au Lièvre qui bat du tambour , et je me flatte que mes bons voisins voudront bien m’y accompagner.
    – Non, Michel, non, lui dit son oncle ; comme dix-huit ans ont passé sur ta tête, et que je me flatte que tu as un peu amendé ta vie, tu ne quitteras pas ma maison à l’heure qu’il est, et tu auras tout ce que tu voudras raisonnablement demander ; mais je voudrais être sûr que cette bourse que tu viens d’étaler a été aussi légitimement gagnée qu’elle semble bien remplie.
    – Entendez-vous l’infidèle, mes bons voisins ? dit Lambourne en s’adressant de nouveau à l’auditoire. Voilà un vieux coquin d’oncle qui veut remettre au jour les folies de son neveu, après qu’elles ont une vingtaine d’années de date. Quant à cet or, messieurs, j’ai été dans le pays où il croît, où l’on n’a que la peine de le ramasser ; j’ai été dans le Nouveau-Monde, mes amis, dans l’Eldorado, où les enfans jouent à la fossette avec des diamans, où les paysannes portent des colliers de rubis, et où les maisons sont couvertes de tuiles d’or, et les rues pavées en argent.
    – Sur mon crédit, ami Michel, dit Laurent Goldthred, qui figurait au premier rang parmi les merciers d’Abingdon, ce serait un excellent pays pour y trafiquer. Combien rapporteraient les toiles, les rubans et les soieries, dans une contrée où l’or est si commun ?
    – Un profit incalculable, répondit Lambourne, surtout si un jeune marchand bien tourné y portait sa pacotille lui-même ; car les dames de ce pays sont des égrillardes, et, comme elles sont un peu brûlées par le soleil, elles prennent feu comme de l’amadou quand elles voient un teint frais comme le tien, avec des cheveux tournant un peu sur le roux.
    – Je voudrais bien pouvoir y commercer, dit le mercier avec un gros rire.
    – Rien n’est plus facile, si tu le veux, dit Michel, et si tu es encore le gaillard déterminé qui m’aidas autrefois à voler des pommes dans le jardin de l’abbaye. Il ne faut qu’un procédé chimique fort simple pour transmuter ta maison et tes terres en argent comptant, et faire ensuite de cet argent un grand navire garni de voiles, d’ancres, de cordages et de tous ses agrès. Alors tu emmagasines toutes tes marchandises à fond de cale, tu mets à bord cinquante bons garçons, j’en prends le commandement ; nous mettons à la voile, et vogue la galère ! nous voilà en chemin pour le Nouveau-Monde.
    – Tu lui apprends là un secret, mon neveu, dit Giles Gosling, pour transmuter, si c’est là le mot, ses livres en sous et ses toiles
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