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Kenilworth

Kenilworth

Titel: Kenilworth
Autoren: Walter Scott
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vous n’avez parmi eux ni ami ni parent ?
    – Si vous parlez de parens, j’ai bien un mauvais brin de neveu qui est parti d’Angleterre la dernière année du règne de la reine Marie ; mais mieux le vaut perdu que retrouvé.
    – Ne parlez pas ainsi, mon cher hôte, à moins que vous n’ayez appris de ses tours depuis peu. Plus d’un poulain fougueux est devenu un noble coursier. Comment le nommez-vous ?
    – Michel Lambourne ; un fils de ma sœur. On n’a pas grand plaisir à se rappeler ce nom ni cette parenté.
    – Michel Lambourne ! dit l’étranger feignant d’être frappé de ce nom. Quoi ! serait-ce le vaillant cavalier qui se comporta avec tant de bravoure au siège de Venloo que le comte Maurice lui fit des remerciemens à la tête de l’armée ? On le disait Anglais, et d’une naissance peu relevée.
    – Ce ne peut pas être mon neveu, dit Gosling, car il n’avait pas plus de courage qu’une poule, à moins que ce ne fût pour le mal.
    – La guerre fait trouver du courage, répliqua l’étranger.
    – Je crois plutôt qu’elle lui aurait fait perdre le peu qu’il en avait.
    – Le Michel Lambourne que j’ai connu était un garçon bien fait ; il aimait à être mis avec élégance, et avait l’œil d’un faucon pour découvrir une jolie fille.
    – Notre Michel avait l’air d’un chien avec une bouteille pendue à la queue, et il portait un habit dont chaque haillon semblait dire adieu aux autres.
    – Oh ! mais dans la guerre on ne manque pas de bons habits.
    – Notre Michel en aurait plutôt escroqué un à la friperie, tandis que le marchand aurait eu le dos tourné ; et, quant à son œil de faucon, il était toujours fixé sur mes cuillères d’argent égarées. Il a passé trois mois dans cette pauvre maison ; il était chargé, en sous-ordre, du soin de la cave, et, grâce à ses erreurs et à ses mécomptes, à ce qu’il a bu et à ce qu’il a laissé perdre, s’il était resté trois mois de plus… j’aurais pu abattre l’enseigne, fermer la maison, et donner au diable la clef à garder.
    – Et, malgré tout cela, mon cher hôte, vous seriez fâché d’apprendre que le pauvre Michel Lambourne eût été tué à la tête de son régiment, en attaquant une redoute près de Maëstricht ?
    – Fâché ! Ce serait la meilleure nouvelle que j’en pourrais apprendre, puisqu’elle m’assurerait qu’il n’a pas été pendu : mais n’en parlons plus. Je crains bien que sa mort ne fasse jamais honneur à sa famille. Dans tous les cas, ajouta-t-il en se versant un verre de vin des Canaries, de tout mon cœur, que Dieu lui fasse paix !
    – Pas si vite, mon hôte ; pas si vite. Ne craignez rien, votre neveu vous fera encore honneur, surtout si c’est le Michel Lambourne que j’ai connu, et que j’aime presque autant… ma foi, tout autant que moi-même. Ne pourriez-vous m’indiquer aucune marque qui pût me faire reconnaître si nos deux Michel sont la même personne ?
    – Ma foi, aucune qu’il me souvienne, si ce n’est pourtant que mon Michel a été marqué sur l’épaule gauche pour avoir volé un gobelet d’argent à dame Snort d’Hogsditch.
    – Pour le coup, vous mentez comme un coquin, mon oncle, dit l’étranger déboutonnant son gilet, entr’ouvrant sa chemise, et faisant sortir son épaule ; – de par Dieu ! ma peau est aussi saine et aussi entière que la vôtre.
    – Quoi ! Michel ! s’écria l’hôte, est-ce véritablement toi ? Oh ! oui, je devais m’en douter depuis une demi-heure ; je ne connais personne qui puisse prendre la moitié tant d’intérêt à toi. Mais, Michel, si ta peau est saine et entière comme tu le dis, il faut que Goodman Thong, le bourreau, ait été bien indulgent, et qu’il ne t’ait touché qu’avec un fer froid.
    – Allons, mon oncle, allons, trêve de plaisanteries. Gardez-les pour faire passer votre ale tournée, et voyons quel accueil cordial vous allez faire à un neveu qui a roulé dans le monde pendant dix-huit ans, qui a vu le soleil se lever où il se couche, et qui a voyagé jusqu’à ce que l’occident devînt l’orient pour lui.
    – À ce que je vois, Michel, tu en as rapporté un des talens du voyageur, et bien certainement tu n’avais pas besoin de faire tant de chemin pour l’acquérir. Je me souviens qu’entre toutes tes bonnes qualités, tu avais celle de ne jamais dire un mot de vérité.
    – Voyez-vous ce païen de mécréant, messieurs,
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