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Hitler m'a dit

Hitler m'a dit

Titel: Hitler m'a dit
Autoren: Hermann Rauschning
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leurs Grands-Maîtres, ainsi le destin peut avoir fixé la même fin au nouveau Grand-Maître de l’empire allemand. Un des plus grands parmi ces Grands-Maîtres ne fut-il pas destitué pour avoir voulu faire la guerre à la Pologne à un moment inopportun ? Ceci se passait il y a bien des siècles, mais ce qui s’est déjà vu peut se revoir. « Hitler pourrait se souvenir du Grand-Maître Henrich von Plauen, qui a voulu quitter son ordre pour entreprendre avec des éléments bourgeois et nobles une réforme de l’État prussien. Il pourrait se laisser persuader de quitter le parti pour tirer l’Allemagne d’une situation dangereuse. Il s’est déjà trouvé des Allemands, dans les milieux les plus influents, pour lancer un nouveau mot d’ordre : « D’accord avec Hitler mais sans le parti. »
    Mais, au-dessus de la personne du Führer, il y a l’existence et la durée du parti, qui importent davantage, c’est du moins ce que pensait la clique des chefs. Adolf est remplaçable », chuchotaient les S.A. et les S.S. On pouvait concevoir une situation dans laquelle Hitler serait intolérable pour l’Allemagne. Pouvait-on admettre qu’à la tête du Reich se trouvât un Führer à volonté faible, un indécis, un apathique ? Ou un exalté qui aurait perdu tout contact avec la réalité ? S’il en était ainsi, rien ne comptait plus que cette seule considération : Hitler peut tomber, le parti doit survivre. Hitler lui-même n’ignore rien de ce qui se trame autour de lui. Il n’a sans doute pas oublié ce que le vieux Hugenberg lui a dit un jour en plein visage : « Vous ne tomberez que sous les balles de vos amis. »
    Amis singuliers, dont les uns désirent que le Führer vive pour boire jusqu’à la lie l’amer breuvage des responsabilités, tandis que les autres voudraient le voir disparaître, afin que d’autres que lui portent la responsabilité des contrecoups inévitables. Il faut reconnaître qu’Hitler lui-même fait bon visage aux uns comme aux autres. Les responsabilités ne l’effraient pas plus que les hommes. Il les accepte. Il les revendique.
    Hitler n’a jamais laissé ses gens dans le doute : il tâchait de vaincre sans risque, mais il était sûr que la guerre viendrait. « La grande épreuve ne nous sera pas épargnée », dit-il un jour en ma présence, pendant un Congrès. « Il faut que nous nous préparions au combat le plus dur que jamais peuple aura supporté. Cette guerre qui trempera nos volontés et nous rendra dignes de notre mission, je la mènerai sans égard pour les pertes que nous subirons. Chacun de nous sait ce que signifie la guerre totale. Je ne reculerai devant aucune destruction. Il nous faudra renoncer à bien des choses qui nous sont chères et qui nous paraissent irremplaçables. Des villes allemandes tomberont en ruines, de nobles édifices disparaîtront pour toujours. Cette fois, notre sol sacré ne sera pas préservé. Mais nous serrerons les dents, nous continuerons à lutter, nous vaincrons. L’Allemagne se relèvera de ses ruines, plus belle et plus grande, reine et maîtresse des nations. »
    C’est ainsi qu’il délirait en phrases enthousiastes, cherchant à étourdir les soucis de ses collaborateurs immédiats. Et il continuait à parler de la guerre totale. Tous les moyens lui seraient bons. Chacun devrait alors savoir qu’il y allait de la vie ou de la mort de l’Allemagne. Il était bon que les troupes en fussent convaincues, afin de se fortifier jusqu’à la témérité et jusqu’à l’audace la plus folle. Et avec la même audace, il emploierait contre ses ennemis les armes les plus désespérées. Il franchirait sur des monceaux de cadavres la ligne Maginot. Il ne respecterait aucune neutralité. Il ne reculerait pas devant l’emploi des gaz ou des bacilles, si le succès en dépendait. Il engagerait, à l’heure décisive, la totalité de ses réserves et attacherait la victoire à ses drapeaux.
    C’est ainsi que Hitler, sur sa montagne, savoure d’avance sa guerre et son triomphe. Il est le plus grand génie que la terre ait porté. A-t-on jamais vu un homme qui, en sept courtes années, ait créé des choses aussi inouïes ? Et il énumère, avec l’orgueil effréné qui le tient même dans ses moments de plus grande prostration, les merveilles que sa volonté a fait surgir. Un grand empire allemand, une nouvelle armée. Un nouvel ordre social ! N’est-ce pas lui qui est sur le point de résoudre le
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