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Hitler m'a dit

Hitler m'a dit

Titel: Hitler m'a dit
Autoren: Hermann Rauschning
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AVANT-PROPOS
    Ist es Schatten, ist es Wirklichkeit ?
Wie wird mein Pudel gross und broit !
    (Est-ce mirage ou réalité ?
Comme mon chien grandit et s’enfle !)
    GOETHE, Faust, I.
    Voici sans doute l’ouvrage le plus important qui ait paru depuis le début de cette guerre – j’entends depuis l’arrivée d’Adolf Hitler au pouvoir, en janvier 1933. Hitler expose lui-même, dans les pages qui suivent, les plans démesurés qu’il a conçus et les méthodes cyniques qu’il compte employer pour imposer sa volonté au monde. De cette volonté dépendraient, s’il fallait l’en croire, la destruction des nations libres, l’asservissement de la planète, et, pour tout dire en deux mots, notre vie ou notre mort. Les moyens se résument en un seul, la guerre totale : et déjà Tchèques et Polonais souffrent sous la botte allemande, les mines et les torpilles dispersent en gerbes horribles les navires avec leur cargaison et leurs passagers, y Peuples de France et de Grande-Bretagne s’unissent devant l’agresseur, le sang coule au pied des Vosges, les neutres tremblent en attendant leur tour. Qui pourrait s e désintéresser des propos que tient à ses complices l’entrepreneur de la démolition universelle ?
    M Hermann Rauschning, qui recueillit naguère ces confidences et les publie aujourd’hui, définit lui-même intérêt et la portée de son livre en l’opposant à Mein Kampf. Ce n’est pas, dit-il, dans Mein Kampf qu’on trouvera le dessein véritable d’Hitler, car ce livre est écrit pour la masse. Au delà de cette propagande un peu grossière, il y a la doctrine secrète qu’on divulgue dans de petits cercles d’initiés. M. Rauschning nous apporte, abondantes, précises, puisées à la source, les pièces décisives du procès d’Hitler. Deux questions préalables : qui est M. Rauschning ? Quelle autorité devons-nous accorder à son témoignage, quelle valeur au dossier qu’il a réuni ?
    M. Hermann Rauschning est né en 1887 à Thorn, en Pologne alors prussienne, d’une ancienne famille de grands propriétaires et d’officiers de l’armée. C’est un Junker de la Marche orientale, un représentant typique de cette classe de pionniers qui formait, de père en fils, l’armature du vieil État prussien et mettait son point d’honneur dans l’obéissance au roi et le service désintéressé du drapeau noir et blanc. Le jeune Rauschning fait ses études, comme il convient, à l’École des Cadets, puis aux universités de Munich et de Berlin ; il apprend ainsi tout ce dont un Junker a besoin pour le métier des armes et l’agronomie. En 1914, il a vingt-sept ans. Lieutenant dans un régiment prussien, il fait la guerre sur tous les fronts. Grièvement blessé en 1917, il passe des mois dans un hôpital de l’arrière. Au terme de sa convalescence, il est déclaré inapte au service armé et affecté à ce que nous appellerions le « deuxième bureau » du Ministère de la Guerre : on verra dans son livre ce qu’il pense de ce service « inefficace et puéril ». L’Allemagne s’effondre ; M. Rauschning quitte l’uniforme et chausse les grosses bottes du propriétaire-éleveur. La paix de Versailles lui apporte un excès d’amertume : quelques-unes de ses fermes sont maintenant en territoire polonais ; son principal domaine, où il s’installe, fait partie de l’État libre de Dantzig. On supposerait ; que ce conservateur prussien va s’inscrire au parti national-allemand de Hugenberg et rejoindre, dans les rangs des Casques d’acier, ses camarades de l’ancienne armée. Mais il a mesuré les forces du passe et les a trouvées débiles ; il cherche ailleurs que dans la vieille Prusse disjointe des compagnons d’armes et des chefs. Ses anciens condisciples de Munich lui parlent d’Hitler, de cet inconnu qui entraîne les foules. Il s’inscrit, en 1931, au parti national-socialiste, et deux ans plus tard il est élu président du Sénat de Dantzig, c’est-à-dire premier ministre de l’État libre. Chef du Gouvernement, il aura bientôt, à ses côtés, le Gauleiter Forster comme chef du parti ; il cherchera à jouer consciencieusement le rôle d’arbitre entre Forster et le Haut-Commissaire de la Société des Nations, entre les intérêts allemands et ceux de la population polonaise de Dantzig. Tâche ingrate et sans issue. Ce qu’on attend de lui à Berlin, c’est tout autre chose : c’est qu’il couvre de son autorité les manigances,
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