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Histoire Romaine

Histoire Romaine

Titel: Histoire Romaine
Autoren: Theodor Mommsen
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droit
politique externe, la ville romaine a conquis d’abord l’Italie, puis le monde. Il
n’en est point ainsi pour qui va jusqu’au fond des secrets de l’histoire. Ce qu’on
appelle la domination de Rome sur l’Italie est bien plutôt la réunion en un
seul État de toutes les races italiques, parmi lesquelles sans doute les
Romains sont les plus puissants, mais sans cesser d’être autre chose qu’un
rameau de la souche commune. – L’histoire italique se partage en deux grandes
périodes : celle qui va jusqu’à l’union de tous les Italiens sous l’hégémonie
de la race latine, ou l’histoire italique intérieure, et celle de la domination
de l’Italie sur le monde. Nous aurons donc à dire l’établissement des peuples
italiotes dans la Péninsule : les dangers que courut leur existence
nationale et politique, leur assujettissement partiel à des peuples d’une autre
origine et d’une autre civilisation, tels que les Grecs et les Étrusques ;
leurs soulèvements contre l’étranger ; l’anéantissement ou l’assujettissement
de celui-ci ; enfin la lutte des deux races principales, Latine et Samnite,
pour l’empire de l’Italie, et la victoire des Latins à la fin du IVe siècle
avant Jésus-Christ, ou du Ve siècle de Rome. Tous ces événements rempliront
les deux premiers livres de cette histoire. Les guerres puniques ouvrent la seconde
période, qui renferme les accroissements rapides et irrésistibles de la domination
romaine jusqu’aux frontières naturelles de l’Italie, puis bien loin au delà de
ces frontières puis, après le long statut quo de l’empire, vient la chute du
colossal édifice. Les livres troisième et suivants seront consacrés au récit de
ces faits.

Chapitre II – Premières
immigrations en Italie.
    Nul récit, nulle tradition ne fait mention des plus anciennes
migrations de la race humaine en Italie. L’antiquité, là comme partout ailleurs,
croyait les premiers habitants sortis du sol. Laissons au naturaliste à décider
dans sa science, de l’origine des diverses races, et de leurs rapports
physiques avec les climats qu’elles ont traversés. L’histoire n’a pas d’intérêt,
pas plus qu’elle n’en a le pouvoir, à rechercher si la population originaire d’une
contrée a été autochtone, ou si elle est venue d’ailleurs. Ce qu’elle doit
tenter de retrouver, ce sont les couches successives des peuples qui se sont
superposés sur le sol. Par là seulement, et, en remontant aussi loin que possible
en arrière, il lui sera donné de constater les étapes de toute civilisation
quittant son berceau pour parcourir sa carrière de progrès, et d’assister à l’anéantissement
des races mal douées ou incultes sous l’alluvion de celles marquées au coin d’un
plus haut génie.
    L’Italie est tout à fait pauvre en monuments de l’époque
primitive, différant notablement en cela d’avec d’autres contrées, illustres au
même titre. A en croire les recherches des antiquaires allemands, l’Angleterre,
la France, l’Allemagne du Nord et la Scandinavie auraient été occupées, avant
les migrations des peuples indo-germaniques, par un rameau de la branche tchoude [12] , par un
peuple-nomade encore peut-être, vivant de la chasse et de la pêche, fabriquant
ses instruments usuels avec la pierre, les os ou l’argile, se parant avec des
dents d’animaux ou des bijoux d’ambre, ignorant l’agriculture et le travail des
métaux. Dans l’Inde aussi, les migrations indo-germaines rencontrèrent devant
elles une population de couleur brune et moins accessible à la culture. Mais
vous chercheriez en vain en Italie les vestiges d’une nation autochtone
dépossédée de son ancienne demeure tandis qu’on rencontre encore ceux des
Lapons et des Finnois dans les contrées celtiques et germaniques, ou ceux des
races noires dans les montagnes de l’Inde. Vous n’y trouveriez pas davantage
les débris d’une nation primitive éteinte, ces squelettes, singulièrement
conformés, ces tombeaux, ces salles de banquet appartenant à l’ âge de pierre de l’antiquité germaine. Rien jusqu’ici n’est venu faire croire à l’existence
en Italie d’une race antérieure à l’âge de l’agriculture, et du travail des
métaux. S’il était vrai qu’il y ait jamais eu dans ce pays une famille humaine
appartenant à l’époque première de la civilisation, à celle où l’homme vit
encore à l’état sauvage, cette famille n’a
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