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Histoire Romaine

Histoire Romaine

Titel: Histoire Romaine
Autoren: Theodor Mommsen
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d’aucune
colonisation directe par les Grecs, elle est devenue grecque à peu près complètement,
et le rude peuple messapien laisse voir aussi les marques d’une semblable
transformation. Nous croyons d’ailleurs que la science doit provisoirement
arrêter ses conclusions à cette sorte de parenté générale ou d’affinité
élective entre les Japyges et les Grecs ; en tous cas, il serait téméraire
d’affirmer que la langue des Japyges n’a été qu’un rude idiome appartenant à la
branche hellénique. Il conviendra d’ajourner tout système jusqu’à la découverte
de documents plus concluants et plus sûrs [14] .
Cette lacune nous cause après tout peu de regrets : quand l’histoire ouvre
ses pages, déjà nous voyons cette race à demi éteinte descendre à jamais dans l’oubli.
Absence de ténacité, fusionnement facile avec d’autres nations, tel est le
caractère des Japyges : joignez-y la position géographique de leur contrée,
et vous tiendrez pour vraisemblable qu’ils ont été sans doute les plus anciens
immigrants, ou les autochtones historiques de la Péninsule. Les premières
migrations des peuples ont eu lieu par les voies de terre, cela est certain :
et l’Italie elle-même, avec ses côtes étendues, n’aurait été accessible par mer
qu’à des navigateurs habiles, comme il n’y en avait point alors. Nous savons qu’au
temps d’Homère encore, elle était totalement ignorée des Hellènes. Les premiers
immigrants seraient donc venus par l’Apennin ; et de même que le géologue
sait lire tous leurs soulèvements dans les couches des montagnes, de même le
critique peut, hardiment soutenir que les races refoulées au bout de l’Italie
en ont été les plus anciens habitants. Or, tel est le lot échu aux Japyges ;
ils occupent, quand l’histoire les rencontre, la pointe extrême sud-orientale
de la contrée.
    Quant à l’Italie centrale, si loin que la tradition remonte,
on la trouve habitée par, deux peuples, ou plutôt par deux groupes d’un même
peuple, dont la place, dans la grande famille indo-germanique se détermine
mieux que celle des Japyges. Ce peuple, nous l’appellerons Italien par
excellence : c’est sur lui que se fonde essentiellement la grandeur
historique de la Péninsule. Il se divise en deux branches : celle des
Latins et celle des Ombriens, avec leurs rameaux méridionaux des Marses, des Samnites,
et des peuplades issues des Samnites, depuis l’ère historique. L’analyse de
leurs idiomes, à tous, démontre qu’ils n’ont formé jadis qu’un seul et même
anneau dans la chaîne des Indo-Germains, et qu’ils ne s’en sont séparés qu’assez
tard, pour aller constituer ailleurs le système un et distinct de leur nationalité.
On remarque tout d’abord dans leur alphabet la consonne aspirante toute
spéciale f , qu’ils possèdent en commun avec les Étrusques, mais
par laquelle ils se distinguent des races helléniques, hellénico-barbares, et
aussi même de celles parlant le sanscrit. En revanche, les aspirées proprement
dites leur sont primitivement inconnues, quand les Grecs et les Étrusques en
font constamment usage, ces derniers mêmes ne reculant pas devant leurs sons
les plus rudes. Seulement, les Italiens les remplacent par l’un de leurs
éléments, tantôt par la consonne moyenne, tantôt par l’aspiration simple f ou h . Les aspirées plus délicates, les sons s , v , j , dont les Grecs s’abstiennent le plus qu’ils peuvent, se
maintiennent presque inaltérés dans les langues italiques, et parfois même y
reçoivent certains développements. El les ont aussi cela de commun avec
quelques idiomes grecs et l’étrusque, qu’elles retranchent l’accent, et arrivent
ainsi souvent à la destruction des désinences ; m, ais elles vont moins
loin dans cette voie que le second, et elles y vont plus loin que les premiers.
Si cette loi des éliminations des finales s’observe à un degré démesuré chez
les Ombriens, il faut dire que, cet excès n’est point un résultat propre à leur
langue, et qu’il dérive d’influences étrusques plus récentes, qui se sont de
même, mais, plus faiblement, fait sentir à Rome. Par cette raison encore, dans
les langues italiques, les voyelles brèves sont régulièrement supprimées à la
fin des mots ; les longues disparaissent fréquemment aussi, et, quant aux
consonnes, tandis qu’elles persistent à cette même place dans le latin et le
samnite, l’ombrien les
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