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Histoire Romaine

Histoire Romaine

Titel: Histoire Romaine
Autoren: Theodor Mommsen
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élimine encore. De plus, le verbe du mode moyen n’a laissé
que peu de vestiges dans les idiomes italiques : il y est suppléé par un
passif tout particulier en r . Les temps y sont formés, pour la
plupart, à l’aide des racines es et fu ajoutées au
mot principal ; tandis que les Grecs, grâce à leur augment et à la
richesse de leurs terminaisons vocales, ont presque toujours, pu se passer des
verbes auxiliaires. Comme l’éolien, les dialectes italiques n’usent pas du duel ;
ils ont, en revanche, toujours, l’ablatif que les Grecs ont perdu, et
quelquefois même le locatif. Avec leur logique droite et nette, ils se refusent,
dans la notion du multiple, à séparer le duel et le pluriel proprement dits, conservant
d’ailleurs, avec soin, tous les rapports des mots selon les inflexions de la
phrase. Notons enfin, dans l’italique, une forme toute particulière, inconnue
même au sanscrit, celle du gérondif et du supin : nulle langue, à cet
égard, n’a jamais poussé aussi loin la transformation du verbe en substantif.
    Ces quelques exemples, choisis dans une foule de phénomènes
identiques, démontrent l’individualité bien tranchée de l’idiome italique, comparé
à toute autre langue indo-germaine. Ils font voir que, par le langage, les
Italiotes sont les proches parents des Hellènes, comme ils en sont les proches
voisins géographiques : on peut dire des deux peuples qu’ils sont frères. Avec
les Celtes, les Germains et les Slaves, leur affinité va, au contraire, s’éloignant.
Cette unité primitive des races et des idiomes grecs et italiques semble, d’ailleurs,
s’être de bonne heure révélée clairement à chacune des deux nations. Nous
trouvons chez les Romains le vieux mot d’origine incertaine, Graius ou Graïcus,
servant à désigner les Hellènes ; et, de même chez les Grecs, par une
désignation analogue, le mot Ώπίxος ( Opique )
s’applique à toutes les races latines ou samnites connues d’eux, les Japyges et
les Étrusques laissés en dehors.
    A son tour, le latin, dans le système italique, se distingue
nettement des dialectes ombro-samnites. De ceux-ci, d’ailleurs, nous ne
connaissons, guère que deux idiomes, l’ombrien et le samnite ou l’orque ; et
notre science encore est-elle, à leur égard, fort hésitante et pleine de
lacunes. Quant aux autres, ou bien comme le volsque ou le marse, ils ne nous
ont transmis que de trop minces débris pour qu’il nous soit possible de
constater leur individualité même, ou de leur assigner un classement quelconque
avec un peu de sûreté ou d’exactitude ; ou bien, comme le sabin, ils se
sont totalement perdus, sauf peut-être quelques traces légères d’idiotismes
conservés dans le latin provincial. Il suffira d’affirmer, en toute certitude, en
s’appuyant sur les faits historiques et philologiques, que tous ils ont
appartenu au groupe ombro-samnite, et que celui-ci, à son tour, plus voisin du
latin encore que du grec, n’en avait pas moins son caractère et son génie tout
particuliers. Dans les pronoms, et souvent aussi ailleurs, l’ombro-samnite met
le p là où le romain emploie la lettre q (exemple pis , pour quis ), phénomène qui se retrouve dans toutes les langues sœurs, et tardivement
séparées. C’est ainsi qu’au p celtique, bas breton et gallois, se substitue le
k dans le gaélique et l’irlandais. Le système des voyelles offre aussi ses
particularités. Les dialectes latins, ceux du Nord surtout, altèrent les
diphtongues, qui demeurent presque entières dans les dialectes du Sud : dans
les composés, le romain affaiblit aussi la voyelle fondamentale qu’il conserve
si fortement ailleurs. Les autres idiomes de sa famille, ne l’imitent point en
cela. Chez ceux-ci, le génitif des noms en a se termine en as ,
comme chez les Grecs : à Rome, la déclinaison perfectionnée est en œ .
Les noms en us finissent leur génitif en eis chez
les Samnites, en es chez les Ombriens, en ei chez
les Romains. Pendant qu’il demeure en pleine vigueur dans les autres dialectes
italiques, le locatif tombe peu à peu en désuétude à Rome ; enfin, le
latin seul a le datif du pluriel en bus. L’infinitif ombro-samnite en um est étranger aux Romains, et pendant que les Osques et les Ombriens formaient
leur futur, comme les Grecs, au moyen de la racine es ( her-est , en grec λέγ-σω ),
les Romains encore semblent l’abandonner tout à fait, et lui substituent l’optatif
du verbe
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