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Histoire Romaine

Histoire Romaine

Titel: Histoire Romaine
Autoren: Theodor Mommsen
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côte située entre Sinigaglia et Rimini [10] fut incorporée au
territoire de la République : la vallée du Pô n’a été conquise qu’au VIIIe siècle.
L’ancienne frontière de l’Italie au nord, ce ne sont pas les Alpes ; c’est
l’Apennin. Celui-, ci, d’ailleurs, ne formé nulle part une arête abrupte, il
couvre le pays, au contraire, de son large massif ; ses vallées et ses
plateaux se relient par de faciles passages, offrant ainsi aux populations un
terrain commode ; et quant aux côtes et aux plaines en avant de la
montagne, au sud, à l’est et à l’ouest, leur disposition est plus propice
encore. A l’orient, néanmoins, l’Apulie fait exception, avec son sol plat, uniforme,
mal arrosé ; avec sa plage sans découpures, qu’elle est fermée au nord, par
le système montagneux des Abruzzes ; interrompue ailleurs par l’îlot
abrupte du Monte-Gargano [11] .
Mais entre les deux. presqu’îles du sud qui terminent la chaîne Apennine, s’étend,
jusqu’au fond de leur angle, une contrée basse, très irriguée et fertile quoique,
aboutissant à une côte où les havres sont rares. Enfin, le rivage au couchant
se lie à une contrée large que sillonnent d’importantes rivières, le Tibre, par
exemple, et que les flots et de nombreux volcans se sont jadis disputés. On y
rencontre en foule les collines et les vallées, les ports et les îles. Là sont
1’Étrurie, le Latium, la Campanie : ce noyau de la terre italique ; puis,
au sud de la Campanie, la plage disparaît, et la montagne tombe presque à pic
dans la mer Tyrrhénienne. Enfin, de même que la Grèce a son Péloponnèse ; l’Italie
aussi confine à la Sicile, la plus belle, la plus grande des îles de la Méditerranée,
montueuse dans l’intérieur, et souvent stérile, mais qu’entoure, du côté de l’est
et du sud notamment une large et riche ceinture de terres presque entièrement
volcaniques. Et de même que ses montagnes continuent la chaîne de l’Apennin, dont
un pas étroit seulement la sépare (  Ρηγίον ,
la fracture, Rhegium ou Reggio ) ; de même qu’elle a joué son
rôle marqué dans l’histoire de l’Italie ; de même, aussi le Péloponnèse a
fait partie de la Grèce, et a servi d’arène aux révolutions des races
helléniques, dont la civilisation, comme dans la Grèce du Nord, y a un jour
magnifiquement fleuri. La péninsule italique jouit d’un climat sain et tempéré,
pareil à celui de la Grèce ; l’air est pur dans ses montagnes moyennes et
dans presque toutes ses plaines et ses vallées. Ses côtes sont moins heureusement
découpées ; elles ne touchent point à une mer couverte d’îles, comme celle
qui a fait des hellènes un peuple de marins. En revanche, l’Italie l’emporte en
ce qu’elle a de vastes plaines sillonnées par ses fleuves : les
contreforts de ses montagnes sont plus fertiles, plus tapissés de verdure, et
se prêtent mieux à l’agriculture et à l’élève du bétail. Comme la Grèce enfin
elle est une belle contrée propice à l’activité de l’homme, récompensant son
travail, ouvrant à l’esprit d’aventures de faciles et lointaines issues, donnant
aux ambitions plus calmes des satisfactions faciles et sur place. Mais tandis
que la péninsule grecque est tournée vers l’orient, c’est à l’occident que l’Italie
regarde. Les rivages moins importants de l’Épire et de l’Acarnanie sont à la
Grèce ce que les côtes Apuliennes et Messapiennes sont à l’Italie : là l’Attique
et la Macédoine, ces deux nobles champs de l’histoire, se dirigent vers l’est :
ici, l’Étrurie, le Latium, la Campanie sont situés au couchant. Ainsi donc, ces
deux terres voisines et jumelles se tournent le dos l’une à l’autre ; et
quoique à l’oeil nu on puisse d’Otrante apercevoir les monts Acrocérauniens, ce
n’est point sur la mer Adriatique qui baigne leurs communs rivages, que les
deux peuples se sont rencontrés : leurs relations se sont établies et
concentrées d’abord sur une tout autre route ; nouvelle et incontestable
preuve de l’influence de la constitution physique du sol sur la vocation
ultérieure des peuples. Les deux grandes races qui ont fait la civilisation de
l’ancien monde ont projeté leurs ombres et leurs semences dans deux directions
opposées.
    C’est l’histoire de l’Italie et non pas seulement l’histoire
de Rome que nous voulons raconter. A ne consulter que les apparences du
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