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Barnabé Rudge

Barnabé Rudge

Titel: Barnabé Rudge
Autoren: Charles Dickens
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une
autre.
    « J'entendis sonner une autre cloche, et
une fameuse cloche encore. Ce fut l'affaire d'un instant, car le
vent emporta le son, mais je l'entendis. J'écoutai longtemps, mais
plus rien. J'avais ouï dire que les morts avaient des chandelles à
eux ; je finis par me persuader qu'ils pouvaient bien aussi
avoir une cloche qui tintait d'elle-même à minuit pour les
trépassés. Je tintai ma cloche, comment ou combien de temps, je
n'en sais rien, et je courus regagner la maison et mon lit sans
regarder derrière mes talons.
    « Je me levai le lendemain matin après
une nuit sans sommeil, et je racontai mon aventure à mes voisins.
Quelques-uns l'écoutèrent sérieusement, d'autres n'en firent que
rire ; je crois qu'au fond personne n'y voulut croire. Mais ce
matin-là, on trouva M. Reuben Haredale assassiné dans sa
chambre à coucher : il tenait à la main un morceau de la corde
attachée à une cloche d'alarme en dehors du toit ; cette corde
pendait dans sa chambre, et elle avait été coupée en deux, sans
aucun doute par l'assassin, lorsque sa victime l'avait saisie.
    « La cloche que j'avais entendue, c'était
celle-là.
    « On trouva un secrétaire ouvert ;
une cassette, que M. Haredale avait apportée la veille et
qu'on supposait renfermer une grosse somme d'argent, avait disparu.
L'intendant et le jardinier n'étaient plus là ni l'un ni l'autre,
et tous deux furent longtemps soupçonnés ; mais on ne parvint
jamais à les trouver, quoiqu'on les cherchât bien loin, bien loin.
On aurait pu chercher encore plus loin l'intendant, le pauvre
M. Rudge : car son corps, à peine reconnaissable sans ses
vêtements, sans la montre et l'anneau qu'il portait, fut trouvé,
des mois après, au fond d'une pièce d'eau, dans les terres du
domaine, avec une blessure béante à la poitrine : il avait été
frappé d'un coup de couteau. Il était à moitié vêtu, et tout le
monde s'accorda à dire qu'il était en train de lire dans sa
chambre, qu'on trouva pleine de traces de sang, quand on était
tombé soudainement sur lui pour le tuer avant son maître.
    « Chacun reconnut alors que c'était le
jardinier qui devait être l'assassin, et, quoiqu'on n'en ait jamais
entendu parler depuis cette époque jusqu'à présent, on en entendra
parler ; prenez note de ce que je vous dis là. Le crime a été
commis il y a vingt-deux ans, jour pour jour, le 19 mars 1753. Le
19 mars d'une année quelconque, peu importe quand… je sais toujours
bien, et j'en suis sûr, parce que toujours, d'une manière
quelconque, et par une coïncidence étrange, nous avons été ramenés
à en parler, ce même jour, depuis l'événement… le 19 mars d'une
année quelconque, tôt ou tard cet homme-là sera
découvert. »

Chapitre 2
     
    « Voilà une étrange histoire ! dit
l'homme qui avait donné lieu au récit, plus étrange encore si votre
prédiction se réalise. Est-ce tout ? »
    Une question tellement inattendue ne piqua pas
peu Salomon Daisy. À force de raconter cette histoire très souvent,
et de l'embellir, disait-on au village, de quelques additions que
lui suggéraient de temps à autre ses divers auditeurs, il en était
venu par degrés à produire en la racontant un grand effet ; et
ce « Est-ce tout ? » après le crescendo d'intérêt,
certes, il ne s'y attendait guère.
    « Est-ce tout ? répéta le
sacristain ; oui, monsieur, oui, c'est tout. Et c'est bien
assez, je pense.
    – Moi, de même. Mon cheval, jeune homme.
Ce n'est qu'une rosse, louée à une maison de poste sur la
route ; mais il faut que l'animal me porte à Londres ce
soir.
    – Ce soir ! dit Joe.
    – Ce soir, répliqua l'autre. Qu'avez-vous
à vous ébahir ? Cette taverne a l'air d'être le rendez-vous de
tous les gobe-mouches du voisinage. »
    En entendant cette évidente allusion à
l'examen qu'on lui avait fait subir, comme nous l'avons mentionné
dans le précédent chapitre, les yeux de John Willet et de ses amis
se dirigèrent de nouveau vers le chaudron de cuivre avec une
rapidité merveilleuse. Il n'en fut pas ainsi de Joe, garçon plein
d'ardeur, qui soutint d'un regard ferme l'œillade irritée de
l'inconnu, et lui répondit :
    « Il n'y a pas grande hardiesse à
s'étonner que vous partiez ce soir. Certainement une question si
inoffensive vous a été faite déjà dans quelque auberge, et surtout
par un temps meilleur que celui-ci. Je supposais que vous pouviez
ne pas connaître la route, puisque vous semblez
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