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Barnabé Rudge

Barnabé Rudge

Titel: Barnabé Rudge
Autoren: Charles Dickens
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UN MOT D'INTRODUCTION.
    De l'histoire ! Dieu vous
bénisse ; je n'en ai aucune à dire, monsieur.
    Voici de longues années… permettez-moi de ne
pas en avouer le nombre… que m'arriva la bonne nouvelle de ma
promotion comme enseigne dans le 4 e d'infanterie de Sa
Majesté. Mon nom, qui si longtemps avait figuré sur les états du
Duc, avec ces mots en marge : « Question épineuse, »
allait enfin se trouver inscrit sur le registre mensuel des
promotions et des appointements. Depuis ce jour, j'ai traversé
toutes les vicissitudes de la guerre et de la paix. Le camp et le
bivouac, l'insouciante gaieté de la
mess-table
[1] , la désolante solitude d'une prison
française, les émotions violentes du service de campagne,
l'existence monotone de garnison, m'ont également apporté leur part
de plaisirs et d'épreuves. Une carrière de ce genre, quand la
nature vous a donné un tempérament toujours prêt à vous mettre à
l'unisson de ceux qui vous entourent, ne saurait manquer d'avoir sa
bonne provision d'aventures. Telle a été la mienne ; et, sans
prétendre à autre chose qu'à retracer quelques-unes des scènes dans
lesquelles j'ai joué un rôle, et qu'à rappeler le souvenir de leurs
autres acteurs… hélas ! dont quelques-uns ne sont plus
aujourd'hui… j'ai livré ces pages aux hasards de la publicité.
    Si je n'ai pas choisi cette portion de ma vie
qui présentait le plus d'incidents et de faits dignes d'être
racontés, mon excuse est bien simple ; c'est que j'ai mieux
aimé, dans cette première apparition sur les planches, m'accoutumer
à l'air de la maison par le personnage du
Coq
[2] que de me montrer au public dans un rôle
plus difficile d'Hamlet.
    Mais comme malheureusement il existe en ce
monde des gens très difficiles, qui, ainsi que le dit
Curran [3] , ne sont pas satisfaits de savoir qui tua
le jaugeur, si vous ne pouvez leur apprendre qui portait sa veste
de tiretaine… à ceux-là je dirais, en toute humilité, qu'ils n'ont
rien à faire avec ce livre. Je n'ai pas plus d'histoire que de
morale à offrir ; ma seule prétention à l'une est dans le
récit d'une passion qui, pendant quelques années, fut tout
l'intérêt de ma vie, mon unique tentative à l'égard de l'autre
consiste en ce que j'ai tâché de faire ressortir tous les dangers
dont peut être entouré un homme qui, avec une imagination ardente
et un caractère facile, a trop de penchant à la confiance, et peut
rarement jouer un rôle sans oublier qu'il n'est que comédien. Cela
dit, je me recommande une fois encore à cette indulgence qui n'a
jamais été refusée à l'humilité sincère, et je commence.

Chapitre 1
     
    Il y avait en 1775, sur la lisière de la forêt
d'Epping, à une distance d'environ douze milles de Londres (en
mesurant du Standard [4] dans
Cornhill, ou plutôt de l'endroit sur lequel ou près duquel le
Standard avait accoutumé d'être aux temps jadis), un établissement
public appelé le
Maypole
[5] , comme
pouvaient le voir tous ceux des voyageurs qui ne savaient ni lire
ni écrire (et, il y a soixante-six ans, il n'y avait pas besoin
d'être voyageur pour se trouver dans ce cas-là), en regardant
l'emblème dressé sur le bas côté de la route en face dudit
établissement. Ce n'est pas que cet emblème eût les nobles
proportions des maypoles plantés d'ordinaire dans les anciens
temps ; mais ce n'en était pas moins un beau jeune frêne, de
trente pieds de haut et droit comme n'importe quelle flèche qu'un
arbalétrier de la
yeomanry
d'Angleterre ait jamais pu
tirer.
    Le Maypole (ce terme exprime à partir d'à
présent la maison, et non pas son emblème), le Maypole était un
vieux bâtiment avec plus de bouts de chevron sur le pignon qu'un
désœuvré ne se soucierait d'en compter par un jour de soleil ;
avec de grandes cheminées en zigzag d'où il semblait que la fumée
elle-même ne pouvait sortir, quoi qu'elle en eût, que sous des
formes naturellement fantastiques, grâce à sa tortueuse
ascension ; enfin avec de vastes écuries, sombres, tombant en
ruine, et vides. Cette habitation passait pour avoir été construite
à l'époque de Henry VIII, et il existait une légende comme quoi non
seulement la reine Elisabeth, durant une excursion de chasse, avait
couché là une nuit, dans une certaine chambre à boiseries de chêne
avec fenêtre à large embrasure, mais encore comme quoi le
lendemain, debout sur un montoir devant la porte, un pied à
l'étrier, la vierge monarque avait
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