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Barnabé Rudge

Barnabé Rudge

Titel: Barnabé Rudge
Autoren: Charles Dickens
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donné deçà et delà force coups
de poing et force soufflets à un pauvre page pour quelque
négligence dans son service. Les gens positifs et sceptiques, en
minorité parmi les habitués du Maypole, comme ils le sont
malheureusement dans chaque petite communauté, inclinaient à
regarder cette tradition comme un peu apocryphe ; mais quand
le maître de l'antique hôtellerie en appelait au témoignage du
montoir lui-même, quand d'un air de triomphe il faisait voir que le
bloc était demeuré immobile à sa propre place jusqu'au jour
d'aujourd'hui, les douteurs ne manquaient jamais d'être terrassés
par une majorité imposante, et tous les vrais croyants triomphaient
de leur défaite.
    Que ces récits, et beaucoup d'autres du même
genre, fussent authentiques ou controuvés, le Maypole n'en était
pas moins réellement une vieille maison, une très vieille maison,
aussi vieille peut-être qu'elle prétendait l'être, peut-être même
plus vieille, ce qui arrive parfois aux maisons d'un âge incertain
tout comme aux dames d'un certain âge. Ses fenêtres avaient de
vieux carreaux à treillis, ses planchers étaient affaissés et
inégaux, ses plafonds étaient noircis par la main du temps et
alourdis par des poutres massives. Au-dessus de la porte et du
passage était un ancien porche sculpté d'une façon bizarre et
grotesque ; c'est là que, les soirs d'été, les pratiques
favorites fumaient et buvaient, et chantaient aussi, pardieu !
quelquefois mainte bonne chanson, en se reposant sur des sièges à
dossier élevé, de mine rébarbative, qui, semblables à des dragons
jumeaux de je ne sais plus quel conte de fée, gardaient l'entrée du
manoir.
    Dans les cheminées des chambres hors d'usage,
les hirondelles maçonnaient leurs nids depuis de bien longues
années, et, du commencement du printemps à la fin de l'automne, des
colonies entières de moineaux gazouillaient au bord des toits et
des gouttières. Il y avait dans la cour de la sombre écurie et sur
les bâtiments extérieurs, plus de pigeons que n'en saurait compter
tout autre amateur qu'un aubergiste. Les vols circulaires et
tournoyants des pigeons mignons, des pigeons à queue en éventail,
des pigeons culbutants, des pigeons francolins, ne s'accordaient
peut-être pas complètement avec le caractère grave et sévère de
l'édifice ; mais le monotone roucoulement que ne cessaient
d'entretenir, tant que durait le jour, quelques-uns de ces
volatiles, seyait à merveille au Maypole et paraissait l'inviter à
dormir. Avec ses étages superposés, ses petites vitres brouillées
et comme assoupies, sa façade bombante et surplombant sur la
chaussée, la vieille maison avait l'air de pencher la tête dans son
sommeil. Véritablement, il ne fallait pas un très grand effort
d'imagination pour y découvrir d'autres ressemblances encore avec
l'humanité. Les briques dont elle était bâtie avaient été
primitivement d'un gros rouge foncé, mais elles étaient devenues
jaunes et décolorées comme la peau d'un vieillard ; les
solides charpentes étaient tombées, comme tombent les dents d'une
vieille mâchoire, et çà et là le lierre, tel qu'un chaud vêtement
propre à réconforter son grand âge, enveloppait et serrait de ses
vertes feuilles les murailles rongées par le temps.
    C'était pourtant une vieillesse robuste encore
et généreuse ; et les soirs d'été ou d'automne, quand le
soleil couchant illuminait les chênes et les châtaigniers de la
forêt voisine, la vieille maison, partageant leur éclat, semblait
être leur digne compagne et pouvait se flatter d'avoir dans le
corps beaucoup de bonnes années encore à vivre.
    La soirée dont il s'agit pour nous n'était ni
une soirée d'été ni une soirée d'automne, mais le crépuscule d'un
jour de mars. Le vent hurlait alors d'une manière effrayante à
travers les branches nues des arbres, et en grondant sourdement
dans les amples cheminées, en fouettant la pluie contre les
fenêtres de l'auberge du Maypole, il donnait à ceux des habitués
qui s'y trouvaient en ce moment une incontestable raison d'y
prolonger leur séance, en même temps qu'il permettait à
l'aubergiste de prophétiser que le ciel devait s'éclaircir juste à
onze heures sonnantes, ce qui coïncidait étonnamment avec l'heure
où il fermait toujours sa maison.
    Le nom de celui sur lequel descendait ainsi
l'inspiration prophétique, était John Willet, homme corpulent, à
large tête, dont la face rebondie dénotait une
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