Au bord de la rivière T4 - Constant

Les principaux personnages
    Rang Saint-Jean
    La famille Beauchemin
    Marie Camirand : veuve du cultivateur Baptiste Beauchemin, âgée de 51 ans et mère de : Camille (30 ans), Donat (26 ans) marguillier, président de la commission scolaire, époux d’Eugénie (24 ans) et père d’Alexis, Emma (23 ans), Xavier (22 ans), Hubert (21 ans) et Bernadette (20 ans)
    La famille Connolly
    Liam Connolly : cultivateur âgé de 38 ans, marié à Camille Beauchemin et père d’Ann (14 ans), Patrick (12 ans), Duncan (10 ans) et Rose (7 ans)
    Paddy Connolly : oncle de Liam, âgé d’une cinquantaine d’années
    Constant Aubé : cultivateur, meunier, cordonnier et propriétaire du moulin
    Tancrède Bélanger : cultivateur, époux d’Émérentienne
    Ernest Gingras : homme engagé de Marie et Donat Beauchemin
    Rémi Lafond : cultivateur de 26 ans, conseiller municipal, marié à Emma Beauchemin et père de Flore (5 ans), Joseph (3 ans) et Marthe (quelques mois)
    Théodore Malouin : homme engagé de Constant Aubé
    Cléomène Paquette : cultivateur, époux d’Aurélie
    Rang Sainte-Ursule
    La famille Benoît
    Laura Benoît : veuve de Léopold Benoît, âgée de 48 ans, mère de Cyprien (26 ans) époux de Marie-Rose (22 ans) et de Catherine (21 ans)
    Xavier Beauchemin : époux de Catherine Benoît et père adoptif de Constance (1 an)
    Évariste Bourgeois : forgeron et commissaire scolaire
    Télesphore Dionne : propriétaire du magasin général, commissaire scolaire, époux d’Alexandrine et père d’Angélique (21 ans, amie de cœur de Hubert)
    Samuel Ellis : cultivateur âgé de 50 ans, marguillier et époux de Bridget (ménagère du curé)
    Thomas Hyland : maire du village, marguillier, tanneur, cultivateur et propriétaire de la scierie
    Antonin Lemoyne : homme engagé de Xavier Beauchemin, âgé de 18 ans
    Hormidas Meilleur : époux d’Angèle Cloutier, marguillier et facteur
    Rang Saint-Paul
    Laurence Comtois : fille d’Ubald Comtois
    Agénor Moreau : bedeau et père de Delphis
    Eudore Valiquette : notaire nouvellement établi à Saint-Bernard-Abbé, président du conseil de la fabrique et conseiller municipal
    Autres
    Armand Beauchemin : cultivateur de Sainte-Monique, frère de Baptiste et époux d’Amanda
    Mathilde Beauchemin : sœur de Baptiste, religieuse sous le nom de sœur Marie du Rosaire
    Célina Chapdelaine : orpheline de 20 ans, prise en charge par les sœurs Grises de Sorel
    Josaphat Désilets : curé de Saint-Bernard-Abbé
    Conrad Farly : vicaire remplaçant
    Omer Letendre : notaire de Sainte-Monique
    Bérengère Mousseau : ménagère et belle-mère d’Ulric Martel
    Eugène Samson : docteur de Saint-Zéphirin
     

Chapitre 1
Un retour remarqué
    En cette fin d’après-midi de juillet, l’air était doux, comme immobile. Pas la moindre brise ne venait faire onduler les jeunes épis d’avoine dans le champ des Beauchemin, situé en face de la maison, entre la rivière et le chemin étroit du rang Saint-Jean.
    Assise sur la galerie de la grande maison en pierre, Marie Beauchemin équeutait les dernières fraises de la saison en compagnie de sa bru Eugénie. À plusieurs reprises, la veuve de Baptiste Beauchemin tourna la tête vers la porte moustiquaire de la cuisine d’été.
    — Veux-tu bien me dire ce que Bedette a à bretter comme ça ? demanda-t-elle à l’épouse lymphatique de son fils Donat, enceinte de huit mois. Je lui ai demandé d’aller voir à ce que les confitures brûlent pas sur le poêle. Ça prend pas une éternité pour faire ça, bonyenne !
    La petite femme bien en chair jeta un coup d’œil à sa bru à l’air endormi, replaça une mèche blanche qui s’était échappée de son chignon et se leva en s’essuyant les mains sur son tablier. Au moment où elle ouvrait la porte pour aller s’enquérir de ce qui empêchait sa fille cadette de revenir les aider, un cri en provenance de l’intérieur de la maison l’incita à se précipiter dans la cuisine d’été.
    — Qu’est-ce qui se passe encore, Bedette ? cria-t-elle, le cœur battant la chamade.
    La porte qui séparait la cuisine d’hiver de la cuisine d’été s’ouvrit avec fracas sur une Bernadette Beauchemin au bord de la crise de nerfs.
    — Maudite vermine ! cria la jeune institutrice aux yeux pers, dont le chignon défait avait libéré son épaisse chevelure brune.
    — Est-ce que je vais finir par savoir ce qu’il y a ? lui demanda sa mère en élevant la voix.
    — Je