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Au bord de la rivière T4 - Constant

Au bord de la rivière T4 - Constant

Titel: Au bord de la rivière T4 - Constant
Autoren: Michel David
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été court, leur dit-elle en embrassant sa belle-sœur et son frère sur une joue.
    Les autres membres de la famille n’eurent guère le choix de l’imiter avec plus ou moins de réticence.
    — C’est à qui cette belle fille là ? demanda Bernadette en tendant les bras pour prendre Constance.
    — C’est notre fille, répondit Xavier. On l’a adoptée avant-hier. Elle s’appelle Constance.
    — Est-ce que c’est ta fille ou une pure étrangère que vous avez adoptée ? demanda Marie.
    — Ma fille, madame Beauchemin, répondit l’épouse de Xavier, les joues rougies par un sentiment de honte.
    — Ta fille ! s’exclama une Eugénie éberluée.
    — Non, notre fille, fit Xavier sur un ton cassant.
    Le visage de Catherine était devenu soudain très pâle. Il était évident que la jeune mère était angoissée. Elle s’attendait à une explosion de la part de sa belle-mère. Il y eut un court moment de gêne entre les gens présents avant que Marie se décide à prendre l’enfant des bras de sa fille cadette. Immédiatement, Constance se colla contre elle, ce qui eut pour effet de rendre le sourire à la grand-mère.
    — Venez vous asseoir sur la galerie, invita-t-elle les visiteurs. On a encore une bonne heure avant que les maringouins deviennent trop achalants.
    — C’est vrai qu’on va être mieux, reconnut Xavier en poussant sa femme doucement devant lui.
    — J’espère que ce petit ange-là aura jamais à payer pour ce qui lui est arrivé, laissa tomber Marie, l’air sombre en regardant l’enfant qu’elle pressait contre elle.
    — M’man, je vois pas pourquoi ça lui arriverait, déclara Xavier, nettement soulagé par l’accueil de sa famille. Constance a maintenant un père et une mère, comme tous les enfants. On va l’aimer et on va l’élever.
    — Puis, m’man, gardez-la pas pour vous toute seule, intervint Bernadette, apparemment charmée par la fillette blonde qui lui adressait des sourires à distance.
    Quand la jeune institutrice lui tendit les bras pour la prendre, Constance se lova plus étroitement contre sa grand-mère par adoption, refusant de quitter son giron, ce qui eut l’air d’attendrir encore plus Marie Beauchemin.
    Pour sa part, Catherine s’était emparée de Marthe, sa filleule aux traits mongoloïdes, et elle s’était mise à la bercer, visiblement très heureuse que sa fille soit acceptée chez les Beauchemin.
    — Est-ce que je peux savoir comment se sont passées les élections ? demanda Xavier à son frère qui venait d’allumer sa pipe.
    — Je sais pas si je dois te le dire, se moqua Donat. T’étais même pas là pour voter.
    — Envoye ! lui ordonna son jeune frère.
    — Ben, Hyland a été élu maire et les conseillers sont le notaire Valiquette et le mari d’Emma. Il est pas avec nous autres à soir parce qu’il est en réunion avec le maire et le notaire.
    — Et toi ?
    — Moi, j’en ai déjà plein les bottes avec ma besogne de marguillier et de président de la commission scolaire. Surtout que cette année, je vais avoir à m’occuper de deux écoles avec des maîtresses pas faciles à vivre.
    — Aïe, toi ! protesta Bernadette.
    Donat faisait allusion à la seconde école qui allait ouvrir à l’automne dans le rang Saint-Paul. La commission scolaire avait acheté la maison d’Hormidas Meilleur, qui n’en avait plus l’usage depuis son récent mariage avec la veuve Cloutier, pour la transformer en école où l’institutrice, Angélique Dionne, allait enseigner dans les deux langues.
    — En plus, je dois m’occuper des élections. Il faut pas oublier que les élections fédérales commencent dans deux semaines, le 20 juillet, et dureront jusqu’au 12 octobre.
    — Dans notre comté ?
    — D’après Lemire, nous autres dans Drummond-Arthabasca, ça va être le 14 août.
    — Et on va s’organiser pour enfin sacrer dehors Sénécal et sa clique.
    — C’est là qu’on a une surprise, reprit Donat avec un large sourire. Il paraît que Sénécal ne se représente même pas. C’est un nommé Tessier que les libéraux vont présenter à sa place.
    — C’est qui, ce gars-là ?
    — Quand j’ai posé la question à Lemire, il m’a dit qu’il le connaissait pas pantoute.
    — Bon, de toute façon c’est un Rouge et on va le battre, déclara Xavier avec assurance. Et où est passé Hubert ? s’enquit-il. Dites-moi pas qu’il est encore en train de veiller avec la belle Angélique
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