Amy, ma fille

est sorti dans les bacs. Ce n’était pas le disque qu’elle avait envisagé puisque deux titres seulement, « Between the Cheats » et « Like Smoke », avaient été menés à terme avant son décès. L’album est une compilation d’enregistrements antérieurs à Frank et de chansons sur lesquelles elle travaillait en 2011. Si ma fille chérie avait vécu plus longtemps, elle aurait sorti beaucoup de grands disques. Hélas, comme elle ne savait pas que sa vie allait s’achever si tôt, elle n’a laissé que très peu de choses derrière elle.
    Nous avons donné notre accord aux producteurs Salaam Remi et Mark Ronson pour finaliser l’album. Comme l’a dit Salaam : « Il n’y a aucune raison que ces chansons restent à jamais au fond d’un tiroir. » Nous avons été très satisfaits du résultat et c’est la raison pour laquelle nous avons accepté que le disque sorte.
    Après le décès d’Amy, Jane et moi avons passé beaucoup de temps avec Reg. À travers lui, je me sentais proche de ma fille. Reg a évoqué les souvenirs qu’il avait d’elle et nous avons beaucoup ri en nous remémorant son sens de l’humour et sa répartie. Nous n’avons pas pleuré. Je savais qu’Amy lui manquait beaucoup, tout comme à nous, et qu’il souffrait énormément. Pour la Saint-Valentin 2012, Reg a déposé des fleurs dans la maison de Camden Square. Il a récupéré Katie, le chat de ma fille.
    Avec Amy, nous nous amusions souvent à imaginer le film qu’on aurait pu tirer de ma vie et dont elle aurait été la directrice de casting. Elle pensait que Ray Winstone aurait été parfait dans mon rôle, à quoi je répondais que Georges Clooney aurait été un meilleur choix. Selon elle, Reg aurait pu incarner mon père jeune parce qu’il lui ressemblait. Helen Hunt aurait joué Jane, Elisabeth Taylor (qui était encore vivante à l’époque), ma mère. Il n’y avait aucune chance que ça arrive, mais ce jeu nous plaisait.
    Amy n’a jamais dit qui elle imaginait pour jouer son rôle.
    *
    Entendre la musique d’Amy, même au hasard d’une rue, reste difficile pour moi. Un soir, Jane et moi sommes passés près d’un bar où l’on diffusait « Rehab » et j’ai entendu le couplet : « My daddy thinks I’m fine », « Mon père pense que je vais bien ». Plus tard, j’ai noté dans mon journal : « C’est tellement dur. Je ne sais pas combien de temps je pourrai supporter ça. Partout où je vais elle est là, sans être là. J’ai besoin de réconfort, mais je n’en trouve pas. »
    Ma fille et ma mère sont réunies à présent. Amy pensait – et j’en suis moi aussi persuadé – que l’amour est plus fort que tout. Plus fort même que la mort.
    *
    Je suis très heureux d’avoir partagé avec vous le récit de la vie d’Amy, aussi brève qu’elle ait été. Pour l’écriture de ce livre, je me suis replongé dans mon journal, me suis remémoré les bons moments, les moins bons et le pire d’entre tous, celui du décès de ma fille. Elle est morte jeune mais a accompli de grandes choses et touché beaucoup de gens. Quelquefois je me dis que j’aurais dû gérer certaines situations différemment, mais ce qui est fait est fait. Pour mon bien et celui de ma famille, j’ai décidé de ne pas trop regarder en arrière et de ne pas avoir de regrets. J’ai toujours fait de mon mieux pour ma fille même si quelquefois je n’ai pas été à la hauteur.
    Amy restera à jamais présente dans mon esprit et dans mon cœur. Elle me manque tellement que parfois j’en ai mal physiquement. Son œuvre a un effet bénéfique sur la vie de beaucoup de jeunes gens et, comme je l’ai déjà mentionné, je consacrerai le restant de mes jours à travailler pour la Fondation Amy. Ma famille et moi, mes chers amis et tous ceux qui nous soutiennent, ferons en sorte qu’on ne l’oublie jamais.
     
    Amy était une fille au grand cœur. S’il vous plaît, gardez-lui une place dans le vôtre.

À propos de la Fondation
 Amy Winehouse
    L’une des choses qui m’ont énormément aidé après la mort d’Amy, ce fut de créer la fondation qui porte son nom.
    De nombreuses personnes ont contribué à leur façon à mettre sur pied, financer et gérer cette structure et à veiller à ce qu’elle apporte son soutien aux organisations partageant nos combats. Ils sont trop nombreux pour êtres cités ici, mais parmi ceux qui ont collaboré à ce projet se trouvent mes avocats et mes comptables, Universal