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Vie de Benjamin Franklin, écrite par lui-même - Tome II

Vie de Benjamin Franklin, écrite par lui-même - Tome II

Titel: Vie de Benjamin Franklin, écrite par lui-même - Tome II
Autoren: Benjamin Franklin
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lève matin, dit le bonhomme Richard, devient bien portant, riche et sage.
»Que signifient donc les désirs, les espérances de temps plus heureux ? Nous pouvons rendre le temps meilleur si nous savons agir.—L'activité n'a pas besoin de former des vœux ; celui qui vit d'espérance mourra de faim. Il n'y a point de profit sans peine. Je dois me servir de mes mains, puisque je n'ai point de terre ; ou, si j'en ai, elle est fortement imposée. Le bonhomme Richard dit que celui qui a un métier a un fonds de terre, et que celui qui a une profession a un emploi utile et honorable. Mais il faut alors qu'on fasse valoir son métier et qu'on suive sa profession ; sans quoi ni le fonds de terre, ni l'emploi ne nous aideront à payer les taxes.
»Si nous sommes laborieux, nous ne mourrons jamais de faim. La faim regarde la porte de l'homme qui travaille, mais elle n'ose pas y entrer. Les commissaires et les huissiers la respectent également ; car l'activité paie les dettes, et le désespoir les augmente. Vous n'avez besoin ni de trouver un trésor, ni d'hériter d'un riche parent : le travail est le père du bonheur, et Dieu donne tout à ceux qui s'occupent.
»Tandis que les fainéans dorment, labourez profondément votre champ ; vous recueillerez du bled et pour votre consommation, et pour vendre. Labourez aujourd'hui, car vous ne savez pas combien vous pourrez en être empêché demain.
    C'est ce qui a fait dire au bonhomme Richard : Un aujourd'hui vaut mieux que deux demain ; et ensuite : Ne remettez jamais à demain ce que vous pouvez faire aujourd'hui.
»Si vous étiez domestique ne seriez-vous pas honteux qu'un bon maître vous trouvât les bras croisés. Eh bien ! puisque vous êtes votre propre maître, rougissez lorsque vous vous surprenez vous-même dans l'oisiveté, tandis que vous avez tant à faire pour vous-même, pour votre famille, pour votre patrie.—Ne mettez point de gants pour prendre vos outils. Souvenez-vous que le bonhomme Richard dit qu'un chat ganté n'attrape point de souris.—Il est vrai, qu'il y a beaucoup à faire, et peut-être manquez-vous de force. Mais ayez de la persévérance, et vous en verrez les bons effets. L'eau qui tombe constamment goutte à goutte finit par user la pierre. Avec de la patience une souris coupe un cable ; et de petits coups répétés abattent de grands chênes.
»Il me semble entendre quelqu'un d'entre vous me dire :—Ne faut-il donc pas se permettre quelques instans de loisir ?—Mon ami, je veux vous apprendre ce que dit le bonhomme Richard. Si vous voulez avoir du repos, employez bien votre temps ; et puisque vous n'êtes pas sûr d'une minute, gardez-vous de perdre une heure.—Le loisir est un temps qu'on peut employer à quelque chose d'utile. L'homme laborieux se procure ce loisir, mais le paresseux ne l'obtient jamais ; car une vie tranquille et une vie oisive sont deux choses fort différentes.—Bien des gens voudraient vivre sans travailler, et par leur esprit seulement ; mais ils n'ont pas assez de fonds pour cela. Le travail, au contraire, mène toujours à sa suite la satisfaction, l'abondance et le respect.—Les plaisirs courent après ceux qui les fuient.
    La fileuse vigilante ne manque jamais de chemise. Depuis que j'ai des brebis et une vache, chacun me souhaite le bon jour.
»Mais indépendamment de notre industrie, il faut que nous ayons de la constance, de la résolution, des soins ; que nous voyions nos affaires avec nos propres yeux, et que nous ne nous en rapportions pas trop aux autres. Le bonhomme Richard dit : Je n'ai jamais vu un arbre qu'on transplante souvent, ni une famille qui déménage plusieurs fois dans l'année, prospérer autant que ceux qui ne changent point de place.—Trois déménagemens, dit-il encore, font le même tort qu'un incendie.—Conservez votre boutique et votre boutique vous conservera.—Si vous voulez que vos affaires se fassent, allez-y vous-même ; si vous ne voulez pas qu'elles soient faites, envoyez-y.—Celui qui veut prospérer par la charrue, doit la conduire lui-même.—L'œil du maître fait plus que ses deux mains.—Le défaut de soin fait plus de tort que le défaut de savoir.—Ne pas surveiller vos ouvriers, c'est laisser votre bourse à leur discrétion.—Le trop de confiance dans les autres est la ruine de bien des gens ; car dans les affaires de ce monde, ce n'est pas par la foi qu'on se sauve, mais c'est en n'en ayant pas.
»Les soins qu'on prend pour soi-même
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