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Vie de Benjamin Franklin, écrite par lui-même - Tome II

Vie de Benjamin Franklin, écrite par lui-même - Tome II

Titel: Vie de Benjamin Franklin, écrite par lui-même - Tome II
Autoren: Benjamin Franklin
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qui ont été heureux, aveuglés par la rapidité de leur fortune, se livrent à une manière de vivre dispendieuse, et ne pouvant plus y renoncer, lorsque les moyens d'y suffire diminuent, finissent par se ruiner ; juste punition de l'extravagante cruauté qu'ils ont eue de réduire à la misère les familles de beaucoup d'honnêtes commerçans, employés à servir l'intérêt commun du genre-humain.

SUR LA PRESSE DES MATELOTS
    [Ce morceau est composé de diverses notes, que Franklin avoit écrites avec un crayon, sur les marges d'un exemplaire de la fameuse Apologie de la Presse des Matelots, par le juge Foster.]
    Le juge Foster, page 158 de son ouvrage, dit : «Chaque homme» cette conclusion du tout à une partie ne me semble pas d'une bonne logique.—Si l'alphabet disoit :—«Que toutes nos lettres combattent pour la défense commune.—» Il y auroit de l'égalité, et par conséquent de la justice. Mais s'il disoit :—«Qu'A, B, C, D, s'arment et combattent pendant que les autres lettres resteront chez elles et dormiront tranquilles».—Cela ne serait point égal, et conséquemment ne pourroit être juste.
Ibid.—«Employez»—s'il vous plaît. Le mot signifie engager un homme à travailler pour moi, en lui offrant des gages suffisans pour lui faire préférer mon service à tout autre. Cela est fort différent de forcer un homme à travailler aux conditions qui me conviendront.
Ib.—«Ce service et occupation, etc». Ceci est faux. Son occupation et son service ne sont pas les mêmes. Un vaisseau marchand n'est point un vaisseau armé. Il n'est point obligé à combattre, mais à transporter des marchandises. Le matelot, qui est au service du roi, est forcé de combattre, et de s'exposer à tous les dangers de la guerre. Les maladies sont aussi plus communes et plus souvent mortelles à bord des vaisseaux du roi que dans les vaisseaux marchands. À la fin d'une campagne, un matelot peut quitter le service des marchands, et non le service du roi. En outre, les marchands lui donnent de meilleurs gages.
Ib. «Je suis très-certain, etc».—Ici on compare deux choses qui ne sont pas comparables, l'injustice faite aux gens de mer, et les embarras occasionnés au commerce.
    Les embarras qu'éprouve tout le commerce d'une nation, ne justifient point l'injustice faite à un seul matelot. Si le commerce souffrait de ce qu'un matelot ne seroit point à son service, il pourroit et devroit lui offrir des gages qui le décideraient à y entrer volontairement.
Page 159.—«Un mal particulier doit être supporté avec patience, pour prévenir une calamité générale».—Cette maxime peut-elle se trouver dans les loix et dans une bonne politique ? et peut-il y avoir une maxime contraire au sens commun ? Si la maxime disoit que les maux particuliers qui préviennent une calamité nationale, doivent être généreusement compensés par la nation, on pourroit l'entendre : mais quand elle dit seulement que ces maux doivent être supportés avec patience, elle est absurde !
Ib. «L'expédient, etc».—Vingt plans inutiles ou incommodes n'en justifient pas un qui est inique.
Ib.—«Sur le pied de, etc».—Certes, votre raisonnement ressemble à un mensonge. Il se tient sur un pied. La vérité se tient sur deux.
Page 160. «—De bons gages». Probablement les mêmes qu'on a dans les vaisseaux marchands ?
Page 174.—«J'admets difficilement, etc.»—Quand cet auteur parle de la presse, il diminue, autant qu'il le peut, l'horreur qu'inspire cette coutume, en représentant qu'un matelot souffre seulement une fatigue, comme il l'appelle tendrement, dans quelques cas particuliers ; et il oppose à ce mal particulier, les embarras du commerce de l'état. Mais si, comme il le suppose, le cas arrive souvent, le matelot, qui est pressé, et obligé à servir pour la défense du commerce au prix de vingt-cinq schellings par mois, pourrait gagner trois livres sterlings et quinze schellings au service d'un marchand, et vous lui prenez chaque mois cinquante schellings.
    Or, si vous employez cent mille matelots, vous dérobez à ces hommes honnêtes et industrieux et à leurs pauvres familles, deux cent cinquante mille livres sterlings par mois, ou trois millions sterlings par an ; et, en même-temps, vous les forcez de hasarder leur vie, en combattant pour la défense de votre commerce ; défense à laquelle devroient sans doute contribuer tous les membres de la société, et les matelots comme les autres, en
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