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Remède pour un charlatan

Remède pour un charlatan

Titel: Remède pour un charlatan
Autoren: Caroline Roe
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renifla.
    — Il l’a tuée, c’est Lup qui a fait ça, confia-t-elle à voix basse. Il l’a tuée de ses propres mains et il l’a jetée dans son salon. On croyait qu’il allait aussi nous tuer, alors on s’est sauvées à toutes jambes sans même prendre nos affaires.
    — Est-ce que tu as faim ? demanda l’homme.
    Elle fit signe que oui.
    Il la prit par le bras et l’emmena vers un étal, où il lui acheta une saucisse grillée, du pain et un petit gâteau. Il attendit qu’elle eût tout engouffré avant de parler à nouveau.
    — Viendras-tu avec moi répéter à l’évêque tout ce que tu as vu ? Ensuite, je partagerai mon dîner avec toi à la cantine, et on te laissera peut-être retourner là-bas pour que tu récupères tes affaires.
    — Est-ce qu’on va m’arrêter ?
    — Tu n’as rien fait qui justifie ton arrestation. Et qui sait ? Peut-être que quelqu’un te trouvera une place dans une maison plus respectable que celle de Marieta.
    Elle le regarda avec méfiance, se méfiant de tout, hésitant entre la possibilité d’un dîner immédiat et la probabilité d’un emprisonnement de longue durée. Elle frissonna de faim, de fatigue et de peur. Le problème était réglé.
    — D’accord, dit-elle, je viens.
    — Où sont les autres ?
    — Ici, pour la plupart. Certaines filles travaillent. Une des esclaves essaye de regagner le Sud. Une autre est rentrée chez elle. Elle a de la veine.
    — Peut-être que ta chance va tourner désormais, dit le garde d’une voix enjouée. Allez, viens, personne ne te fera de mal.
     
    — Votre Excellence, dit Isaac. J’ai reçu votre message.
    — Et vous êtes venu avec une remarquable promptitude. Après toutes les bévues de cette nuit, je commence à croire que personne dans cette ville ne sait porter un message. Comment va le protégé de Sa Majesté ?
    — Yusuf ? Il va bien. Les jeunes os ne se brisent pas facilement. La clavicule est fêlée et lui fait mal, mais elle se remettra très vite. Je vais le laisser encore un jour ou deux chez Rebecca jusqu’à ce qu’il soit capable de rentrer à pied sans trop souffrir. Cela lui donnera une excellente excuse pour oublier quelque temps ses leçons.
    — Et la petite Mauresque ?
    — Comme Yusuf, elle est jeune. Quelques jours de repos et de bonne chère, et elle se sentira mieux que jamais. Je l’amènerai cet après-midi pour qu’elle puisse faire sa déposition, si vous le souhaitez.
    — Certainement, même si ce n’est qu’une simple formalité.
    — Pourquoi cela ?
    — Nous avons retrouvé une des filles de cuisine de Marieta. Elle et deux ou trois autres ont vu Ferran Manet étrangler leur maîtresse et la jeter dans le salon. Elles se sont enfuies. Elles étaient terrifiées.
    — On peut les comprendre, fit Isaac.
    — Et puis, maintenant que Ferran Manet est mort et que Guillem de Montpellier parle sans discontinuer depuis son arrestation, nous n’avons plus besoin de prouver le complot.
    — C’en était donc un.
    — Oh oui, un complot pour dépouiller Pons Manet de tous ses biens. On m’a dit que Ferran avait toujours été très malin.
    — Oui, trop malin pour être honnête. Le connaissiez-vous ?
    — Non, dit l’évêque, il avait quitté la ville avant ma nomination.
    — Ces accusations sans fondement – que Pons Manet entretenait une maîtresse mauresque, l’accusation de viol à l’encontre de son fils –, tout cela a été manigancé par son frère ?
    — Selon Guillem, oui. Ce qu’il prétend ignorer, c’est ce qui est arrivé aux jeunes gens. Il raconte qu’ils n’étaient pas censés mourir. Il fallait seulement les amadouer, ou les menacer, et faire en sorte qu’ils tirent de l’argent de leurs familles respectives.
    — Il croyait que Pons Manet se dépouillerait de toute sa fortune – réduisant à la misère et lui-même, et sa femme et son fils aîné – uniquement parce que Lorens le lui demanderait ?
    — J’ignore s’il y croyait, dit Berenguer, mais il veut nous convaincre que c’est ce qu’il pensait.
    — Que leur donnait-on, selon Guillem ?
    — Lors des cérémonies ? Deux choses : le suc d’un pavot de Byzance, brûlé sous leurs narines ou mélangé à leur vin, et une herbe d’Égypte susceptible de provoquer des visions. Mais jamais assez pour leur nuire. Il jure cela par tous les saints dont il peut se rappeler le nom, et par d’autres choses encore.
    — Rien
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