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Remède pour un charlatan

Remède pour un charlatan

Titel: Remède pour un charlatan
Autoren: Caroline Roe
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palper l’épaule de Yusuf.
    — Papa Isaac, soupira-t-il avec soulagement. Vous êtes indemne ?
    — Je n’ai rien. Yusuf a une épaule douloureuse et un os brisé, mais il vivra.
    — Conduisons-le dans notre maison. Elle est toute proche, et Rebecca prendra soin de lui.
    — Excellente idée, approuva l’évêque. Les explications attendront.
    — Oui, dit Judith, qui était entrée à la suite des autres. C’est une excellente idée. Nous viendrons avec vous.
    — Judith ? s’étonna son mari. C’est vous ?
    — Et qui d’autre pourrait-ce être ? répliqua-t-elle avec sa vivacité coutumière. Cette pauvre fille est venue jusqu’à notre porte. Il fallait bien l’aider.
    — Où sont les autres occupantes de la maison ? demanda Berenguer.
    Les hommes se regardèrent.
    — Je l’ignore, dit le capitaine. J’ai envoyé un soldat fouiller les lieux. Est-il de retour ?
    — Oui, mon capitaine, répondit le sergent. Mais il n’a trouvé personne. Elles ont toutes disparu. Les servantes, les filles… toutes.
    — Sages créatures, observa Isaac. Judith, ajouta-t-il en lui tendant la main, voici Nicholau… votre beau-fils.
    — Bonsoir, dit Judith, qui fit une rapide révérence en l’examinant d’un œil critique. Nous nous rencontrons dans de bien étranges circonstances.
    — Certes, maîtresse Judith, répondit Nicholau en s’inclinant.
     
    Quand Pons Manet eut été confié à ses serviteurs, deux des gardes de Berenguer placèrent Yusuf sur un brancard improvisé et l’emmenèrent dans la maison de Nicholau Mallol. Celui-ci ouvrit la porte à la petite procession et appela sa femme.
    — Oh, papa ! s’écria Rebecca en se précipitant dans l’entrée pleine de monde. Je m’inquiétais tant pour vous ! Qu’est-il arrivé à ce pauvre Yusuf ?
    — Il s’est blessé à l’épaule, répondit son père. As-tu de la place pour l’accueillir ? Je ne veux pas qu’il aille plus loin cette nuit.
    — Certainement, papa. Je vous en prie, dit-elle aux hommes, mettez-le dans la chambre, en haut de l’escalier. La servante vous conduira. Avez-vous retrouvé…
    — Zeynab ? interrompit Nicholau. Oui. Et elle est à nouveau libre, et indemne.
    — C’est merveilleux ! J’étais si inquiète ! Mais où allons-nous la mettre ? Peu importe, nous pouvons lui faire un lit…
    — Nous la garderons jusqu’à ce qu’elle soit remise. Naomi veille sur elle.
    La voix du personnage resté dans l’ombre stupéfia Rebecca.
    — Maman ?
    Elle hésita, fit un pas maladroit en direction de sa mère, puis se jeta dans ses bras et cacha sa tête dans son sein.
    — Oh, maman, m’avez-vous pardonnée ?
    Judith lui caressa les cheveux et l’écarta un peu pour mieux la regarder.
    — Te pardonner ? Certainement pas. Je ne dirais pas que je t’ai pardonnée. Mais je suis très heureuse de te revoir.
    — Oh, maman, fit Rebecca, vous ne changerez donc jamais !
    — Toi non plus, Rebecca. On prétend, ajouta Judith, que j’ai un petit-fils. Puis-je le voir ?
    — Oui. Venez le voir. Il est si beau, maman. Il dort, mais…
    — Nous ne le réveillerons pas, dit la mère. Pas ce soir.
    Et les deux femmes s’éloignèrent sans faire de bruit en direction de la chambre du petit Carles.

CHAPITRE XIX
     
    Le lendemain matin, on retrouva assez facilement une des occupantes de la maison de Marieta. Elle était à la foire. Les yeux brillants, elle regardait les musiciens et les jongleurs, mais aussi les étals où l’on vendait des friandises et des viandes grillées. Le membre de la garde épiscopale qui l’avait reconnue s’approcha d’elle et lui effleura l’épaule.
    — Holà, petite fille.
    Elle sursauta et se retourna, pâle de frayeur.
    — Tu travaillais chez Marieta, n’est-ce pas ? lui dit-il. Je m’en souviens, tu ouvrais la porte.
    — C’est arrivé, fit-elle d’une voix apeurée. La plupart du temps, j’étais à la cuisine.
    Ses lèvres tremblèrent.
    — Est-ce que vous allez m’arrêter ?
    — Pour être venue à la foire ? s’exclama-t-il. Ce n’est pas un crime.
    — Je n’étais jamais venue à la foire. Elle ne voulait pas…
    Elle regarda autour d’elle, nerveuse.
    — J’ai entendu dire qu’elle était morte. C’est ce qui se raconte.
    — Mais tu le savais déjà, non ? Et c’est pour cela que tu t’es enfuie.
    Elle éclata en sanglots, complètement désemparée. Puis elle essuya ses larmes sur sa manche et
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