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Remède pour un charlatan

Remède pour un charlatan

Titel: Remède pour un charlatan
Autoren: Caroline Roe
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pris de frissons et se mit à pleurer.
    — Il y a aussi nous deux, sergent, appela Isaac depuis le bout du couloir. Nous avons besoin de secours. Mon jeune apprenti est blessé.
     
    Avant que la garde n’eût traversé le couloir, des claquements de sabots annoncèrent de nouveaux arrivants. Le capitaine de la garde épiscopale entra, suivi de l’évêque.
    — Qu’avons-nous ici ? demanda Berenguer. Maître Isaac, est-ce vous ?
    — Mais oui, Votre Excellence, et ce que nous avons là, c’est notre sorcière, dit Isaac d’un ton narquois. Une sorcière et un apprenti sorcier. Devant vous se trouve toute la horde de sorciers et de sorcières qui s’est abattue sur la ville.
    Berenguer prit la lourde torche du garde et la brandit au-dessus de Guillem, tout tremblant, et de Ferran, effondré sur un banc contre le mur, apparemment inconscient.
    — Qui est-ce ?
    — Guillem de Montpellier, Votre Excellence, dit le capitaine. Je l’ai questionné il y a quelques jours sur votre demande. Vous avez sa déposition.
    — Certes. Et je suspecte que j’en aurai une autre d’ici peu. Et celui-là ? fit-il en désignant Ferran de sa torche.
    — Cette personne, Votre Excellence, semble être mon frère, dit Pons Manet d’un air dubitatif.
    Il s’en approcha pour l’examiner plus attentivement.
    — Il parle avec la voix de mon frère et prétend que nous sommes du même sang, mais comment il peut être mon frère, je l’ignore. Depuis dix ans, nous le croyons mort.
    — Lui ressemble-t-il ? demanda Berenguer.
    — Il y a bien quelque chose dans les yeux, mais regardez-le, Votre Excellence. Il est tellement défiguré et contrefait que c’est difficile à dire.
    — C’était un bel homme, si je me souviens bien, intervint Isaac. Grand et fort, un peu rude de manières toutefois.
    — Si c’est Ferran, reprit Pons, il est tombé bien bas… pour être le serviteur de Guillem. Même ainsi, comment a-t-il pu aller jusqu’à lui prêter main-forte dans ces actes ignobles qui ont entraîné la mort de mon fils ? Il a été envoûté par son maître, c’est certain. C’est une pitoyable créature, à présent.
    — Pitoyable ! s’écria Ferran, qui releva la tête et regarda Pons Manet droit dans les yeux. Ta pitié, je la jette dans la fiente aux côtés de ton cadavre en putréfaction ! Personne ne m’a envoûté. C’est moi qui envoûte les autres. Ils sont en mon pouvoir. Je les domine tous, Pons. Je les domine, pauvre crevure, bâtard de ta catin de mère ! Tu n’es pas mon frère. Comment pourrais-tu l’être, toi ?
    Le sergent s’avança pour faire cesser ce torrent d’obscénités, mais l’évêque le retint d’un geste.
    — Laissez-le parler, murmura Berenguer, il se condamne lui-même.
    — Il est certain qu’il délire, dit Pons. Mon frère n’aurait jamais parlé ainsi.
    — Ne m’appelle pas frère ! glapit-il.
    Et brusquement, il bondit et sa main droite, plaquée jusque-là contre sa poitrine, s’ouvrit sur une lame scintillante. Il se jeta sur Pons Manet.
    — Saisissez-vous de lui ! ordonna le capitaine en écartant Pons.
    Le sergent, l’épée au clair, se fendit. Ferran fit encore un pas en avant, puis il s’écroula face contre terre, l’épée dans le flanc. Sa dague tinta sur le carrelage quand ses doigts s’ouvrirent.
    Le sergent ramassa le petit poignard et se pencha au-dessus du blessé. Isaac se mit à genoux, palpa la nuque et la tête de Ferran, puis plaça une main sur son dos.
    — Je ne pense pas que l’on puisse faire quelque chose pour lui, dit-il enfin.
    Berenguer se signa et murmura une prière.
    — Il est mort, dit Pons d’une voix dépourvue d’émotion. Comment pourrais-je pleurer l’homme qui a tué mon fils ? Il y a dix ans, en dépit de ses fautes, j’aurais pu le faire. Si seulement il était mort alors… Dieu me vienne en aide… Ma tête me fait mal et je me sens las.
    — Asseyez-vous, maître Pons. Je dois m’occuper de Yusuf, dit Isaac. Ensuite j’examinerai votre tête. Que l’on envoie quelqu’un porter des nouvelles à son épouse, ajouta-t-il en se tournant vers le sergent, qui fit signe à l’un de ses hommes.
    Des chuchotements à la porte détournèrent leur attention.
    — Qui est là ? demanda Berenguer.
    — C’est maître Nicholau Mallol, dit le garde, et aussi…
    — Mon beau-père est-il ici ? s’enquit Nicholau en entrant.
    — Je suis ici, Nicholau, répondit Isaac, occupé à
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