Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Remède pour un charlatan

Remède pour un charlatan

Titel: Remède pour un charlatan
Autoren: Caroline Roe
Vom Netzwerk:
regardant intensément ses traits déformés.
    — Holà, mon frère, murmura Ferran Manet avant de fermer les yeux.
     
    — Maîtresse Judith, proposa Daniel, permettez-moi de vous escorter jusqu’à votre porte. Il se fait tard et il pourrait surgir des ennuis, ce soir.
    Judith regarda le parvis de la cathédrale.
    — Où sont donc allés les officiers ?
    — À la maison de cette femme.
    — Vous savez où elle est ? demanda-t-elle en le prenant par le bras.
    — Moi, maîtresse ? Je pense pouvoir la trouver, fit-il, mal à l’aise. Elle est bien connue. Souhaitez-vous que j’y porte un message ?
    — Non, vous allez nous y conduire. C’est là que se trouve mon époux. Je devrais être à son côté.
    Elle lâcha le bras de Daniel, distraite par un bruit de sabots sur les pavés.
    — Maman ! souffla Raquel d’une voix ferme. Vous ne pouvez pas y aller, pas dans un tel endroit.
    — Non, maîtresse Judith, renchérit Daniel, il ne faut pas y aller.
    Trois hommes à cheval s’arrêtèrent à leur hauteur.
    — Maîtresse Judith, dit l’évêque, personne n’a donc été mandé pour vous escorter jusqu’à chez vous ? Arnau, je suis surpris…
    — Nous avons essayé, Votre Excellence, répondit le capitaine.
    — Votre Excellence, dit Judith en s’approchant de la monture de Berenguer, j’ai une faveur à vous demander…
    L’évêque se pencha pour l’écouter.
    Le murmure de leurs voix dura longtemps, et Daniel saisit soudain Raquel par sa cape pour l’écarter du groupe.
    — Suis-je donc encore agressée, Daniel ? se moqua Raquel.
    — Pardonnez-moi. Je ne puis m’empêcher de vous tirer à hue et à dia contre votre gré, maîtresse Raquel. Mais est-il possible de convaincre votre mère de rentrer ?
    — Demandez-vous plutôt s’il est possible de convaincre ma mère de quoi que ce soit, dit Raquel en réprimant difficilement une envie de rire.
    — Les rues ne sont pas sûres cette nuit, précisa-t-il. Et il n’est pas convenable que vous vous rendiez toutes deux chez Marieta. J’imagine mal comment les commères les plus malfaisantes pourraient assigner quelque vil dessein à maîtresse Judith, mais tout de même…
    — Elles auraient trop peur, dit Raquel. Mais si maman décide de se rendre là-bas, ni vous ni moi, ni l’évêque ni même Reb Samuel ne pourront l’en empêcher. Oh, pauvre Daniel, je crains qu’elle ne vous entraîne aussi dans la fosse aux lions. Mais la garde de l’évêque sera là pour la protéger.
    — Au moins cela me rassure. L’idée de tenter de protéger votre mère contre son gré me terrifie. Je me moque bien de descendre dans la fosse aux lions, mais je tremble de devoir sauver maîtresse Judith contre les fauves.
    — Vous n’en aurez pas besoin. Papa dit toujours qu’elle est elle-même une lionne. Elle ne craint rien ni personne. Vous verrez. Les lions fuiront comme des souris devant elle.
    — Alors ce doit être de là que vous tirez votre courage, dit Daniel.
    — Raquel, Daniel, venez ! appela Judith. Nous devons nous hâter.
    Et tous trois se dirigèrent vers Sant Feliu, escortés de deux soldats à pied.
     
    Un martèlement furieux contre la porte de Marieta annonça l’arrivée de la garde.
    — Ouvrez ou nous forçons la porte ! ordonna une voix puissante et ferme.
    — Ce volet n’est pas fermé, dit une autre voix.
    — Alors entre. Prends Johan avec toi et soyez sur vos gardes.
    En un rien de temps, deux soldats bottés et casqués, vêtus d’une armure légère et une épée à la main, sortirent du salon de Marieta et ouvrirent la porte. Leur sergent entra.
    — Apportez de la lumière ! rugit-il.
    Deux hommes arrivèrent avec des torches.
    — Il y a une femme morte dans la pièce sur votre gauche, sergent, dit celui qui était entré le premier.
    — Qui est-ce ?
    — Ce doit être Marieta, sergent, dit-il prudemment.
    Il savait fort bien de qui il s’agissait mais n’avait nulle envie de révéler qu’il la connaissait.
    — Faites venir le prisonnier, dit le sergent aux hommes restés dehors.
    Un autre officier arriva, qui poussait devant lui un Guillem de Montpellier à l’air misérable.
    — Qui est dans cette maison ? aboya le sergent.
    — Lup, répondit-il. C’est Lup qui a tout organisé. C’était son idée…
    — Vous aurez le temps plus tard de nous expliquer cela. Qui d’autre ?
    — Rien que Pons Manet, le négociant en laine. Et elle… là-dedans.
    Il fut
Vom Netzwerk:

Weitere Kostenlose Bücher