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Peines, tortures et supplices

Peines, tortures et supplices

Titel: Peines, tortures et supplices
Autoren: Anonymous
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arts, à un homme de cœur, ce pieux mensonge en 1792.
    «La princesse des Ursins, veuve de Montmorency, avait fait élever un magnifique tombeau à son mari, dans l'église du couvent de la Visitation, à Moulins, où elle prit l'habit. Des vandales, après avoir brisé les sépultures des Bourbons, à Saint-Denis, allaient porter leurs mains sacriléges sur cette admirable œuvre d'art.
    «—Malheureux! leur dit notre artiste, respectez les restes du grand Montmorency, GUILLOTINÉ pour avoir combattu avec le peuple contre le roi, les prêtres et la noblesse .
    «Et le tombeau fut respecté.
    «En terminant, j'admire combien le peuple le plus spirituel de la terre est ignorant sur les choses les plus saillantes de son histoire nationale.»
II.
Les cachots des condamnés à mort.
    C'est, suivant l'usage, le lendemain même de sa condamnation que Castex, l'un des auteurs du crime commis à Saint-Denis, fut transféré à la Roquette. Il y a été placé dans l'une des cellules,—il y en a trois,—disposées pour recevoir les condamnés à mort. Contrairement à une croyance faussement accréditée et à des descriptions imaginaires, ces cellules n'ont rien de commun avec ce qu'on appelle un cabanon. Ce sont de vastes chambres, parquetées, de quatre mètres de largeur sur cinq environ de hauteur, où de grandes fenêtres, prenant jour sur le préau, distribuent abondamment l'air et la lumière.
    Le mobilier consiste en un poële en faïence, deux chaises en bois blanc foncées de paille, une couchette en fer garnie de deux matelas et dont le linge est renouvelé tous les vendredis, plus une planche étagère fixée au-dessus du lit; les cellules sont lavées à l'eau de chaux chaque fois qu'un nouvel hôte les occupe, ce qui relègue dans le domaine de la fantaisie les diverses inscriptions dont on prétend que les murs de ces réduits sont couverts. Le régime des détenus se compose à l'ordinaire de soupe et de légumes, auxquels, deux fois par semaine, on ajoute de la viande.
    Pour les condamnés à la peine capitale, le règlement, s'ils le demandent, permet de doubler la ration.
III.
Exécution de Poncet.
    Nous choisissons comme type d'exécution celle de l'assassin Poncet, tels que les détails ont été publiés par le Figaro :
    «Un grand crime vient d'être expié: ce matin a eu lieu à Versailles l'exécution de Barthélemy Poncet, condamné à mort, le 13 janvier dernier, par arrêt de la cour d'assises de Seine-et-Oise, pour crime d'assassinat sur la personne de M. Thomas Lavergne.
    «Le public avait cru deviner juste en calculant que, le pourvoi de Poncet ayant été rejeté jeudi par la cour de cassation, l'exécution de ce criminel aurait lieu le lundi suivant. Aussi la nuit du dimanche, une foule innombrable accourue de tous les environs de Paris ne cessa de se diriger sur Versailles, et, dès le matin, tout le parcours qui conduit au lieu des exécutions était occupé par une affluence énorme de curieux.
    «La rue des Chantiers, l'une des rues les plus tristes et les plus longues de la ville, et qui traverse un des quartiers du vieux Versailles, était couverte, sur une étendue de deux kilomètres, d'une foule compacte composée de la manière la plus bizarre. Des voitures de place, des voitures particulières, des carrioles de bouchers et de blanchisseurs, des cabriolets cherchaient, malgré les cris de cette multitude, à se faire livrer passage et ne l'obtenaient qu'à grand peine. On voyait des enfants, des jeunes filles, des femmes de la campagne retroussées jusqu'aux genoux et couvertes de boue. Il tombait une pluie glaciale que le vent du nord chassait fort désagréablement à la figure; tout le monde était mouillé jusqu'aux os, mais on ne se décourageait pas pour cela. Toujours de nouveaux flots d'arrivants poussaient, avec de grands cris, les flots des curieux qui les avaient précédés.
    «Mais le point où l'échafaud se dresse ordinairement à Versailles, et qui est sur la route de Sceaux, à l'extrémité de la rue des Chantiers, était déjà occupé par un autre courant de populations venues du côté opposé. Colombes, Gennevilliers, Argenteuil, Enghien, Saint-Gratien, localités où Poncet avait passé une partie de sa jeunesse, avaient fourni un contingent énorme de spectateurs.
    «Ce grand mouvement fut cause que la nouvelle de l'exécution de Poncet circula dès le lundi à Paris. La foule fut encore très-considérable les jours suivants, et, à peine le jour
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