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Peines, tortures et supplices

Peines, tortures et supplices

Titel: Peines, tortures et supplices
Autoren: Anonymous
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pied de l'échafaud. Mais quelques minutes après, il a pu voir passer devant lui l'espèce de fourgon où il se trouvait quelques instants auparavant avec Poncet, et qui ne renfermait plus que son cadavre jeté dans une manne d'osier. Un aide allait conduire ce cadavre au cimetière de Montreuil. Deux gendarmes à cheval suivaient cette voiture.
    «L'exécuteur de Paris avait ses deux aides, et il était encore assisté de l'ancien exécuteur de Versailles, faisant, dans cette circonstance, office d'aide. Ce dernier était dans la voiture qui portait au cimetière les restes du condamné. Là, un commissaire de police attendait le corps pour constater l'inhumation. On s'attendait si bien à l'exécution de Poncet que sa fosse était préparée depuis trois jours.
    «L'exécution était protégée par un piquet de grenadiers de la garde, par un piquet de zouaves et un escadron de lanciers. Toute cette nuit, il était arrivé des curieux à Versailles de toutes les directions. Aussi, avant le jour, la route de Paris à Sceaux, sur le bord de laquelle, comme on a vu, était dressé l'échafaud, n'était plus abordable pour les retardataires.
    «À la même place où Poncet a expié son crime, depuis quelques années seulement sont tombées quatre têtes: celle de Jaquet, qui avait assassiné un détenu de la maison de Poissy et qui avait commis une tentative d'assassinat sur un des gardiens de cette prison; celle de Duclos, pour assassinat sur sa maîtresse, à Charonne. Cette affaire, jugée d'abord par le jury de la Seine avait été renvoyée, par suite de cassation, à la cour d'assises de Seine-et-Oise. Puis vint le supplice de Balagny, garçon boucher, assassin du père Huet, aux Carrières Saint-Denis, et enfin celui de Henne, garçon boucher aussi, qui avait tué un vieillard, dont il était le commensal et le locataire.
IV.
Une guillotine nouvelle.
    Parmi les objets qui attireront le plus l'attention à la future Exposition de 1867, disait un journal, on peut citer en première ligne une guillotine d'un nouveau modèle, dont l'invention est due à un compatriote de M. de Bismark. Cette guillotine coupe six têtes à la minute, on peut arriver à huit, mais en forçant.
    Le couteau est mis en mouvement au moyen d'une bielle qui est adaptée à une puissante machine à vapeur. De cette façon, le glaive de la loi ne tomberait plus directement sur la tête du condamné, il la trancherait par un mouvement circulaire et rotatoire.
    Cet instrument peut se monter et se démonter en dix minutes; la machine à vapeur est munie de roues; elle pourrait donc servir d'appareil de locomotion pour amener la guillotine sur le lieu de l'exécution et conduire le corps du supplicié au cimetière.
    Cette guillotine n'a pas été exposée.
V.
L'avenir de la guillotine.
    Nous donnons ci-après une lettre écrite à l' Événement par M. Raynard, artiste dramatique, et qui contient une théorie intelligente de la peine de mort.
    Tant que cette mesure subsiste dans nos lois, il est évident que la souffrance doit être supprimée autant qu'il appartient à la science humaine.
    «Monsieur le rédacteur,
    «Depuis quelque temps on s'occupe beaucoup de la peine de mort.
    «On cherche, sinon son abolition, du moins un moyen d'exécution, je ne dirai pas plus humain, mais plus en harmonie avec les progrès de notre siècle.
    «Voici quelques réflexions qui me sont venues à ce sujet.
    «On dit que toutes les institutions humaines sont perfectibles. C'est sans doute pour cela que l'exécution capitale n'a pas changé depuis la révolution. Je reconnais que c'est un sentiment d'humanité qui a fait adopter la guillotine. Cet horrible instrument était un progrès sur la roue, c'est tout ce que la science d'alors a pu donner. Mais, aujourd'hui nos mœurs nous commandent, je crois, de trouver mieux.
    «Que demande la justice?
    «Qu'un coupable disparaisse du sein de la société, n'est-ce pas? Elle veut un exemple!
    «Où le trouvons-nous, cet exemple!
    «L'exécution a lieu le matin au petit jour, et la justice a l'air de se cacher pour anéantir un coupable. On apporte un certain mystère dans les apprêts, on redoute la présence de la foule, on comprend très-bien qu'elle est toujours trop nombreuse au pied de l'échafaud, et, sans l'exprimer hautement, on approuve Lamartine, qui disait: «Si les lois sanglantes ensanglantent les mœurs, il ne faut pas que le législateur, pour intimider quelques scélérats, déprave, par la vue du
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