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Peines, tortures et supplices

Peines, tortures et supplices

Titel: Peines, tortures et supplices
Autoren: Anonymous
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(ou mannaïa ) italienne modifiée est le meilleur genre d'instrument qui puisse être appliqué aux hautes-œuvres.
    «Or, pour que l'Académie parlât de modifier la mannaja des Italiens, il fallait que celle-ci existât ou eût déjà existé.
    «La mannaja des Italiens existait dès les premières années du seizième siècle. Elle consistait en deux poteaux plantés verticalement et joints par une traverse à leur partie supérieure. Une lourde hache, suspendue à cette traverse, tombait tout à coup au moment convenable et tranchait le cou du patient, qui était posé immédiatement au-dessous sur un bloc de bois. À la même époque, un appareil du même genre fonctionnait aussi en Écosse; on le nommait Maiden .
    «C'est ce Maiden des Écossais ou, si l'on aime mieux, la Mannaja des Italiens perfectionnée, qui est devenue notre guillotine.
    «La première guillotine qui fonctionna à Paris fut construite par un maître charpentier appelé Guidon, qui demanda 5500 francs pour ce travail, et non par un nommé Schmidt, ainsi que je l'ai annoncé moi-même quelque part par erreur, n'ayant pas de documents suffisants à ma disposition. Schmidt, originaire d'Allemagne, habile mécanicien, alors facteur de pianos, très-passionné pour la musique, ainsi que tous les gens de son pays, ne fit que dessiner le plan de la première guillotine, après bien des répugnances, pour satisfaire aux exigences de Charles-Henri Sanson, l'exécuteur des hautes-œuvres, avec lequel son nouvel état et ses goûts pour la musique l'avaient mis en relation d'amitié. Sur son plan, le couperet avait la forme d'un croissant. Mais Louis XVI, voulant donner des conseils au docteur Louis, chargé alors par l'Assemblée de donner son avis motivé sur le nouveau mode de décollation, dans une entrevue qu'il eut aux Tuileries avec lui, Guillotin et l'exécuteur Sanson, mais à laquelle il n'assistait pas comme roi, trouva que la forme était défectueuse, qu'un croissant ne pouvait convenir à tous les cous, surtout au sien, charnu et musculeux, qui dépassait de beaucoup les proportions du couteau dessiné par Schmidt; et, séance tenante, il dessina lui-même un couteau ayant une direction oblique. Cela se passait le 2 mars 1792.
    «La machine construite par Guidon fut essayée à Bicêtre le 17 avril de la même année, en présence des Sanson, des docteurs Louis, Philippe Pinel et Cabanis, ainsi que des prisonniers qui s'étaient mis à leurs fenêtres. Deux expériences eurent lieu avec le couteau oblique et une avec le couteau en forme de croissant, non sur des êtres vivants, mais sur trois corps morts fournis par la direction des hospices. Ayant reconnu des inconvénients au second, le docteur Louis fit définitivement adopter le premier, c'est-à-dire celui qui avait une disposition oblique, celui qui avait été dessiné par Louis XVI. La machine fut ensuite livrée aux exécuteurs.
    «Nous avons vu que la première tête qu'elle fit tomber fut celle d'un criminel. Son œuvre politique commença le 27 août 1792 avec Collenot d'Angremont, condamné à la peine de mort à propos de la journée du 10 du même mois. Elle ne fit ensuite que se prostituer dans le sang. Cruelle comme la fatalité, elle ne respecta ni le savoir, ni l'esprit, ni la jeunesse, ni le dévouement. Pour elle, le monde était hermaphrodite; aussi confondit elle tous les sexes. Ni les grâces de la jeune fille, ni les vertus de la mère, de la femme et de l'épouse, rien ne put jamais l'apitoyer. Que dis-je? l'innocence même ne pouvait obtenir grâce auprès d'elle. Ah! combien de nobles cœurs elle a meurtris, de belles existences elle a fauchées! Où sont nos héros de la patrie? Guillotine implacable, invention infernale, qu'as-tu fait de nos grands citoyens?...
    «La guillotine, autrement dit la mannaja italienne, ne fit pas son apparition, en France, pour la première fois le 25 avril 1792; elle existait déjà à Toulouse en 1632, époque où on décapita (pour ne pas dire guillotiné) le duc de Montmorency dans cette ville. Cela ressort clairement de la description de son supplice.
    «L'échafaud était dressé dans la cour du Capitole; le duc y monta d'un pas ferme, se mit à genoux, baisa le crucifix et posa sa tête sur le billot, «au-dessus duquel était suspendue une sorte de doloire entre deux ais de bois, attachée par une corde qui, se lâchant, la faisait tomber.»
    «C'est sans doute le souvenir de ce cruel supplice qui inspira à un ami des
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