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Paris, 1199

Paris, 1199

Titel: Paris, 1199
Autoren: Jean (d) Aillon
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courroucée pour se donner
une contenance.
    Il s’écarta et fit ranger ses arbalétriers.
    Tout en les surveillant, car une traîtrise était
normale chez Cadoc, Guilhem fit signe aux cathares d’avancer. Ils s’engagèrent
sur le pont et, quand ils furent de l’autre côté, Locksley passa à son tour.
    — Que Dieu vous garde, noble prévôt, dit
Guilhem avant de quitter l’île. Quant à toi, Lambert, que le Seigneur te
protège aussi. Tu sais que je reste ton ami.
    Cadoc hocha faiblement la tête et Guilhem franchit
le pont.
     
    Ils passèrent la nuit dans une grange du bourg
Saint-Marcel, bien à l’abri derrière les murs d’enceinte. Le lendemain, ils
purent acheter deux vieilles broignes maclées et trois masses d’armes à un
forgeron pour compléter leur équipement.
    Ils mirent deux semaines pour gagner Fontevrault.
Ils étaient une trentaine avec les enfants et les nouveau-nés. En général,
Locksley, Bartolomeo et Jehan le Flamand, revêtu d’une des broignes,
chevauchaient en tête. Guilhem fermait la marche avec Thomas le cordonnier, le
plus âgé des cathares, mais aussi le plus robuste après Jehan le Flamand.
Parfois Sanceline, à qui Guilhem avait laissé leur second cheval de bât, les
rejoignait, sous le regard désapprobateur de son père.
    Les autres hommes marchaient à pied. Les femmes
cathares, c’est-à-dire les servantes, dame Bertaut et les épouses de Jehan le
Flamand, d’Aignan le libraire et d’Estienne, ainsi que les enfants, faisaient
le chemin sur les chariots, les ânes et les mules.
    Leur convoi comptait quatre charrettes à deux
roues et le chariot de Geoffroi où les exilés, sauf Enguerrand qui n’avait rien
emporté, avaient mis leur matelas, leur literie et leurs meilleurs vêtements.
Ils avaient laissé toutes leurs possessions, certains ayant cependant pu vendre
quelques objets à leurs voisins. Seul Noël de Champeaux avait emporté son
métier à tisser dans sa charrette.
    Les premiers jours, les cathares restèrent muets,
tant ils avaient le cœur serré de quitter une existence durant laquelle ils
avaient connu des moments heureux. Ils étaient aussi inquiets sur leur avenir,
n’ayant plus ni demeure ni travail. Les plus jeunes enfants pleuraient souvent,
ne comprenant pas pourquoi ils marchaient sur des chemins inconnus. Mais la
soif d’aventure pour quelques-uns, l’espoir de prier librement pour d’autres,
compensèrent peu à peu leur peine, surtout quand Enguerrand leur dit qu’ils
marchaient vers la terre promise.
    La femme de Jehan le Flamand, rousse comme lui,
s’occupait de ses deux filles et de son nourrisson. Son mari apprenait vite le
métier des armes. Locksley lui enseigna comment tendre son grand arc saxon,
avant de lui montrer comment s’en fabriquer un.
    Sanceline acceptait désormais l’amour de Guilhem,
refusant pourtant de s’engager à l’épouser. Elle faisait souvent la route avec
Anna Maria avec qui elle avait noué une franche amitié. Parmi les cathares, le
gros Bertaut et sa femme étaient les plus bienveillants. Ils s’occupaient des
repas, consolaient les plus malheureux et soignaient les blessés, car beaucoup
n’avaient que de mauvaises chaussures, même si Thomas le cordonnier faisait
tout ce qu’il pouvait pour les réparer.
    Geoffroi le tavernier, veuf sans enfant,
s’occupait des approvisionnements avec Aignan le libraire et sa femme, aidés
eux de leurs grands garçons. Chaque jour, leur troupe devait trouver du
fourrage, de la farine pour les bouillies, du lait et des fromages. Et bien sûr
de la viande pour ceux qui n’étaient pas cathares. Il fut plus difficile
d’avoir du poisson, jusqu’à ce qu’ils atteignent la Loire.
    Estienne, le gendre de Bertaut, était le plus doux
des hommes avec sa jeune femme et leur nourrisson, mais il possédait aussi une
fronde avec laquelle il était très adroit. Thomas le cordonnier en fabriqua une
pour chacun d’entre eux, même pour les enfants, et Estienne leur apprit à s’en
servir. Quelques-uns devinrent rapidement très adroits.
    Thomas le cordonnier s’occupait aussi de
l’entretien des équipages des mules et des chevaux. Quant à Noël de Champeaux,
qui était veuf, il avait beaucoup à faire avec ses deux jeunes garçons et sa
petite fille, sa servante ayant refusé de quitter Paris.
    Chaque fin d’après-midi, Guilhem partait devant.
Il connaissait le pays et savait où ils pourraient faire étape. Quand il
montrait la lettre du roi, les
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