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Paris, 1199

Paris, 1199

Titel: Paris, 1199
Autoren: Jean (d) Aillon
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Toulouse. Ils devront avoir quitté la
ville avant le coucher du soleil, sinon ils seront à nouveau emprisonnés. Père
Raymond, présentez-leur le crucifix.
    Quelques-uns jurèrent. Enguerrand et Sanceline
refusèrent, arguant l’interdiction de saint Jacques. Le gros Bertaut et sa
femme, Geoffroi le tavernier, Jehan le Flamand et Aignan le libraire firent de
même. Ceux-là, Guilhem ne doutait pas de leur décision. Il y eut aussi
Estienne, un tisserand gendre de Bertaut, ainsi que sa femme qui avait deux
jeunes enfants, un nommé Thomas le cordonnier et sa sœur, quelques servantes et
enfin Noël de Champeaux, le syndic des tisserands.
    Anna Maria jura bien sûr, étant très bonne
chrétienne et fille d’un cardinal.
    À mesure qu’ils avaient prêté serment, les
prisonniers pouvaient partir. Les autres durent attendre que Guilhem vienne
jurer devant l’évêque de leur faire quitter la ville avant la fermeture des
portes.
    Ils purent enfin sortir et Anna Maria se jeta dans
les bras de son époux. Tous avaient faim et soif, mais le temps leur était
compté et les prisonniers étaient tellement en détresse qu’ils restaient muets
et inertes.
    Sur le parvis, la foule s’était enfin dispersée.
Ils se rendirent jusqu’à l’écurie où Guilhem s’adressa aux cathares :
    — Compagnons, vous n’avez que quelques heures
pour rassembler ce à quoi vous tenez le plus et trouver charrettes, ânes ou
mulets. Mon écuyer Bartolomeo va vous conduire au Grand-Châtelet. Le prévôt m’a
promis de vous rendre vos clefs. Avant vêpres, soyez tous devant la Corne de
Fer. Nous partirons ensemble.
    — Où dormirons-nous ? Où
mangerons-nous ? demanda avec inquiétude Geoffroi le tavernier.
    — Nous achèterons de la nourriture. Emportez
aussi ce que vous avez. Nous dormirons dehors si nous ne trouvons rien, mais ce
sera mieux qu’au fond d’un cachot.
    Noël de Champeaux sourit en approuvant. Son
premier sourire depuis son arrestation.
    — Nous aurons ensuite un long voyage jusqu’à
Albi ou Toulouse. Mais vous pourrez pratiquer librement votre religion là-bas.
Je m’y engage.
    Pendant ce temps, Robert de Locksley racontait à
sa femme ce qui s’était passé depuis l’arrestation. Il lui dit qu’ils allaient
être reçus par le roi avant de pouvoir revenir à la Corne de Fer. En les
attendant, elle devrait rester dans leur chambre, veiller à ce que personne n’y
entre, car il avait encore le Mercure d’or à l’intérieur.
    Bartolomeo devait acheter une charrette et une
mule pour ceux qui n’en auraient pas, ainsi que des provisions : de
l’avoine, du blé ou de l’épeautre, du fromage et du vin.
     

Chapitre 33
    I ls
attendaient depuis plus d’une heure dans la galerie mercière du Palais quand
ils aperçurent Maurice de Bracy. Cela faisait un moment que leurs entrailles
criaient de malefaim, car Robert de Locksley n’avait eu qu’un bol de bouillie
d’avoine dans son cachot et Guilhem n’avait rien avalé depuis la veille. De
plus, ils étaient tourmentés par une soif inextinguible.
    Bracy les rejoignit. Lui-même s’était rassasié
dans une auberge avant de venir et il leur proposa de leur faire porter des
pâtés chauds et du vin des cuisines. Il assura connaître suffisamment de
domestiques pour qu’on satisfasse ses demandes et, effectivement, peu après son
départ, un esclave apporta rapidement ce qu’il avait demandé.
    Rassasiés et désaltérés, ils attendirent encore
une heure quand enfin un serviteur vint les chercher. L’entretien eut lieu dans
une salle des appartements du roi, face aux jardins. Cadoc, Montfort et frère
Guérin étaient auprès de Philippe Auguste ainsi que son jeune fils.
    Le roi interrogea d’abord Robert de Locksley sur
son rang et sur l’origine des Huntington. Locksley ne lui cacha rien de sa
jeunesse, de sa lutte contre le prince Jean et le shérif de Nottingham quand il
était Robin Hood – Robin au Capuchon –, l’archer le plus habile
d’Angleterre. Il lui parla de sa rencontre avec Richard, de sa réhabilitation
et pourquoi il était allé à Châlus avec la duchesse Aliénor. Il raconta ensuite
qu’il avait été injustement accusé de vol, qu’il avait dû s’enfuir et comment
il avait connu les cathares de Paris. Il fit silence sur la statuette d’or,
mais il remarqua combien Cadoc l’observait attentivement.
    Ensuite Philippe interrogea Guilhem sur Mercadier
et sur la vie qu’il menait à la cour de Saint-Gilles.
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