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Paris, 1199

Paris, 1199

Titel: Paris, 1199
Autoren: Jean (d) Aillon
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cour étaient rares et l’exigence de Guilhem ne s’était jamais
produite.
    — Pourquoi ? demanda le roi. Si vous
gagnez, les cathares seront libérés.
    — Je prétends que l’accusation de l’official
est fausse et mensongère. Raymond Baudet la maintient, soit ! Mais il
devra la défendre les armes à la main et, si je le vaincs, je lui trancherai
moi-même le poing, car c’est la coutume.
    — Je ne suis pas un combattant, sire !
protesta l’official, le visage décomposé par la peur.
    Le roi se tourna vers son chancelier, frère
Guérin.
    — La demande de Guilhem d’Ussel est-elle
recevable ?
    — Elle l’est, sire, bien qu’inhabituelle. La
loi exige seulement que l’appeleur doit fausser toute la cour, et pour avoir
gain de cause doit vaincre tous les juges dans une même journée, sinon être
pendu. Mais comme l’official a décidé d’être seul juge, il sera seul à se
battre. Le seigneur Guilhem devra cependant auparavant avoir vaincu le champion
de l’évêché.
    — Je veux être ce champion, sire, intervint
alors Simon de Montfort.
    — Toi, Simon ? dit le roi, étonné. Mais
pourquoi ?
    — Les hérétiques cathares offensent notre
Seigneur et tout bon chrétien doit les combattre, gronda le chevalier.
    Indécis, le roi considéra Guilhem, Montfort, puis
l’évêque en se frottant le menton de la main gauche. Ce Guilhem était bien
capable de tuer Simon, un de ses fidèles. Si cela arrivait, ses sujets auraient
l’impression que c’est le roi de France qui avait été vaincu. Ce n’était même pas
envisageable.
    — Cette affaire concerne l’Église, Simon. Je
t’interdis de t’en mêler.
    Eudes de Sully intervint alors :
    — Sire, je souhaite parler un instant à
l’official.
    Le roi opina et l’évêque s’éloigna avec Raymond
Baudet.
    — Je refuse ce jugement de Dieu, Raymond, dit
Eudes de Sully. Ce Guilhem va battre notre champion, puis te couper une main.
Ensuite, l’Église épiscopale aura perdu toute autorité. Ce n’est pas
possible !
    — Je me fie à votre clairvoyance,
monseigneur, déglutit l’official, soulagé.
    — Laissez-moi parler, décida l’évêque en
revenant vers le roi.
    « Sire, peut-être y a-t-il en effet des
innocents parmi ceux qui ont été saisis par le prévôt de Paris, et je suis
favorable à leur remise en liberté. Quant aux autres, voici ce que je
propose : je les interrogerai et s’ils jurent être bons chrétiens, je les
laisserai libre, mais ceux qui refuseront devront être jugés.
    Eudes savait parfaitement que les cathares
refusaient le serment. Sa proposition indulgente en apparence, était en fait un
moyen déguisé de condamner les hérétiques. Le roi parut l’approuver. Il
interrogea des yeux frère Guérin, qui acquiesça, puis Guilhem.
    — Seul notre Seigneur Dieu peut dire s’ils
méritent leur liberté, sire, fit Guilhem. Je demande son jugement, et
uniquement son jugement comme m’y autorise la loi des Francs.
    Eudes de Sully se mordilla les lèvres de colère.
    — Songez, sire, que si les tisserands
retournent à leur atelier, ils propageront l’hérésie dans votre ville,
supplia-t-il. Votre parent, Philippe d’Alsace, a lutté toute sa vie contre eux.
    Ce n’était pas le meilleur argument. Philippe
d’Alsace, son tuteur, s’était opposé à lui.
    — Voici donc ma décision, dit le roi en
joignant les mains. Vous interrogerez les prisonniers, Eudes. Ceux qui jureront
seront libres. Les autres seront bannis du royaume.
    — Il serait plus prudent de les bannir tous,
et même de bannir tous les tisserands, remarqua Simon de Montfort.
    — Tu dis cela parce que tu n’as pas la charge
du royaume de France, lui reprocha Philippe qui se souvenait d’avoir chassé les
juifs quand il était monté sur le trône, et de l’avoir payé cher quand il
s’était rendu compte qu’ils finançaient le commerce et l’artisanat.
    « Guilhem d’Ussel, allez-vous retourner à
Toulouse ?
    — Oui, sire, si vous m’y autorisez.
    — On dit les cathares nombreux, là-bas.
    — On le dit, sire, mais je n’ai rien
remarqué.
    — Vous emmènerez avec vous ceux qui seront
bannis. Mon cousin Raymond de Saint-Gilles fera avec eux ce que lui dictera sa
conscience.
    Son regard balaya l’assistance.
    — La justice est rendue et je ne veux plus de
contestation. Comte de Huntington, et vous, Guilhem, je vous verrai après
dîner. Mon cher Eudes, je vous attendrai ensuite pour connaître
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