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Paris, 1199

Paris, 1199

Titel: Paris, 1199
Autoren: Jean (d) Aillon
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se
poursuivait en contrebas, puis remontait jusqu’à une autre éminence où se
dressait un château. En vérité, ce n’était qu’un donjon rond entouré d’une
courtine bordée d’un hourd de bois au sommet duquel claquait une bannière à
trois lions d’azur : les armes du vicomte de Limoges. En contrebas,
quelques masures se serraient autour d’une clôture destinée à éloigner les
loups et autres animaux sauvages. Une rivière serpentait au-devant. La forêt
avait été défrichée tout autour et on apercevait des paysans qui bêchaient à la
houe ou tiraient des araires. La campagne paraissait calme et tranquille.
Personne au village n’imaginait ce qui allait arriver.
    — Nous voici enfin à Châlus, noble sire, fit
le chevalier au dragon à son compagnon qui s’approchait de lui.
    Celui-ci ôta son heaume, dévoilant une épaisse
barbe taillée en pointe, un nez busqué et des yeux ardents sous de larges
sourcils. Il avait une singulière expression de dureté sinistre, tempérée
pourtant par une bouche aimable qui témoignait certainement de qualités de
cœur. Il tendit son casque à son écuyer.
    — Je commençais à me rouiller, Mercadier,
fit-il. Te semble-t-il qu’on nous ait repérés ?
    — Non, noble sire, on aurait entendu des
cors. Je propose d’attendre la tombée de la nuit avant d’envoyer les
arbalétriers à pied.
    Le chevalier au heaume couronné approuva et descendit
de sa selle. Un écuyer l’aida à ôter sa cotte et à détacher les aiguillettes de
son haubert. Après quoi le chevalier alla uriner contre un arbre.
    Une heure plus tard, comme il commençait à faire
sombre, les premiers fantassins avancèrent. Ils étaient à mi-chemin du château
quand les cavaliers s’élancèrent à leur suite.
    Les guetteurs du donjon ne pouvaient manquer de
les voir. Ils donnèrent l’alerte. Au son du cor et d’une cloche, quelques
habitants du village se réfugièrent dans le château en abandonnant leurs biens,
mais la plupart choisirent de rester après avoir reconnu les armes des
cavaliers aux léopards d’Angleterre. Châlus était fief de Limoges, vassal des
Plantagenêt. Que risquaient-ils ?
    La troupe tomba sur eux. En peu de temps, tout fut
terminé. Ceux qui n’avaient pas été tués furent pendus aux arbres pour faire
peur aux assiégés, tandis que femmes et filles étaient données à la troupe.
    Les enfants et les vieillards furent enfermés dans
une grange pour servir d’esclaves durant le siège.
    Pendant que les soldats pillaient les maisons et
abusaient des femmes, un héraut s’approcha du pont-levis, restant quand même
hors de portée de flèche ou de carreau.
    — Votre noble seigneur suzerain et souverain
Richard d’Angleterre est là pour faire justice, cria-t-il. Vous avez trouvé le
trésor romain du proconsul Lucius Capreolus et vous avez refusé de le lui
remettre, contrairement aux coutumes féodales. Le noble roi Richard prendra ce
château et n’accordera pas merci.
    Un homme apparut en haut du donjon.
    — Je suis Pierre Basile, chevalier et gardien
de ce château qui m’a été confié par le noble comte Achard, cria-t-il. Le
trésor est une statuette d’or que je suis prêt à remettre à Richard, duc
d’Aquitaine et suzerain de mon maître, en échange de la levée du siège.
    À l’écart, l’homme au cimier en forme de dragon,
celui qui se nommait Mercadier, sourit avec cruauté, tandis que son compagnon
s’approchait du héraut.
    — Vous me reconnaissez, félons ? Je suis
Richard Plantagenêt, et je vous le promets, il n’y aura pas de quartier. Ainsi
Adhémar de Limoges saura ce qu’il en coûte de se rebeller contre moi. Quant au
trésor, je sais qu’il ne s’agit pas d’une seule statuette mais de douze !
Même au bord de la mort, vous essayez de me tromper, aussi vous paierez le prix
de la félonie. Mon capitaine Mercadier et ses Brabançons vous apprendront
comment on châtie les renégats.
    En haut du donjon, Pierre Basile devint livide
comme un trépassé et se retint de trembler. Le capitaine Mercadier, surnommé
l’ennemi du genre humain, avait la réputation d’écorcher vifs ses prisonniers.
Basile se tourna vers Pierre Brun, seigneur d’un château voisin, venu lui
prêter main-forte pour mettre le donjon en défense.
    — Qui aurait pensé qu’ils arriveraient si
vite ? Comment prévenir le vicomte ? lui demanda-t-il d’une voix
blanche.
    Le comte Achard, seigneur du château de
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