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Paris, 1199

Paris, 1199

Titel: Paris, 1199
Autoren: Jean (d) Aillon
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reprendre son souffle et ce fut lui qui attendit les
coups de son adversaire.
    D’un geste rapide, Guilhem tenta de frapper ses
jambes, mais Malvoisin para aisément de son bâton et de son bouclier, laissant
son ventre sans protection. C’était ce que Guilhem avait espéré. D’un coup
d’estoc, il enfonça son bâton dans la bedaine de son adversaire.
    Ce ne fut pas très violent, mais extrêmement
douloureux. Comme Malvoisin se pliait en deux, Guilhem le frappa à la tête.
Bien que le Templier eût levé sa harasse pour se protéger, il ne le fit pas
suffisamment vite et le choc l’étourdit. Aussitôt Guilhem lui infligea un
violent coup dans les côtes, qui étaient à découvert, et les spectateurs près
de la lice entendirent les os craquer.
    Chancelant, le colosse s’abrita sous son bouclier,
mais Guilhem le frappa en bas de la jambe, rompant l’os. Malvoisin mit un genou
en terre et Guilhem lui donna un nouveau coup d’estoc à l’abdomen, puis,
tournant autour de lui, il abattit de toutes ses forces sa hampe sur le dos du
Templier, lui éclatant les reins.
    Le commandeur s’écroula. Guilhem leva une dernière
fois son bâton pour lui casser la tête.
    — Ne le tuez pas sans confession, sire
chevalier ! cria le roi. Ne faites pas périr à la fois son corps et son
âme ! Nous le déclarons vaincu !
    Guilhem arrêta son geste et salua Philippe Auguste
en s’inclinant.
    — Tu t’es conduit avec vaillance et loyauté,
Ussel, lui dit le roi. Je déclare Robert de Locksley libre et innocent.
    — Sire, demanda le Templier frère Haimard,
puis-je emmener le commandeur Malvoisin pour qu’il reçoive chez nous les
derniers sacrements et que nous l’aidions à prier ?
    — Non ! répliqua le roi avec une pointe
d’agacement. S’il vit encore, Malvoisin recevra le châtiment des régicides
demain matin sur le parvis. Hamelin, emmène-le !
    Il eut alors un véritable regard aimable envers
Guilhem d’Ussel et Robert de Locksley.
    — Je sais désormais ce que je vous dois,
nobles chevaliers, je vous recevrai cet après-midi au Palais.
    — Sire, puis-je vous demander une
grâce ? lança Guilhem.
    Le chancelier Guérin fronça les sourcils, car il
n’était pas habituel d’interpeller le roi après qu’il eut parlé.
    — Pourquoi pas ? fit cependant Philippe
avec bienveillance.
    — Sire, sans l’aide désintéressée des
tisserands que votre prévôt a arrêtés et livrés à l’official, mon ami Robert de
Locksley serait tombé entre les mains de Beaumanoir, et à cette heure, le félon
serait parvenu à ses fins…
    — Ce sont des hérétiques ! intervint
violemment Simon de Montfort.
    — Non ! dit Guilhem. Ce sont de bons
chrétiens qui se sont égarés, et parmi eux se trouvent aussi des innocents
comme la comtesse de Huntington.
    Le roi lança un regard interrogateur à Robert de
Locksley.
    — C’est vrai, sire, j’allais vous supplier de
la libérer, ainsi que mes amis les tisserands.
    — Ce sont des hérétiques ! Ils doivent
être brûlés ! protesta l’official dans un cri de rage.
    — Je ne peux rien faire, déclara Philippe
Auguste après avoir consulté frère Guérin et Eudes de Sully du regard. Ils
appartiennent à la justice de l’Église. Tout au plus pourrais-je gracier les
moins coupables après le jugement. Quant à votre épouse, comte, l’évêque
l’entendra tout à l’heure. Si elle a été prise par erreur, il la libérera.
    — Je demande à fausser la cour ! lança
Guilhem d’une voix de stentor. Je serai le champion des cathares.
    L’assistance resta interloquée. Les prélats et les
proches du roi se regardèrent les uns les autres, stupéfaits.
    Dans le jugement de Dieu, l’accusé appelait au
combat sa partie adverse, mais il pouvait aussi défier les juges et se battre
avec eux, ou avec leur champion. C’était ce qu’on appelait fausser la cour.
S’il perdait, il était pendu sur-le-champ [64] .
    L’official dit quelques mots à l’évêque qui hocha
la tête avant de le laisser prendre la parole.
    — Sire. J’accepte le jugement de Dieu et je
vais faire chercher mon champion.
    Philippe jeta un regard interrogateur à Guilhem,
comme pour savoir s’il confirmait sa décision.
    — Je maintiens ma demande, mais si je vaincs
le champion de l’official, j’exige de me battre ensuite avec Raymond Baudet,
car le juge n’est pas en état de faiblesse.
    Des murmures se firent entendre. Les requêtes pour
fausser la
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