Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Mort à Devil's Acre

Mort à Devil's Acre

Titel: Mort à Devil's Acre
Autoren: Anne Perry
Vom Netzwerk:
Devil’s Acre
en ce qui concernait le niveau et la qualité de vie, même s’il n’en était pas
très loin à vol d’oiseau. Qu’est-ce que ce médecin faisait donc dans la cour d’un
abattoir, atrocement assassiné et mutilé ?
    — Eh bien ? demanda Meddows.
    Pitt répéta à haute voix le nom et l’adresse.
    La surprise fit naître une ride comique sur le visage du
médecin légiste.
    — Bizarre… Si je m’attendais à cela ! s’exclama-t-il.
À propos, si cela peut vous réconforter, il était sans doute inconscient ou presque
mort lorsqu’on lui a fait ça, ajouta-t-il en désignant le bas du corps. Tout
comme l’autre… Je suppose que vous êtes au courant, naturellement.
    — L’autre ? De quoi parlez-vous ? L’autre
quoi ?
    Le visage de Meddows se crispa.
    — L’autre cadavre, mon vieux. Celui qu’on a déjà trouvé
castré de la même manière. Ne me dites pas que vous l’ignoriez !
    — Si, première nouvelle, fit Pitt, abasourdi.
    Comment se pouvait-il qu’il n’ait pas entendu parler d’une
telle monstruosité ?
    — Un joueur invétéré ou un proxénète… poursuivit
Meddows. Retrouvé de l’autre côté de Devil’s Acre, mais c’est vrai, ce n’est
pas votre district. Émasculé aussi, le pauvre bougre, bien que ce ne fût pas la
même boucherie que celui-ci. On dirait que nous avons un maniaque en liberté
dans le quartier… On s’est débrouillé pour que la presse n’ébruite pas la
première affaire. La victime était le genre d’individu à finir poignardé ;
cela n’a rien d’étonnant, dans ce milieu.
    Il se releva lentement ; les articulations de ses
genoux craquèrent.
    — Celui-ci, c’est différent… Il avait peut-être connu
des jours meilleurs, mais il s’alimentait correctement. À première vue, je
dirais que sa pauvre mise vient plutôt d’un penchant pour l’excentricité que d’un
manque de moyens. Regardez : le costume est élimé, mais la chemise est
neuve et assez propre ; il n’a pas dû la porter plus d’une journée.
    Pitt repensa au fromage de stilton et aux ongles impeccables.
Il savait que Meddows le regardait, attendant un commentaire de sa part.
    — Oui, vous avez raison. À présent, si vous en avez
fini, nous devrions le faire transporter à la morgue. Autopsiez-le
soigneusement, et prévenez-moi s’il y a du nouveau.
    — Bien entendu.
    Maintenant venait la partie la plus délicate de son travail :
informer la famille – ou la veuve. Pitt se demanda s’il lui était possible de
confier cette tâche à une jeune recrue, puis, comme d’habitude, parvint à la
conclusion qu’il ne pouvait se soustraire à cette triste besogne. S’il ne le
faisait pas, il aurait l’impression d’abuser à la fois l’agent qu’il envoyait à
sa place et la famille en deuil, qu’il aurait pu réconforter.
    Il donna des ordres précis aux hommes qui attendaient dehors.
Le corps devait être emporté, la cour mise sous scellés, puis fouillée
méthodiquement, afin de découvrir un indice, même le plus infime, permettant de
fournir un début de piste à l’enquête. Ensuite la police se lancerait à la
recherche des vagabonds et des prostituées traînant dans le quartier, des
locataires qui auraient pu rentrer chez eux au milieu de la nuit, bref, de
toute personne susceptible d’avoir vu ou entendu quelque chose en rapport avec
le crime.
    Pendant ce temps, il se rendrait au 23, Lambert Gardens pour
informer ses occupants – lesquels, à cette heure-ci, devaient commencer à
prendre leur petit déjeuner – du décès tragique du maître de maison.
    Il fut reçu par un majordome très compétent, qui l’accueillit
avec amabilité, bien que Pitt lui fût inconnu et sa venue trop matinale pour
une simple visite de courtoisie.
    — Bonjour, monsieur.
    — Bonjour. Je suis de la police. Est-ce bien la demeure
du Dr Hubert Pinchin ?
    — En effet, monsieur, mais je crains que le Dr Pinchin
ne soit pas là pour le moment. S’il y a urgence, je peux vous recommander un
autre médecin.
    — Je n’ai pas besoin d’un médecin. Désolé, j’ai une
mauvaise nouvelle à vous apprendre : le Dr Pinchin est décédé.
    — Oh, mon Dieu !
    Le visage du majordome se crispa, mais il garda son
sang-froid et recula d’un pas pour laisser passer le policier.
    — Entrez, monsieur. Auriez-vous la bonté de m’expliquer
ce qui s’est passé ? Cela me facilitera la tâche pour annoncer la nouvelle
à Mrs. Pinchin. Je
Vom Netzwerk:

Weitere Kostenlose Bücher