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Meurtres dans le sanctuaire

Meurtres dans le sanctuaire

Titel: Meurtres dans le sanctuaire
Autoren: C.L. Grace
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graver l’inscription sur la tombe de son père et commander à un prêtre des messes chantées pour le repos de son âme.
    Acceptez-vous ? demanda sèchement l’archevêque.
    Kathryn hocha la tête tandis que, dans son dos, Thomasina se trémoussait, toute excitée. Bourchier frappa dans ses mains.
    — Excellent ! S’exclama-t-il. Nous ferons déposer chez vous les documents nécessaires. Il faut garder cette affaire privée et secrète.
    Et si j’échoue ? Demanda Kathryn. Bourchier eut un mince sourire.
    On attrape toujours les meurtriers, murmura-t-il. Celui-là n’est pas une exception. Et il est assez arrogant pour trop présumer de lui-même.
    Il prit Kathryn par la main pour l’aider à se relever et jeta un furtif regard à sa droite puis à sa gauche. Kathryn comprit : le vieux prélat rusé n’avait guère confiance en ses compagnons ici présents. Certes, le meurtrier pouvait être n’importe qui. Newington était un lettré, un homme instruit, tout comme Luberon. À sa manière, l’archevêque provenait Kathryn d’être prudente. Celle-ci s’inclina pour baiser son anneau.
    J’agirai au mieux, dit-elle. Messieurs, je vous lais mes adieux.
    Kathryn traversa en sens inverse la vaste salle, Thomasina sur ses talons. Une fois dans le couloir, toutes deux s’adossèrent à la porte refermée. Kathryn écarquilla les yeux.
    — Je suis engagée par le Conseil, murmura-t-elle avec une emphase moqueuse, et c’est l’archevêque en personne qui m’accueille ! Eh bien, Père aurait été fier !
    — Il aurait été content de l’argent, surtout, rétorqua Thomasina, mais il se serait montré plus malin que vous.
    — Que veux-tu dire ?
    La servante prit sa maîtresse par le coude pour la guider jusqu’à l’escalier.
    — On surnomme Bourchier le Renard, et l’on a raison, reprit-elle. Il est peut-être archevêque, mais je ne lui achèterais pas un cheval. Luberon est un être malfaisant, quant à Newington, il a probablement peur de son ombre.
    — Et l’Irlandais ?
    Thomasina n’eut pas le temps de répondre.
    On venait d’appeler Kathryn par son nom. Celle-ci se retourna : Murtagh se tenait sur le seuil de la salle qu’elle venait de quitter, les bras croisés.
    — J’ai un mot à vous dire, Maîtresse Swinbrooke.
    — Vous pouvez lui en dire deux si vous êtes poli, lança Thomasina.
    — Murtagh avança dans leur direction. Il portait la tête haute et se déplaçait comme un chat. Kathryn frissonna. Cet homme l’inquiétait, l’effrayait, avec son visage sombre et ses manières singulières. Son assurance, la façon dont sa dague et son épée, retenues par des anneaux à une large ceinture, cognaient doucement contre sa jambe proclamaient qu’il était un soldat, un tueur, un chat parmi les pigeons. Oui, un chat ! Kathryn se rappelait en avoir observé un traquer un oiseau dans le jardin : il le faisait aussi lentement, avec autant de mesure que Murtagh approchait maintenant. Déjà Kathryn respirait son odeur de cuir et de sueur aigre. Elle remarqua aussi les cernes sombres sous ses yeux.
    — Vous devriez dormir, Irlandais. Vous venez de loin ?
    — De Tewkesbury. Sur la demande insistante du roi. Il m’a fallu trois jours.
    Se détournant, Kathryn descendit les escaliers, l’Irlandais à sa suite.
    — Avez-vous pris connaissance de ceci ? Demanda-t-elle, montrant le rouleau de parchemin.
    — Je suis un soldat, pas un clerc.
    — Savez-vous seulement lire ? demanda Thomasina, moqueuse.
    Murtagh grimaça un sourire, et, sans crier gare, prit la servante par la main.
    — Et vous ? Je suppose que vous savez, non ? Il est rare de trouver une femme comme vous, Thomasina, qui allie la beauté à l’intelligence.
    Thomasina lui arracha sa main, tandis qu’ils parvenaient au bas de l’escalier.
    — Comment savez-vous mon nom ? demanda-t-elle durement.
    — Newington me l’a dit.
    — Est-ce que tous les Irlandais sont des menteurs ?
    — Peut-être. Et si je vous disais que vous êtes une sale grosse truie, serait-ce vérité ou mensonge ? plaisanta Murtagh.
    — Vous n’êtes qu’un insecte de tourbière, riposta vertement Thomasina, et votre cul déborde de vos chausses. Mon père disait de ne jamais faire confiance à ceux de votre race ; ils aiment la bagarre, la boisson et les putains.
    — Tais-toi, Thomasina ! intervint Kathryn. Ditesmoi, Maître Murtagh, que savez-vous de ces meurtres ?
    Avant que Thomasina ait pu l’en
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