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Meurtres dans le sanctuaire

Meurtres dans le sanctuaire

Titel: Meurtres dans le sanctuaire
Autoren: C.L. Grace
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Murtagh.
    — En effet, admit Newington, c’est source de profit. Nos boutiques et nos étals, nos tavernes et nos auberges, en vérité toute notre ville prospère du commerce des pèlerins. Qu’adviendrait-il, Maîtresse Swinbrooke, si la nouvelle de ces meurtres venait à se répandre ?
    Newington indiqua les fenêtres d’un geste avant de poursuivre :
    — La guerre, les épidémies tuent les gens comme des mouches. Ils meurent aussi d’accidents ou dans des rixes. Mais empoisonner des pèlerins est une autre affaire. Les gens viennent sur la tombe de Becket pour y chercher la guérison. Imaginez ce qu’il adviendrait si le mystère de ces meurtres éclatait au grand jour…
    Le magistrat jeta un rapide regard au soldat
    Murtagh et ajouta :
    — Les récentes discordes civiles rendent les choses suffisamment difficiles. Heureusement, poursuivit-il très vite, la victoire du roi dans l’Ouest y remédiera sans délai.
    Il se pencha en avant pour déclarer :
    — Maîtresse Swinbrooke, il faut arrêter cet empoisonneur avant qu’il ne commette de nouveaux crimes.
    — Vous avez d’autres médecins, d’autres apothicaires.
    — Cantorbéry compte plusieurs médecins et trois apothicaires, en effet, répliqua le magistrat. L’un de ces derniers, cependant, est gravement malade.
    Luberon prit alors la parole :
    — Vous ne comprenez donc pas pourquoi nous nous adressons à vous ? Vous, une femme !
    Il avait assené ce dernier mot comme une insulte.
    — Maître Luberon, mon père a étudié à l’École de médecine de Saint-Côme, à Paris. Les femmes médecins sont reconnues par la guilde, à Londres. Cecilia d’Oxford était le médecin personnel de Philippa de Hainaut. Kathryn énuméra ainsi tous les arguments qu’avançait autrefois son père, puis elle secoua la tête avec lassitude et ajouta :
    — Je n’ai aucune prétention d’excellence, je suis apothicaire, parfois guérisseur, parfois médecin.
    — Vous auriez dû naître homme, déclara
    Luberon, railleur.
    — Dans ce cas, Maître clerc, vous et moi avons une chose en commun.
    Derrière Kathryn, Thomasina gloussa. Murtagh sourit, et son visage soudain se fit jeune et attrayant. Newington semblait mal à son aise, mais le vieil archevêque éclata d’un rire sonore devant l’embarras de son clerc. Sans laisser à celui-ci le temps de riposter, Newington reprit la parole :
    Vous ne comprenez donc pas notre problème, Maîtresse Swinbrooke ? Notre empoisonneur sait le latin. C’est un lettré.
    Comment savez-vous que c’est un homme ?
    Nous le savons. Il est qualifié en sciences médicales et a accès à des potions et des philtres.
    Le magistrat toussa pour s’éclaircir la voix.
    — Comme ces médecins et apothicaires de Cantorbéry que vous mentionniez, poursuivit-il. En vérité, l’un d’eux pourrait fort bien être notre meurtrier.
    — Moi aussi !
    L’archevêque se pencha en avant.
    — Je ne le pense pas, non.
    Il fit claquer ses doigts, regardant Luberon.
    — Avez-vous les documents ? Demanda-t-il au clerc.
    — Oui, Votre Grandeur.
    Luberon tendit à Kathryn un petit rouleau de parchemin qu’enveloppait un ruban de soie rouge, et lui dit :
    — Vous trouverez consignés ici tous les détails que nous connaissons.
    Il se rengorgea et ajouta :
    — Un de mes clercs en a dressé la liste. L’archevêque Bourchier se leva alors et désigna le soldat.
    — Maître Murtagh ici présent est irlandais. Il fut page du père d’Édouard d’York, avant de devenir maréchal de la maison royale et chef des messagers du roi. Il a maintenant la charge des écuries royales de Kingsmead, et il est aussi commissaire de la paix ici, à Cantorbéry. J’ai demandé au roi que Murtagh nous aide à pourchasser notre meurtrier, et je vous ai choisie, vous, Kathryn Swinbrooke, pour l’assister.
    Kathryn porta son regard sur l’Irlandais, qui le soutint. L’expression de cet homme ne lui plut pas, une expression froide, calculatrice, comme si elle-même était une jument à vendre sur la place du marché.
    — Pour cette mission, et toute autre affaire, vous serez rétribuée par le Conseil et par moi-même, poursuivit Bourchier. Vous toucherez soixante livres par an, soit quinze livres qui vous seront remises chaque trimestre.
    Kathryn n’en revenait pas. C’est qu’elle avait besoin d’argent pour approvisionner le magasin, entreprendre les nécessaires travaux d’entretien de la maison, faire
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