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Marseille, 1198

Marseille, 1198

Titel: Marseille, 1198
Autoren: Jean (d) Aillon
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Laurier par les soldats des Baux.
    Les consuls écoutaient, stupéfaits.
    — Notre vicomte enlevé, Madeleine assassinée,
il ne restait plus qu’à me capturer. Pour y parvenir, Rostang de Castillon
reçut un message de l’un de vous annonçant ma venue et celle de mes amis.
    Des « Oh ! » et des « C’est
impossible ! » retentirent. Guilhem observait qu’Ansaldi restait
silencieux.
    Hugues sortit de sa robe le parchemin et le remit
à Vivaud qui le lut avant de regarder Ansaldi avec un mélange de dégoût et
d’horreur. Puis il le passa à son voisin Raymond Sarraset. Le fabricant de
savon, naturellement rougeaud de visage, devint écarlate de surprise en le
parcourant.
    — Je reconnais mon crime, intervint alors
Ansaldi avec une sorte de hautaine indifférence. Je suis prêt à en recevoir le
châtiment.
    Pierre Barthélémy, le négociant en drap, le
regarda sans comprendre, tandis que l’armateur Grégoire Ratoneau, qui avait
déjà deviné, le considérait durement.
    — C’est vous aussi qui aviez prévenu Hugues
des Baux que notre vicomte serait à sa maison de la Porte Galle ? demanda-t-il.
    — C’est moi.
    — Qui vous avait informé ? s’enquit le
viguier.
    — Je ne suis pas un délateur, mais à quoi bon
cette question, puisque vous le savez…
    — En effet, c’est maître Aurélien, qui a
essayé cette nuit même, avec quelques misérables, d’assassiner mon ami Guilhem
et Constance Mont Laurier, comme il avait déjà tramé la perte de sa sœur.
    — Pourquoi ? balbutia Vivaud, stupéfié
par cette nouvelle révélation.
    — Pour peu de chose en vérité, Madeleine
avait découvert qu’Aurélien achetait des peaux aux écorcheurs, enfreignant
ainsi les statuts de la confrérie et les lois de la ville. Pour cela, et aussi
parce qu’elle refusait de l’épouser, il a manigancé son assassinat par
Castillon. Antoine Ansaldi a laissé faire, parce que ça l’arrangeait.
    Il y eut un nouveau brouhaha que Vivaud fit cesser
d’un geste de la main.
    — Antoine va s’expliquer, tout au moins je
l’espère. Mais racontez-nous d’abord comment vous avez délivré notre vicomte,
et comment vous avez déjoué… cette dénonciation.
    Il désigna le document que lisait Ratoneau.
    — Comme Guilhem d’Ussel est celui qui a
conduit et réussi cette entreprise, je souhaite que ce soit lui qui vous le
raconte. De plus, comme troubadour, il trouvera mieux que moi les mots justes
pour vous narrer ce qui fut, bien malgré nous, une épopée, proposa le viguier
avec une triste ironie.
    À ces paroles, Guilhem laissa percer un sourire et
d’une voix profonde expliqua qui il était et pourquoi il était venu à
Marseille, ce qui ajouta à la surprise des consuls. Ensuite il narra comment il
s’était fait passer pour un troubadour auprès des Baussenques, comment il avait
été dénoncé, et comment il avait juré fidélité à Hugues des Baux pour éviter
d’être jeté du haut des murailles du château. Un serment sans valeur à ses
yeux. Après quoi il parla des prétentions de Castillon sur Anna Maria, la
jongleuse qui les avait accompagnés. Il fit le récit de la joute et de la
victoire de Robert de Locksley. Quand il décrivit la façon dont le comte de
Huntington avait coupé en deux la flèche de Castillon, ce fut un nouveau
brouhaha de stupéfaction teinté d’admiration.
    Il dit aussi quelques mots de Baralle, restant
muet sur son amour envers Roncelin, puis il raconta la terrible nuit où
Castillon avait trouvé la mort, en expliquant qu’il empoisonnait son demi-frère
depuis des semaines.
    Après lui, ce fut Locksley qui prit la parole pour
narrer son entrée dans le château par le souterrain, la délivrance de Hugues de
Fer et leur fuite grâce à la poudre noire dont le Perse Nedjm Arslan avait
emporté le secret dans la mort.
    Enfin Hugues de Fer fit le récit du dernier combat
sur la route de Sallone.
    — Mes amis, nobles consuls, vous savez à peu
près tout, conclut-il. Sans ces hommes et cette femme exceptionnels qui m’ont
accompagné, sans Nedjm Arslan qui est mort pour nous sauver, Marseille serait
désormais à Hugues des Baux, et plus exactement au procurateur de la confrérie
du Saint-Esprit. Vous pouvez maintenant vous défendre, Ansaldi, si vous en êtes
capable.
    Le procurateur de la confrérie se leva, salua
d’une profonde inclination de tête le vicomte Roncelin, puis Hugues de Fer.
    — Deux fois dans l’année, je me rends
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