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Madame de Montespan

Madame de Montespan

Titel: Madame de Montespan
Autoren: Michel de Decker
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sans avoir l’air cependant de bien comprendre l’objet de cette visite impromptue. Celle-ci alors, sûre de son fait, va chez son fils – c’était ainsi qu’elle nommait le jeune duc.
    Qu’est-ce à dire, Monseigneur ? J’apprends de belles choses de vous ! Vous ne voulez donc pas que Mme la comtesse votre mère et moi-même ayons jamais de petit-fils ?
    Est-ce ma faute ? questionna Penthièvre, avec une ingénuité à laquelle on ne pourrait croire, si cette anecdote que je garantis ( dixit Mme Guénard) comme parfaitement vraie ne l’attestait. J’aime la duchesse de tout mon coeur, et il ne se passe pas un jour que je ne demande à Dieu de bénir une union qui m’est si chère.
    Les prières sont très bonnes, mais elles ne suffisent pas !
    Mais que faut-il de plus, nourrice ? questionna le jeune prince.
    ... Et la nourrice ne se fit pas prier pour apprendre à son illustre élève ce que l’amour lui faisait depuis si longtemps chercher inutilement ; et, neuf mois plus tard, Mme la duchesse de Penthièvre devint mère d’un prince... »
    Et la leçon fut bien retenue : au total donc, six rejetons. Deux seuls vivront. Le premier jusqu’à vingt et un ans, il était prince de Lamballe, il mourut des suites d’une bonne galanterie, il laissait une veuve, Marie-Thérèse de Savoie-Carignan, qui, un jour de septembre 1792, sera horriblement massacrée par la populace avinée... la princesse de Lamballe... mourir pour la Reine.
    Deuxième survivant, une fille : la timide et pleurnicharde Marie-Adélaïde de Bourbon-Penthièvre qui épousera son cousin Louis-Philippe Joseph d’Orléans (futur Philippe Égalité, 1747-1793)... un arrière-petit-fils du Régent et de Mlle de Blois.
    Et de l’étreinte de ces deux héritiers directs d’Athénaïs de Montespan allait naître, en 1773, un fils, un gros bambin – car il était déjà gros dès son âge le plus tendre ! qui marquera l’histoire de la France et de l’Europe : Louis-Philippe, duc de Valois, puis de Chartres, puis d’Orléans et enfin premier et dernier roi des Français.
    À l’instar du duc du Maine, Louis-Philippe aussi eut sa Maintenon, en la personne de Félicité de Genlis. Mme de Genlis lui a tout appris en effet. Enfin, presque.
    — Il était prince, dit-elle, et j’en ai fait un homme habile. Il était ennuyeux et j’en ai fait un homme causant. Il était poltron, j’en ai fait un homme brave. Mais il était ladre et je n’ai pu en faire un homme généreux.
    Après avoir pris sa carte au club des Jacobins, après avoir assisté aux batailles de Valmy et de Jemmapes, Louis-Philippe parviendra à épouser une nièce de Marie-Antoinette, la princesse Marie-Amélie de Bourbon-Naples, sa cousine de multiples manières. Et de ce mariage consanguin, issu, depuis des siècles, d’unions consanguines, naîtront dix enfants. Une jolie nichée ! Et, exception faite de Ferdinand, l’aîné, le duc d’Orléans mort, on l’a vu, à Neuilly, accidentellement et du petit duc de Penthièvre, disparu dans sa huitième année et dans d’horribles souffrances {68} les rejetons du roi constitutionnel atteignirent souvent un âge avancé, dans de bonnes conditions, et laissèrent derrière eux bon nombre d’héritiers... d’Athénaïs de Montespan !
    De l’aîné, Ferdinand (1810-1842), descendent feu Manuel II, roi de Portugal, Juan Carlos, roi d’Espagne, et le comte de Paris.
    De la princesse Marie d’Orléans (1813-1839), duchesse de Wurtemberg, sont issus tous les ducs de Wurtemberg.
    La princesse Clémentine (1817-1907) est à l’origine, elle, en épousant le prince Auguste de Saxe-Cobourg-Gotha, de la dynastie bulgare : Ferdinand I er , Boris III, Siméon II... trois rois qui régnèrent à Sofia.
    Du duc de Nemours, « Moumours » comme l’appelait Louis-Philippe lorsqu’il était encore un tout petit prince, descend la Maison d’Orléans-Bragance qui prétend au trône impérial du Brésil. Mais revenons aux frontières européennes d’Athénaïs, c’est aussi de « Moumours » que descendent la comtesse de Paris et la duchesse de Bragance, mère de l’héritier de la couronne de Portugal.
    Reste la princesse Louise (1812-1850) que Louis-Philippe, un jour, jettera dans les bras de Léopold de Saxe-Cobourg... et sur le trône de Belgique.
    Léopold de Saxe-Cobourg (1790-1865) : à onze ans, le Tsar le nomme général ! Prince allemand humilié, il combattit Napoléon. L’empereur parti pour
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