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Madame de Montespan

Madame de Montespan

Titel: Madame de Montespan
Autoren: Michel de Decker
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hideux à voir, borgne, haut perché sur des pattes d’échassier » qui sera premier ministre de Louis XV, un homme supérieurement doué pour la spéculation financière puisqu’il fut l’un des rares bénéficiaires de l’expérience Law !
    Le féroce, débauché et cruel comte de Charolais.
    Le dissolu comte de Clermont, abbé de Saint-Germain-des-Prés, soldat maladroit, académicien vaniteux.
    L’abbesse de Beaumont, ainsi que Mlles de Charolais, de Clermont et de Sens, qui ne se marièrent pas. Elles étaient féministes avant l’heure.
    L’Europe, elle se profile avec Mlle de Blois, une princesse indolente, lourde, adipeuse et évidemment... claudicante ! Sa démarche vacillante fit même dire à Mme de Ratzhausen qu’elle « marchait sur l’oreille » !
    Une princesse intelligente aussi, cette quatrième fille de Mme de Montespan, et il fallait l’être lorsque l’on était l’épouse du Régent ! Il est sûr qu’elle eut sur son mari une heureuse influence. Elle avait hérité l’esprit des Mortemart. Elle en avait l’orgueil aussi. Ne voulait-elle pas être « fille de France jusque sur sa chaise percée » ? Malgré sa hauteur, elle fut populaire. Elle toléra les maîtresses de son mari et vécut avec lui sur le pied d’une grande confiance. Et il aimait, lui, le Régent, à s’entretenir souvent avec elle. Huit fois il la rendit mère et la petite histoire assure que ce devoir conjugal ne lui causa pas trop de tristesse, bien que son épouse ne fût point une Vénus.
    Un défaut chez Mlle de Blois : elle buvait excessivement et mangeait comme quatre. En conséquence, des vapeurs fréquentes qui n’étaient pas sans rappeler celles de son père.
    Philippe, son mari, mangeait lui aussi sans mesure... jusqu’au soir du 2 décembre 1723... Ce soir-là, alors qu’il « baille sa vie » devant la cheminée de son cabinet, il marmonne :
    — Croyez-vous, Mme de Falaris, qu’il y ait un enfer et un Dieu ?
    (Mme de Falaris était une fort jolie aventurière qui savait bien distraire Philippe.)
    — Eh oui, mon prince, je le crois.
    — En ce cas, vous êtes une malheureuse de continuer la vie que vous menez !
    — Que voulez-vous, Monseigneur, j’espère que Dieu me sera miséricordieux.
    À ce moment-là Philippe gargouille, suffoque, pose la main sur un livre, jette un cri et s’affaisse sur l’épaule de Mme de Falaris. Il est mort.
    Il allait avoir grand besoin, lui aussi, de la miséricorde divine !
    Derrière lui il laissait des filles – qui buvaient presque toutes autant que leur mère ! et un fils : un fils qui nous intéresse, Louis le Pieux, duc d’Orléans (1703-1752), père de Louis-Philippe le Gros, duc d’Orléans (1725-1785) et grand-père donc de cet autre duc d’Orléans qui deviendra Philippe Égalité.
    Une des filles du Régent et de Mlle de Blois attire plus particulièrement notre attention : celle que l’on prénomma Charlotte-Aglaé (1700-1761), qui n’était pas alcoolique et à qui l’on donna pour mari un petit prince d’une grande maison italienne, François d’Esté. Conséquences de ce mariage, Charlotte-Aglaé deviendra duchesse de Modène et donnera le jour à une fille, Marie-Thérèse d’Este-Modène que l’on ne va pas tarder à retrouver dans le jeu de nos alliances européennes.
    Reste Louis-Alexandre, comte de Toulouse, le dernier fils d’Athénaïs. Curieusement intact, celui-là. Aucune lésion, pas de bégaiement, point de boiterie, nulle coxalgie ! Il est le fils chéri de Louis XIV qui le fera amiral et Grand-Veneur de France. Il fut le type même de ce qu’au XV II E siècle on appelait « l’honneste homme » : « Doux, aimable, accueillant, aimant les artistes et les gens de lettres. » « L’honneur, la vertu, la droiture, l’équité même », selon Saint-Simon.
    La première partie de l’existence du comte de Toulouse est pourtant assez mouvementée. Comme celle de son père, elle n’est pas vierge d’exploits amoureux. Toulouse va même jusqu’à se marier, en Espagne, avec la fille d’un simple gentilhomme catalan ! Mais, bientôt veuf, il estime alors avoir suffisamment « froissé le velours », et il rentre en France ; pour s’y assagir, pour s’y remarier. Pour y épouser une jolie veuve, une nièce de Mme de Maintenon, la jeune Sophie de Noailles.
    Et ici, une fois de plus, l’Histoire dépasse le roman ! Car si Sophie de Noailles était veuve en premières noces, elle
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