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Madame de Montespan

Madame de Montespan

Titel: Madame de Montespan
Autoren: Michel de Decker
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l’était de Louis de Pardaillan, marquis de Gondrin (mort à vingt-trois ans), lequel n’était autre que le fils du duc d’Antin ! Il était donc le petit-fils légitime d’Athénaïs ! On est donc obligé de constater que Sophie de Noailles a épousé successivement... le neveu et l’oncle !
    Ce sera un ménage exemplaire que celui des Toulouse : « Pendant quatorze ans de mariage les époux ont toujours couché dans le même lit et je ne crois pas qu’on pût trouver dans ces quatorze années huit jours qu’aucun événement ne les ait séparés », admire le duc de Luynes.
    Un fils naîtra de cette union idyllique, à Rambouillet le 16 novembre 1725, un fils unique que l’on prénommera Louis-Jean-Marie, qui sera titré duc de Penthièvre – du nom de ce duché de Bretagne donné par le Roi-Soleil à Toulouse – et qui deviendra le prince le plus riche d’Europe. Car il héritera non seulement les biens de son père, mais aussi ceux de son cousin germain, le comte d’Eu, mort sans postérité. Penthièvre se trouvera donc au confluent des fortunes des princes légitimés, fortunes considérables car Louis XIV n’avait pas lésiné ! Il avait couvert d’immenses biens ses fils adultérins afin qu’ils pussent dignement soutenir leur rang délicat.
    Penthièvre, un prince riche, mais un prince triste. Toute sa vie, il aura tendance à cultiver des idées noires. Et ce n’est pas le mariage qui va changer quelque chose à son caractère enclin à la neurasthénie. Le marier ? Et pourquoi pas avec la princesse Louise-Henriette de Bourbon-Conti ? Et cette union eût été bénie des dieux s’il n’y avait eu une mesquine affaire d’étiquette, une brindille dans la roue du protocole. Louis XV avait en effet accordé que les princes et princesses nés du mariage Penthièvre-Bourbon-Conti obtiendraient de sérieuses prérogatives. Par exemple : lorsqu’ils ou elles passeraient dans la salle des gardes, la moitié des gardes prendrait les armes ! Et au souper du Roi, les aides du Gobelet leur présenteraient la serviette. C’était considérable, déjà. Mais non, cela parut insuffisant aux yeux du prince de Conti, père de la future mariée. Il voulait en effet que ses petits-enfants eussent les mêmes prérogatives que les princes du sang ! À savoir : toute la salle des gardes devait présenter les armes au passage des rejetons et, au chef du Gobelet en personne de leur remettre la serviette !
    Trop exigeant, Conti. Et sa fille n’épousa pas le pauvre petit duc de Penthièvre. On préféra lui donner Louis-Philippe le Gros, duc d’Orléans. Elle l’épousa. Elle le trompa outre mesure. On raconte que ses activités galantes, ses ardeurs sensuelles étaient peu communes. À sa décharge, il faut dire qu’elle était tuberculeuse (elle mourra à trente-deux ans) et il paraît que ceci peut expliquer cela.
    Alors, le bon duc Louis-Jean-Marie de Penthièvre va tout simplement épouser sa cousine Marie-Thérèse d’Este
    — Modène, fille de Charlotte-Aglaé, petite-fille de Mlle de Blois. Six rejetons, de cette union. Et pourtant, tout avait fort mal commencé. Mme Guénard, baronne de Méré, nous affirme en effet que le jeune Penthièvre ignora tout des choses du mariage pendant la première année passée avec son épouse. Mais écoutons plutôt l’indiscrète baronne :
    « La nourrice du jeune prince, qui avait conservé beaucoup de familiarité dans la maison, entre un jour à la toilette de Mme la comtesse de Toulouse et, avec les manières libres qu’elle avait gardées, s’exclame :
    Il m’est venu une plaisante idée et je veux en faire part à Votre Altesse !
    Et quelle est-elle, nourrice ?
    Votre Altesse ne le croira pas !
    Dites toujours, nourrice.
    Eh bien, je parie tout ce que je possède que je connais la raison qui est cause que Mme la duchesse de Penthièvre ne fait pas d’enfant !
     Vous êtes bien habile ! Je voudrais la savoir et surtout comment je pourrais obtenir cette faveur.
    Mais voilà justement, Madame, ce que je puis vous promettre si je ne me suis pas trompée dans mes conjectures et, si Madame la comtesse veut bien me le permettre, je lui rendrai compte dans peu de temps de mon succès.
    Soit, je ne demande pas mieux, réplique Mme de Toulouse.
    La nourrice se rendit aussitôt chez Mme de Penthièvre et, avec cette liberté que lui laissait le prince qui l’aimait beaucoup, elle fit quelques questions à la duchesse, laquelle rougit
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