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Madame de Montespan

Madame de Montespan

Titel: Madame de Montespan
Autoren: Michel de Decker
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en était une, elle aussi ? Ne peut-on le dire encore d’Éléonore Desmier d’Olbreuse ? Décidément, le vieux continent ne manque pas de grands-parents ! « Victoria eut neuf enfants, une quantité impressionnante de petits-enfants et, par le jeu des alliances, tout ce qui régna en Europe descendit bientôt d’elle », écrit Arnaud Chaffanjon pour qui les familles royales n’avaient pas le moindre secret.
    Le visage d’Éléonore Desmier d’Olbreuse nous séduit davantage que celui de la puissante Queen Victoria ! Parce qu’Éléonore est née en Poitou, comme Athénaïs, un an avant Athénaïs, qu’elle entre dans la vie en qualité de demoiselle d’honneur des La Trémoille, et que sa beauté subjugua Georges-Guillaume de Zell, duc de Brunswick-Lunebourg. Alors il l’épousa. Secrètement, pourtant. Naissance d’une fille, en 1666, Sophie-Dorothée. Il faudra attendre 1676 pour que ce mariage soit rendu public ! Colère de la Palatine en apprenant l’union « du prince et de la petite bergère du Poitou » :
    — La d’Olbreuse est de basse extraction ! C’eût déjà été un honneur pour elle d’épouser Colin, premier valet de chambre de Monsieur !
    En décembre 1682, la petite Sophie-Dorothée, âgée de seize ans, se marie. Elle est ravissante, la fille d’Éléonore : « Elle est d’une taille fort bien prise, elle a les cheveux d’un blond châtain, la forme du visage ovale, une petite fosse au menton, le teint beau et uni et la gorge très belle. Elle danse parfaitement, joue du clavecin et chante de mesme. Elle a infiniment d’esprit, beaucoup de vivacité, une imagination heureuse et riche par le profit qu’elle a fait de ses lectures. Elle est née avec un fort bon goût, qui s’est augmenté par les soins que l’on a pris de son éducation. Elle parle fort juste de tout et entre finement dans tout ce qu’on dit et répond de mesme {66}  » Tout est bon chez elle, donc ! Ne lui manque qu’un bon mari. On le lui donne, il s’appelle Georges de Hanovre. En 1714 il deviendra George I er , roi d’Angleterre. De cette union, un fils, George II, l’ancêtre direct de la reine Élisabeth II. Une fille aussi, qui porte le même prénom que sa mère, que l’on mariera à Frédéric-Guillaume I er , roi de Prusse.
    De nouvelles ramifications encore et quelques années plus tard, parmi les descendants d’Éléonore Desmier d’Olbreuse, on trouvera... Guillaume II, le Kaiser, le dernier empereur d’Allemagne ; Nicolas II, dernier tsar de toutes les Russies, Sa Majesté la reine Juliana, sans oublier... Hélène de Mecklembourg-Schwerin !
    Un personnage extrêmement intéressant, cette princesse Hélène qui épouse, en 1837, Ferdinand-Philippe d’Orléans, fils aîné de Louis-Philippe. C’est elle qui, devenue veuve à la suite du tragique accident de Neuilly {67} n’hésitera pas, alors que le vieil et gros roi bourgeois trottine sur le chemin de l’exil, à bondir à la tribune de l’Assemblée nationale entourée de ses deux fils ! À sa droite, le petit comte de Paris – dix ans –, l’héritier théorique de la couronne. À sa gauche, le jeune duc de Chartres. Noble et courageuse, elle lit d’une voix calme cette proclamation : « Mon fils et moi voulons recevoir le pouvoir de la volonté nationale. Nous attendons avec confiance, moi, veuve du duc d’Orléans, et mon fils orphelin, la résolution qui va être prise. Ce qui est certain, c’est que, quoi qu’il arrive, j’élèverai mon fils dans l’amour de ce pays et le respect de la liberté. »
    Ce fils, prince d’Orléans, qui descend donc d’Éléonore de « basse extraction », est évidemment un ancêtre de Henri, le feu comte de Paris.
    Il reste à savoir enfin que ce fils, prince d’Orléans, descend aussi d’Athénaïs de Montespan et... la boucle sera bouclée.
    L’aîné des rejetons légitimés d’Athénaïs avait pourtant mal commencé : en ne laissant pas de traces... européennes. Mais ce n’est que justice, somme toute, puisque Louis-Auguste, duc du Maine, a été beaucoup plus l’enfant chéri de la Maintenon que le grand fils de la Montespan. On a même souvent dit, avec raison, qu’il avait fallu tout le dévouement et la patience éclairée de la veuve Scarron pour « maintenir sur terre cet atome ». Car Maine n’avait guère été gâté par la nature ! Des abcès pottiques dans la région sacro-lombaire, abcès chroniques qui lui faisaient souffrir
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