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Madame de Montespan

Madame de Montespan

Titel: Madame de Montespan
Autoren: Michel de Decker
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l’île d’Elbe, on le vit, en 1814, offrir son bras à l’impératrice Joséphine et se promener avec elle dans les jardins de Malmaison... avant de s’en aller outre-Manche pour se faire naturaliser anglais ! En 1816 il épouse la princière héritière, Charlotte d’Angleterre. Sera-t-il prince consort ? Non, puisque sa femme, la future « gracieuse Majesté », s’éteint quelques mois seulement après leur mariage. Il fut l’oncle de la reine Victoria. Les années passent. En 1830, on lui propose la couronne de Grèce. Il la refuse. Car il est sous le charme d’une actrice, Caroline Bauer, qu’il épouse ! Une union morganatique qu’il devra rompre pour convoler avec l’arrière-petite-fille de Mme de Montespan et inaugurer le trône de Belgique.
    Prenez ma fille Louise, avait dit Louis-Philippe. Elle est douce, elle est bonne, elle aime la liberté constitutionnelle, elle connaît l’histoire de la Belgique.
    À défaut de Nemours que les Anglais n’avaient pas toléré sur le trône belge, Louis-Philippe installait sa fille. Une fille qui possédait infiniment de charmes : « Elle a une belle peau, un beau bras, une jolie main et un charmant pied. »
    Léopold a vingt-deux ans de plus qu’elle. Il est austère et triste, neurasthénique et inquiétant parfois. N’a-t-on pas déjà murmuré que sa première femme – l’Anglaise – serait morte de n’avoir point reçu de soins suffisants et que le fatalisme de Léopold n’était pas étranger à ce décès ?
    Le mariage est célébré en 1832.
    Un an plus tard, un fils vient au monde.
    — On l’appellera Louis-Philippe, décident Louise et Léopold. Un jour, il régnera.
    Eh bien, non, il ne régnera pas, ce petit Louis-Philippe. Il disparaîtra dans sa première année. Et cette fois, aucun doute n’est permis, Léopold le fataliste l’a réellement laissé mourir... il faisait partie de ces gens résignés, convaincus qu’il faut toujours laisser faire... Dieu et la nature.
    Mais la nature fit en sorte que Louise eût trois héritiers : deux fils, Léopold II et Philippe, le comte de Flandre, le bisaïeul de feu Baudoin I er et de l’actuel roi Albert II ; une fille, Charlotte, qui devint folle après la mort tragique de son mari Maximilien, l’éphémère empereur du Mexique, et qui fut probablement la mère du général Weygand.
    Elle est l’ancêtre encore de la grande duchesse Joséphine-Charlotte de Luxembourg, elle est l’aïeule de la princesse Stéphanie de Belgique dont le mari, l’archiduc Rodolphe d’Autriche, fut le tragique héros de Mayerling.
    C’est de Louise, enfin, que descend la reine Mariejosé, épouse de l’ex-roi d’Italie, Umberto.
    Arrière-arrière-petit-fïls de Louise, Charles, l’actuel prince Napoléon, descend donc un peu, lui aussi, d’Athénaïs de Montespan.
    À la date du vendredi 20 octobre 1809, c’est-à-dire un mois avant son mariage avec Louis-Philippe, duc d’Orléans, la princesse Marie-Amélie note dans son méticuleux journal :
    — Le duc d’Orléans nous a montré un bracelet avec des pointes de fer que Mme de Montespan portait par pénitence.
    Ainsi donc, en 1793, en prenant la poudre d’escampette, en se lançant sur la route de l’émigration, en franchissant la frontière suisse, Louis-Philippe avait quand même songé à emporter avec lui une relique ayant appartenu à « la grande sultane », un bracelet à pointes de fer avec lequel Athénaïs se mortifiait.
    Connaissant bien le caractère du personnage, nous pouvons être sûrs que ce n’est pas par dévotion qu’il gardait par-devers lui cet objet insolite. C’est parce que ce bracelet qui avait autrefois meurtri les chairs d’Athénaïs repentante pouvait lui être utile. Il pouvait l’exhiber comme une pièce d’identité ! Dans son portefeuille il conservait aussi quelques lettres d’Henri IV et il les montrait, le moment venu, pour prouver son appartenance à la famille royale !
    Le bracelet d’Athénaïs, nul doute qu’il le brandit plus d’une fois en disant :
    — Ce bracelet a appartenu à mon ancêtre, Mme de Montespan ! Oui, je suis bien un descendant du Roi-Soleil !
    Peu ou pas de scrupules, chez le futur roi constitutionnel !
    Ce qui n’était pas le cas de ces deux vieilles demoiselles de la région de Nantes dont Châteaubriant {69} raconte l’aventure dans la préface de l’un de ses ouvrages. L’histoire se passe au début de ce siècle : deux vieilles filles
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