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L'Impératrice indomptée

L'Impératrice indomptée

Titel: L'Impératrice indomptée
Autoren: Bertrand Meyer-Stabley
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de Bavière, fille de la princesse Caroline de Bade et du grand électeur Max-Joseph (fait roi de Bavière par Napoléon en 1805, sous le nom de Maximilien I er 1 ), daigne épouser son cousin, le duc Max en Bavière. Ce n’est pas vraiment une mésalliance : le duc appartient lui aussi à la famille des Wittelsbach qui règne sur la Bavière depuis plus de sept siècles ; mais, n’étant pas de la lignée royale, il n’a que le titre de duc en Bavière. La princesse Ludovica gardera toujours le sentiment de s’être mésalliée en épousant, elle, soeur d’un roi, un simple descendant d’une branche collatérale. Nous avons peine à nous imaginer l’abîme que met entre les deux époux cette différence de préposition ! Ludovica ne pourra s’empêcher de comparer son union avec les mariages plus glorieux de ses soeurs, l’une reine de Prusse, deux autres qui deviendront successivement reines de Saxe, une encore, Sophie, femme de l’archiduc le plus rapproché de l’empereur d’Autriche, ayant toutes les chances de monter sur le trône lui-même ou d’y voir monter son fils aîné.
    Contrairement à la légende sucrée entretenue par les films de Romy et Magda Schneider, l’amour n’est pas au rendez-vous. Aucun des deux ne souhaite vraiment ce mariage et lorsque ce 9 septembre 1828, à Tegernsee, les futurs époux s’avancent vers l’autel, ils donnent l’impression d’aller à un enterrement. Au lieu de se regarder au moment du consentement, chacun détourne la tête.
    Par cette alliance, Ludovica se sent quelque peu rabaissée dans son rang et on comprend mieux l’énergie qu’elle mettra plus tard à marier ses filles à de beaux partis, à les « caser » sur un grand pied. Par ce mariage, chacun semble renoncer à l’amour. Ludovica, assez belle, a sacrifié une idylle naissante avec le prince Michel de Bragance (qui deviendra deux ans plus tard roi du Portugal) et Max entretient déjà une liaison avec une jeune roturière. Dans les cours allemande et autrichienne, le mariage d’amour est inconnu. Pourtant, peu à peu, une solide tendresse se noue entre les époux et Ludovica renonce à envier ses soeurs, engoncées dans le protocole formaliste de leurs cours sinistres, au milieu de l’isolement et de l’ennui.
    Les deux époux ont peu à partager. La duchesse a un caractère simple, assez harmonieux. Max est plus compliqué. Il entretient de nombreux centres d’intérêt : la littérature, l’histoire, les voyages, la musique. Mais il possède une qualité qui prime plus que tout : il est la gaieté même et, autour de lui, tout devient joyeux, de cette bonne gaieté germanique consacrée aux jeux de boules, aux parties de campagne et aux longues beuveries.
    Ludovica accepte les bizarreries de son mari pendant le temps où il ne court pas les routes du monde au gré de sa fantaisie la plus débridée. Sissi recevra en héritage l’agitation de son père, son amour des voyages et son désir de liberté, mais non sa joie de vivre, son insouciance ni le don de tirer le meilleur parti de ce qui vous est donné.
    La famille vit joyeusement entre un palais ducal à Munich et la résidence d’été de Possenhofen. Le palais est somptueusement aménagé, tandis que le très grand manoir campagnard profite d’une vue splendide. De tout le lac de Starnberg, au coeur de la Bavière, on l’aperçoit, flanqué de quatre tours, avec un parc magnifique, cerné de roseraies et peuplé de cages bruissant du pépiement des oiseaux de toutes sortes, et descendant jusqu’au lac. Partout, le paysage éclate de joie de vivre, de calme, de paix tranquille et l’on comprend mieux la nostalgie qu’éprouvera toute sa vie Sissi à la simple évocation de ce lieu. Possenhofen est un paradis de l’enfance, et tout le monde en parle avec le tendre diminutif de « Possi ».
    Après trois années de mariage (Max part souvent en voyage), un garçon, baptisé Louis, vient au monde, en 1831. Puis lui succède, en 1834, Hélène, une première fille ; ensuite, Élisabeth en 1837, Charles-Théodore en 1839. Marie naît en 1841 et Mathilde, en 1843. La plus jeune fille, Sophie, voit le jour en 1847 ; le plus jeune fils, Max-Emmanuel, en 1849.
    Les enfants grandissent dans le parc, au bord du lac. Une gouvernante surveille leurs jeux. Parfois, au crépuscule, quand les montagnes deviennent violettes, les princes s’arrêtent près des pelouses et regardent vers les cimes neigeuses du sud. Tout au
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