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Les Seigneurs du Nord

Les Seigneurs du Nord

Titel: Les Seigneurs du Nord
Autoren: Bernard Cornwell
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vol comme un mauvais présage. À l’évidence, il
ne soupçonnait point Aidan, mais comme il ne savait qui soupçonner, je lui
facilitai la tâche.
    Je fis mander Finan et Sihtric qui attendaient
de nous accompagner pour rejoindre le mur.
    — Cet homme, dis-je à Guthred en
désignant Finan, est un chrétien. L’es-tu, Finan ?
    — Je le suis, seigneur.
    — Et il est irlandais. Tout le monde le
sait, les Irlandais ont le pouvoir de voyance. (Finan, qui n’avait pas plus que
moi ce pouvoir, tenta de prendre un air mystérieux.) Il trouvera ta relique, promis-je.
    — Tu la trouveras ? demanda Guthred
avec empressement.
    — Oui, seigneur, répondit Finan avec
assurance.
    — Va, Finan, dis-je, pendant que je tue
Ivarr. Et ramène le coupable dès que tu l’auras découvert.
    — Je le ferai, seigneur.
    Un serviteur m’amena mon cheval.
    — Ton Irlandais est vraiment capable de
la retrouver ? me demanda Guthred.
    — Je donnerai à l’église tout mon argent,
seigneur, clamai-je assez fort pour que tous entendent, et je donnerai ma cotte,
mon casque, mes bracelets et mes épées si Finan ne te ramène pas la relique et
le coupable. Il est irlandais et ce peuple possède d’étranges pouvoirs. (Je
regardai Hrothweard.) Tu as entendu, prêtre ? Je promets à ton église
toutes mes richesses si Finan ne trouve point le voleur !
    Hrothweard ne trouva rien à répondre. Il me
foudroya du regard, mais j’avais fait ma promesse publiquement ; et comme
elle témoignait de mon innocence, il se contenta de cracher aux pieds de mon
cheval. Gisela, qui était venue tenir mes rênes, dut s’écarter pour éviter le
crachat.
    — Finan peut-il la trouver ? demanda-t-elle
à voix basse.
    — Il le peut, lui promis-je.
    — Parce qu’il possède d’étranges pouvoirs ?
    — Parce qu’il l’a volée, mon amour, chuchotai-je,
et sur mon ordre. Il l’a probablement cachée dans un tas de fumier.
    Je souris et elle éclata de rire.
    Je m’apprêtais à monter en selle quand elle me
retint.
    — Prends garde, dit-elle. Les hommes
redoutent d’affronter Ivarr.
    — C’est un Lothbrok et tous les siens
combattent bien. Ils aiment se battre. Mais ils le font comme chiens enragés, remplis
de fureur et de sauvagerie, et c’est pourquoi ils finissent par mourir en
chiens enragés.
    Je montai en selle et pris de ses mains mon
casque et mon bouclier. Je lui fis mes adieux, puis je tirai les rênes et
suivis Guthred au sud.
    Nous allions rejoindre le mur de boucliers. Il
n’était pas très long et serait facilement débordé par celui, bien plus grand, que
formait Ivarr. Le sien étant le double du nôtre, ses hommes pourraient nous
envelopper et nous tuer. Si nous en venions à l’affrontement, nous serions
massacrés – et les hommes d’Ivarr le savaient. Leur mur, hérissé de lances et
de haches, bruissait de cris de victoire. Tous cognaient leurs armes sur leurs
boucliers, et le grondement qui remplissait la large vallée enfla lorsque la
bannière aux deux corbeaux d’Ivarr fut hissée au centre de leur ligne. Sous la
bannière, un groupe de cavaliers se détacha pour s’avancer vers nous. Ivarr se
trouvait parmi eux, ainsi que le rat lui tenant lieu de fils.
    Guthred, Steapa, Ragnar et moi nous avançâmes
vers Ivarr et attendîmes. Sa troupe se composait de dix hommes, mais c’était
Ivarr que je surveillais. Il montait Witnere, comme je l’espérais, car cela me
donnait une raison de me quereller avec lui. Je restai en arrière, laissant
Guthred avancer le premier. Ivarr nous dévisagea l’un après l’autre. Il parut
un instant surpris de me voir mais ne dit rien, puis il sembla irrité de voir
Ragnar et fut véritablement impressionné par la stature de Steapa. Cependant, il
nous ignora et s’adressa à Guthred.
    — Fiente de vermine, le salua-t-il.
    — Seigneur Ivarr, répondit Guthred.
    — Je suis d’une étrange humeur magnanime,
dit Ivarr. Si tu pars, j’épargnerai tes hommes.
    — Nous n’avons nulle querelle qui ne se
puisse régler en paroles, dit Guthred.
    — En paroles ! cracha Ivarr. Retourne
au-delà de la Northumbrie, pars au loin, fiente de vermine. Cours retrouver ton
ami du Wessex, mais laisse-moi ta sœur comme otage. Si tu obéis, je te ferai
merci. (Ce n’était pas faire merci, mais avoir l’esprit pratique. Les Danes
étaient de féroces guerriers, mais plus prudents qu’ils n’en avaient la
réputation. Ivarr n’était pas disposé à se
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