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Les Seigneurs du Nord

Les Seigneurs du Nord

Titel: Les Seigneurs du Nord
Autoren: Bernard Cornwell
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d’abord vers
Cetreht, puis pour affronter Ivarr.
    La moitié de notre tâche était donc accomplie.
Kjartan le Cruel et Sven le Borgne étaient morts. Mais Ivarr vivait. Et Alfred
de Wessex, bien qu’il ne l’eût jamais dit, le voulait mort.
    Alors, nous fîmes route vers le Sud.

11
    Nous partîmes le lendemain matin. La pluie s’était
éloignée, laissant un ciel lavé, semé de lambeaux de nuages. Nous laissâmes le
trésor à Rollo. Nous étions tous des hommes heureux, car nous avions pris la
fortune de Kjartan ; si nous sortions vivants de notre rencontre avec
Ivarr, nous nous partagerions ses richesses. J’avais plus qu’il n’en fallait
pour remplacer le trésor perdu à Fifhaden et je retournerais auprès d’Alfred en
homme riche, l’un des plus riches du royaume. Cette pensée me fut réconfortante,
tandis que nous suivions la bannière à l’aile d’aigle de Ragnar jusqu’au gué
sur la Wiire.
    Brida chevauchait avec Ragnar, Gisela avec moi,
et Thyra refusait de quitter Beocca. Je ne sus jamais ce que lui avait dit
Ragnar dans le château de Kjartan, mais elle ne lui en voulait plus. La folie l’avait
désertée. Ses ongles étaient coupés, ses cheveux peignés sous un bonnet blanc, et
ce matin-là elle avait salué son frère d’un baiser. Elle semblait toujours
malheureuse, mais Beocca savait la réconforter et elle buvait ses paroles comme
une femme assoiffée l’eau. Ils montaient tous deux des juments et Beocca, pour
une fois, avait oublié son inconfort sur la selle tandis qu’il parlait avec
Thyra. Je voyais sa main valide ponctuer ses paroles. Derrière lui, un
serviteur menait un cheval de faix qui transportait quatre grandes croix prises
au trésor de Kjartan. Beocca avait demandé qu’elles soient rendues à l’église, et
nul ne le lui contesta, car il s’était révélé un héros aussi brave que nous
tous.
    — Elle sera chrétienne d’ici à une
semaine, plaisanta Gisela en la voyant écouter attentivement le prêtre.
    — Bien avant encore, répondis-je.
    — Qu’adviendra-t-il d’elle ?
    — Il la convaincra d’entrer au couvent, sans
doute.
    — La pauvre.
    — Au moins, elle y apprendra l’obéissance
et ne fera pas la treizième quand nous ne devons être que douze.
    Gisela me donna un coup de poing et se fit mal
sur ma cotte de mailles.
    — J’avais juré, dit-elle en se frottant
la main, qu’une fois que je t’aurais retrouvé, je ne te quitterais plus jamais.
    — Mais comment as-tu pu faire la treizième ?
    — Parce que je savais que les dieux
étaient avec nous, répondit-elle sans s’émouvoir. J’avais tiré les runes.
    — Et que disent-elles d’Ivarr ?
    — Qu’il mourra comme serpent sous un
sabot de cheval, dit-elle d’un ton sinistre. Devons-nous aller au Wessex ?
    — Je l’ai juré à Alfred.
    — Tu as juré ?
    — Je lui ai donné ma parole.
    — Alors nous devrons aller au Wessex, dit-elle
sans entrain. Aimes-tu cette contrée ?
    — Non.
    — Et Alfred ?
    — Non.
    — Pourquoi ?
    — Il est trop pieux et trop sérieux. Et
il pue.
    — Tous les Saxons puent.
    — Il empeste plus que tout autre. À cause
de son mal. Il doit aller chier constamment.
    — Ne se lave-t-il point ? grimaça-t-elle.
    — Au moins une fois le mois, et
probablement plus souvent. Il est fort sourcilleux de cela. Mais il pue tout de
même. Et moi, je pue ?
    — Comme un porc, sourit-elle. Alfred me
plaira-t-il ?
    — Non. Il ne te verra point d’un bon œil,
car tu n’es point chrétienne.
    Cela la fit rire.
    — Et que fera-t-il de toi ?
    — Il me donnera de la terre et voudra que
je combatte pour lui.
    — Tu combattras donc les Danes ?
    — Ils sont les ennemis d’Alfred. Donc, oui,
je combattrai les Danes.
    — Mais ils sont mon peuple.
    — Et moi, comme j’ai donné ma parole à
Alfred, je dois faire ce qu’il demande. (Je me rejetai en arrière alors que mon
cheval gravissait une côte.) J’aime les Danes, je les aime plus que les Saxons,
mais il est de mon destin de combattre pour le Wessex. Wyrd bid ful årœd.
    —  Ce qui veut
dire ?
    — Que le destin est le destin et qu’il
nous gouverne.
    Elle resta songeuse. Elle avait de nouveau
revêtu sa cotte de mailles, mais elle
portait au cou un torque d’or pris dans le trésor de Kjartan. Il était fait de
sept brins entortillés l’un sur l’autre, j’en avais vu de semblables trouvés
dans les tombes des anciens chefs bretons. Il lui
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