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Les quatre livres des stratagèmes

Les quatre livres des stratagèmes

Titel: Les quatre livres des stratagèmes
Autoren: Sextus Julius Frontin
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au
cardinal de Richelieu. Le second fut pris par les Anglais. Le
troisième, nommé Pierre Lanier, longtemps poursuivi par une barque
ennemie, nageant presque toujours entre deux eaux, n’élevant la
tête de temps en temps que pour respirer, souvent obligé de se
défendre contre des poissons voraces, arrive enfin au rivage,
couvert de sang, dans un état affreux. Il se traîna quelque temps,
le long de la côte, sur ses pieds et sur ses mains, faible, abattu
et presque mourant. Un paysan l’ayant enfin aperçu, lui donna le
bras, le conduisit au fort Louis, et de là au camp du roi, qui lui
fit l’accueil le plus flatteur, et lui assura une pension
considérable sur la gabelle.

Pendant le blocus de Gènes, en 1800, le chef d’escadron Franceschi
se chargea de porter des dépêches du premier consul à Massena,
enferme dans cette ville. « Monté sur une embarcation que
conduisaient trois rameurs seulement, il avait traversé, à la
faveur de la nuit, la croisière anglaise, et était arrivé jusqu’à
la chaîne des chaloupes les plus rapprochées de la place, lorsque
le jour le surprit. Il se trouvait au milieu de la rade, à plus
d’une lieue du rivage, et exposé au feu croisé des bâtiments. L’un
des rameurs est tué, un autre est blessé : Franceschi ne peut
plus éviter d’être pris sur son frêle esquif. Dans cette extrémité,
il attache ses dépêches autour de son cou, au moyen d’un mouchoir,
se dépouille de ses vêtements, et se jette à la mer pour gagner le
rivage en nageant ; mais il pense bientôt qu’il a laissé ses
armes, qui vont devenir un trophée pour l’ennemi : il retourne
à l’embarcation, prend son sabre, qu’il serre entre ses dents, nage
longtemps encore, lutte opiniâtrement contre les vagues, et aborde
enfin, presque épuisé par la fatigue du trajet qu’il vient de
faire. »
    [107]  Les Romains ont
rarement infligé ce traitement barbare à leurs prisonniers.
Cependant il faut avouer que, s’ils n’ont jamais pratiqué
l’immolation solennelle, comme les Égyptiens et les Gaulois ;
s’il y a même dans leur histoire peu d’exemples de cette amputation
des mains, leur coutume de vendre les captifs comme esclaves, au
profit du trésor public, faisait peu d’honneur à la civilisation
dont ils se glorifiaient.

« Les prisonniers de guerre n’appartiennent pas à la puissance
pour laquelle ils ont combattu ; ils sont tous sous la
sauvegarde de l’honneur et de la générosité de la nation qui les a
désarmés. » (Napoléon.)
    [108]  Tite-Live, qui fait
un récit long et bien circonstancié du siège de Tarente, ne parle
ni de ce Velius, ni de l’événement que rapporte ici Frontin. Au
lieu de Velius, il faut sans doute lire Livius, nom qui est bien
celui du défenseur de la citadelle de Tarente. Cette erreur est de
la nature de celles qu’on ne peut raisonnablement attribuer qu’aux
copistes. Cf. Tite-Live, liv. XXIV, ch. 10 ; liv. XXV, ch. 10
et 11 ; liv. XXVI, ch. 39.
    [109]  Ce fort n’était
autre chose qu’un petit camp fortifié, et enfermé dans un plus
grand, dont César était déjà maître quand Pompée survint. Voyez
César, Guerre civile, liv. III, ch. 66-70.

« Les manœuvres de César à Dyrrachium sont extrêmement
téméraires : aussi en fut-il puni. Comment pouvait-il espérer
de se maintenir avec avantage le long d’une ligne de
contrevallation de six lieues, entourant une armée qui avait
l’avantage d’être maîtresse de la mer, et d’occuper une position
centrale ? Après des travaux immenses, il échoua, fut battu,
perdit l’élite de ses troupes, et fut contraint de quitter ce champ
de bataille. Il avait deux lignes de contrevallation, une de six
lieues contre le camp de Pompée, et une autre contre Dyrrachium.
Pompée se contenta d’opposer une ligne de circonvallation à la
contrevallation de César : effectivement, pouvait-il faire
autre chose, ne voulant pas livrer bataille ? Mais il eût dû
tirer un plus grand avantage du combat de Dyrrachium ; ce
jour-là il eût pu faire triompher la république. »
(Napoléon.)
    [110]  Petite rivière de
l’Asie Mineure, appelée aussi Lycus. Le traducteur de 1772 a pris
ce nom pour celui d’une ville.
    [111]  Cf. César, Guerre
des Gaules, liv. V, ch. 49-51.

« Cicéron a défendu pendant plus d’un mois avec cinq mille
hommes, contre une armée dix fois plus forte, un camp retranché
qu’il occupait depuis quinze jours : serait-il
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