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Les quatre livres des stratagèmes

Les quatre livres des stratagèmes

Titel: Les quatre livres des stratagèmes
Autoren: Sextus Julius Frontin
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qu’avec le reste du
monde la Bretagne eut reconnu Vespasien, de grands généraux,
d’excellentes armées parurent, les espérances des ennemis
diminuèrent, et aussitôt Petilius Cerialis les frappa de terreur en
attaquant la cité des Brigantes, qui passe pour la plus populeuse
de toute la Bretagne : il livra beaucoup de combats, et
quelquefois de très sanglants ; la victoire ou la guerre
enchaîna la plus grande partie de cette cité. Et lorsque Cerialis
eût dû accabler par ses services et sa renommée son successeur,
Julius Frontinus en soutint le fardeau : grand homme autant
qu’on pouvait l’être alors, il subjugua, par les armes, la nation
vaillante et belliqueuse des Silures, après avoir, outre la valeur
des ennemis, triomphé des difficultés des lieux [4] . » Ce passage est assez explicite
sur le mérite de notre auteur comme homme de guerre, pour nous
dispenser de toute réflexion.
    Remplacé en Bretagne par Agricola, vers 831,
Frontin était sans doute de retour à Rome depuis cette époque, et,
mettant à profit l’expérience qu’il avait acquise dans ses récentes
expéditions, il écrivait sur l’art militaire, lorsque l’empire
échut à Domitien, en 834. Sous ce règne parut le recueil des
Stratagèmes :
la preuve en est dans la complaisance
avec laquelle il signale, en termes louangeurs, les excursions de
ce prince sur les frontières des Germains, et ses prétendues
victoires. Mais, avant de mettre au jour cet ouvrage, il en avait
publié d’autres où étaient exposés les principes de l’art
militaire : sa pensée, qui avait été de justifier
ultérieurement chacune de ses théories par une série de faits
analogues, est nettement exprimée par les premiers mots de sa
préface. Dans le
Mémoire sur les Aqueducs,
il rappelle
encore qu’il est auteur de plusieurs ouvrages : « In
aliis autera libris, quos post expérimenta et usum composui,
antecedentium res acta est. » Végèce et Élien nous fournissent
des indications tout aussi précises. Le premier, après avoir parlé
de l’art et de la discipline militaires, qui ont assuré aux Romains
la conquête du monde, ajoute : « Necessitas compulit,
evolutis auctoribus, ea me in hoc opusculo fidelissime dicere, quæ
Cato ille Censorius de disciplina militari scripsit, quæ Cornélius
Celsus, quæ Frontinus perstringenda duxerunt. » On ne saurait
trouver un éloge plus complet en peu de mots, que dans cet autre
passage du même écrivain : « Unius ætatis sunt, quae
fortiter fiunt ; quæ vero pro utilitate reipublicæ scribuntur,
æterna sunt. Idem fecerunt alii complures, sed præcipue Frontinus,
divo Trajano ab ejusmodi comprobatus industria. » Élien, dans
son épître dédicatoire à l’empereur Hadrien, rapporte « qu’il
a passé quelques jours à Formies, auprès de Nerva, et que là il
s’est entretenu avec Frontin, homme très versé dans la science des
armes, s’appliquant également à la tactique des Grecs et à celle
des Romains. » On lit encore quelques lignes plus bas :
« L’art d’ordonner les troupes suivant les préceptes tracés
par Homère, est le sujet des ouvrages de Stratoclès, d’Hermias, et
de Frontin, personnage consulaire de notre temps. »
    Pline le Jeune, en rendant compte d’un procès
important, dit que Frontin était savant jurisconsulte, et qu’il lui
demanda des avis : « Adhibui in consilium duos, quos tunc
civitas nostra spectatissimos habuit, Cornelium et
Frontinum. »
    Tant que régna Domitien, alors qu’un homme
distingué ne se mettait pas impunément en lumière, Frontin vécut
dans la retraite, partageant son temps entre le séjour de Rome et
celui d’une villa qu’il possédait à Anxur (
Terracine
),
lieu charmant, si nous en croyons Martial, dont les vers suivants
nous apprennent que notre auteur n’était point étranger au culte
des muses :
    Anxuris aequorei placidos, Frontine, recessus,
    Et propius Baias, litoreamque domum,
    Et quod inhumanæ Cancro fervente cicadæ
    Non novere nemus, flumineosque lacus ;
    Dum colui, doctas tecum celebrare vacabat
    Pieridas : nunc nos maxima Roma terit.
    (Lib. X, epigr. 58)
    Grâce au même poète, nous savons que Frontin a
été une seconde fois consul :
    De Nomentana vinum sine fæce lagena,
    Quæ bis Frontino consule plena fuit.
    (
Ibid
., epigr. 48)
    Poleni conjecture que ce fut sous Nerva, en
850 ; il ne doute même pas que Frontin n’ait obtenu une
troisième fois cette dignité, sous Trajan, et
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