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Les pièges du désir

Les pièges du désir

Titel: Les pièges du désir
Autoren: Diane Gaston
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silencieux « au revoir ». Puis elle accepta la main de son compagnon, qui l’aida à s’installer dans un élégant barouche. 
    Jack resta les yeux fixés sur elle jusqu’à ce que le véhicule ait disparu. Il tenta de graver le délicieux visage dans sa mémoire, mais il lui échappait chaque instant un peu plus. Vite, à l’atelier ! Du papier et un crayon, voilà ce qu’il lui fallait. Oh, oui, il fallait qu’il la dessine, avant que son image ne soit perdue pour lui à jamais… 

Chapitre 2 

    Londres, janvier 1815  
    Par cette froide nuit de janvier, Jack escortait sa mère et sa sœur au théâtre de Drury Lane, son dernier commanditaire, un riche banquier, lui ayant offert sa loge pour voir jouer Edmund Kean dans Roméo et Juliette.  
    Grâce à l’exposition d’été, il avait obtenu de bonnes commandes, jusqu’à ce que l’accablante chaleur du mois d’août ait fait fuir de Londres la plupart des amateurs fortunés. Le banquier, M. Slayton, avait été son dernier client. Sa mère et sa sœur étaient retournées à Bath, mais le nouvel an les avait ramenées dans la capitale. Jack avait fait passer une annonce dans le Morning Post afin de trouver de nouveaux commanditaires, sans succès jusqu’à présent. 
    Chassant de son esprit ses soucis financiers, il installa sa mère dans la loge. Le fils de sir Cecil, Michael, jouait quant à lui les chevaliers servants auprès de Nancy. Le visage aussi ouvert que celui de son père, mais grand, brun et mince, Michael poursuivait ses études d’architecture et venait souvent dîner chez la mère de Jack, depuis que Nancy et elle étaient de retour à Londres. 
    Nancy s’assit à son tour, visiblement radieuse. 
    – C’est si beau, vu d’ici ! 
    Ils étaient allés une fois au théâtre l’été précédent, mais avaient occupé des sièges à l’orchestre. Depuis la loge, les ors flamboyants et les rouges profonds du décor prenaient tout leur éclat. 
    Nancy se tourna vers Jack. 
    – Merci de nous avoir fait profiter de cette chance, frérot ! 
    Il se réjouit de lui avoir procuré cette joie. 
    – Tu devrais plutôt remercier M. Slayton. C’est lui qui m’a donné les billets. 
    – Oh, je n’y manquerai pas. Nous pourrions lui envoyer un petit mot ? suggéra-t–elle à sa mère. 
    – C’est exactement ce que nous allons faire, approuva Mary Vernon. 
    – Moi aussi, je lui en suis reconnaissant, dit Michael, qui était resté debout pour examiner la salle. C’est un beau bâtiment. 
    Nancy se leva et vint se placer près de lui. 
    – Oui, c’est superbe… et même un peu trop ! Je vous rappelle que vous êtes là pour voir une pièce et non pour étudier les arches et le plafond… 
    Michael sourit. 
    – J’avoue que je risque d’être un peu distrait… 
    Nancy exhala un soupir emphatique. 
    – Mais on joue Roméo et Juliette  ! Comment pouvez-vous penser à l’architecture du lieu, quand va se dérouler sous vos yeux la pièce la plus romantique qui ait jamais été écrite ? 
    Il se mit à rire. 
    – Miss Vernon, je pourrais tenter de vous convaincre que de belles arches et des colonnes élancées sont tout aussi romantiques, à leur façon. Mais je sais que je n’y réussirais pas ! 
    – Certainement pas. 
    – Je me souviens d’être venue ici lors de ma première Saison à Londres, déclara Mary Vernon avec mélancolie. C’était l’ancien théâtre, bien entendu. Il n’y avait pas autant de loges. 
    Ce Drury Lane-là avait brûlé en 1809. 
    Nancy scrutait la foule. 
    – Mon Dieu, quel public élégant ! 
    La pièce avait en effet attiré du beau monde, même si la plupart des membres du ton ne regagneraient pas Londres avant un mois. Jack avait l’espoir d’obtenir davantage de commandes à ce moment-là. Mais avec le retour de la paix, beaucoup de gens avaient préféré se rendre à Paris ou à Vienne et risquaient fort de déserter Londres cette année. Malgré cela, le théâtre était bondé. Toute l’année, Edmund Kean avait attiré les foules. 
    Nancy se pencha par-dessus la balustrade. 
    – Je vois lord Tranville, maman ! 
    – Oh, vraiment ? 
    La voix de sa mère avait monté d’une octave. 
    – Là, au troisième balcon. 
    – Je crois que tu as raison, murmura Mary Vernon, émue. 
    Tranville se tenait avec un autre monsieur dans une loge tout près de la scène. Les deux hommes conversaient tout en laissant leur regard
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